Le patrimoine du Centre du Vietnam sur la voie du développement durable

Berceau de civilisations anciennes et creuset de cultures multiples, le Centre du Vietnam abrite trois joyaux classés au patrimoine mondial de l’UNESCO : le complexe des monuments de Huê, la vieille ville de Hôi An et le sanctuaire de My Son. Jadis marqués par le temps et l’oubli, ces sites connaissent aujourd’hui une véritable renaissance, devenant des symboles éclatants de la vitalité culturelle vietnamienne sur la scène internationale.

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Le mausolée de Tu Duc, également appelé Khiêm Lang, est le plus beau et le plus typique de l’architecture funéraire de la dynastie des Nguyên, de l’architecture funéraire traditionnelle vietnamienne de la période féodale plus largement.
Photo : VNA/CVN

Le complexe des monuments de l’ancienne capitale impériale de Huê, la vieille ville de Hôi An et le sanctuaire de My Son ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO respectivement en 1993 et 1999. Depuis, ces trésors d’envergure universelle ont retrouvé tout leur éclat, témoignant d’une résilience remarquable.

Renaissance

Le complexe des monuments de Huê fut le premier site vietnamien reconnu par l’UNESCO en décembre 1993. Pendant près de quatre siècles (1558–1945), Huê fut tour à tour la capitale des seigneurs Nguyên du Đàng Trong, celle de la dynastie Tây Son, puis la capitale du Vietnam unifié sous les treize empereurs Nguyên. Évoquer Huê, c’est penser à ses citadelles majestueuses, à ses palais dorés, à ses temples solennels, à ses tombeaux impériaux imposants, à ses pagodes empreintes de recueillement et à ses paysages naturels façonnés par le temps.

Malgré les épreuves traversées, l’ancienne cité impériale de Huê conserve aujourd’hui l’essentiel de ses patrimoines matériels et immatériels, véritables symboles de l’esprit et du génie du peuple vietnamien.

Le sanctuaire de My Son, édifié entre la fin du IVᵉ et le XIIIᵉ siècle sous le règne du roi Bhadravarman Iᵉʳ, était dédié au culte du dieu Shiva. Il devint le principal centre religieux de nombreux royaumes chams successifs, abritant un vaste ensemble de temples hindouistes d’une rare richesse architecturale.

Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO le 12 décembre 1999, My Son illustre l’apogée de l’architecture religieuse cham. Presque tous les édifices furent construits en brique selon une technique de maçonnerie raffinée, ornés de motifs floraux délicats et de sculptures en grès inspirées des mythes hindouistes.

Une vue de l'ancienne ville de Hôi An. 
Photo : VNA/CVN

Malgré les vicissitudes de l’histoire, My Son demeure un ensemble architectural et artistique d’une grande valeur, témoignage unique de la créativité et de la spiritualité du peuple cham.

En descendant vers la mer, la vieille ville de Hôi An, située près de l’embouchure de la rivière Thu Bôn, s’épanouit dès le XVIᵉ siècle en devenant l’un des ports commerciaux les plus prospères d’Asie du Sud-Est. Marchands chinois, japonais, hollandais, indiens et espagnols s’y rencontraient pour échanger leurs marchandises, laissant une empreinte indélébile dans son architecture et sa culture, à la croisée de l’Orient et de l’Occident.


Infographie : VNA/CVN

Classée au patrimoine mondial en décembre 1999, Hôi An a rapidement bénéficié de vastes programmes de restauration visant à préserver l’intégrité et l’authenticité du site.

La ville de Hôi An compte 27 monuments classés au niveau national, 49 au niveau provincial et plus de 1.330 sites répertoriés dans son inventaire de protection. Le vieux quartier à lui seul regroupe 1.130 monuments, dont 9 classés au niveau national et 8 au niveau provincial.

Dans la renaissance de ces sites emblématiques - Huê, Hôi An et My Son - la figure de l’architecte polonais Kazimierz Kwiatkowski (1944–1997), affectueusement surnommé Kazik, occupe une place à part. Arrivé au Vietnam au début des années 1980 dans le cadre d’un programme de coopération entre les deux gouvernements, il participa à la recherche et à la restauration des temples chams de My Son, avant de révéler la valeur universelle de Hôi An et de Huê. Par son dévouement, il contribua à la reconnaissance mondiale et à la sauvegarde de ces sites.

Entre 1997 et 2022, la restauration de My Son a progressé grâce à la coopération entre le Vietnam, l’Italie et l’Inde, notamment pour les groupes de tours G, H, K et A. L’Inde poursuit aujourd’hui les travaux sur les groupes E et F pour la période 2025–2030.

Application technologique

Depuis leur inscription, ces sites du Centre du Vietnam bénéficient d’un appui constant de l’État et d’une coopération internationale soutenue, favorisant leur renaissance et leur évolution vers un modèle de développement durable.

À l’ère de la transformation numérique, Huê, Hôi An et My Son investissent dans la digitalisation : billetterie électronique, numérisation des objets et monuments, expositions virtuelles - autant d’initiatives qui valorisent les sites tout en renforçant leur conservation.

Des touristes étrangers découvrant la sanctuaire de My Son, à Dà Nang. 
Photo : VNA/CVN

Le sanctuaire de My Son a lancé la plateforme myson360.vn, offrant une immersion 3D et 360°, ainsi qu’une visite virtuelle dans le Métavers My Son, avec guide virtuel intégré.

À Huê, le Centre de conservation des monuments a numérisé plus de 11.000 artefacts et ouvert un espace d’exposition numérique - museehue.vn - permettant aux visiteurs d’explorer le patrimoine de manière interactive.

À Hôi An, la transformation numérique s’étend à la gestion touristique, environnementale et urbaine, améliorant la qualité de vie des habitants et l’expérience des visiteurs.

Restauration du groupe de tour A du sanctuaire de My Son en 2021. 
Photo : VNA/CVN

Ces initiatives témoignent d’une volonté partagée entre autorités locales et communautés de préserver, restaurer et valoriser les richesses uniques du patrimoine, tout en stimulant le développement économique et culturel durable.

Vecteur de rayonnement culturel

Grâce à leur valeur universelle exceptionnelle, les trois sites du Centre jouent le rôle de portes culturelles reliant le Vietnam au monde. Ils constituent également un atout majeur du tourisme national.

Chaque jour, des milliers de visiteurs viennent admirer la beauté de Huê, Hôi An et My Son, séduits par la fusion harmonieuse entre patrimoine matériel et immatériel, traditions anciennes et innovations numériques.

La reconstitution théâtralisée des rituels de la cour impériale de Huê, mise en œuvre par le Centre de conservation, est devenue un produit touristique emblématique. Cette initiative fait revivre la splendeur de la culture impériale tout en rapprochant les visiteurs du patrimoine vivant.

Des touristes découvrent la Cité impériale de Huê.
 Photo : Mai Trang/VNA/CVN

Le touriste allemand David Raum confie son émotion après avoir assisté à la cérémonie de la relève de la garde devant la porte Ngo Môn : "Ces programmes sont captivants et émouvants ; ils nous ramènent dans l’histoire et nous permettent de ressentir l’âme de ce lieu".

Le Festival de Huê, fruit de longues années d’efforts, est devenu une marque culturelle et touristique à part entière. Son organisation régulière et ses innovations constantes ont contribué à faire de Huê une “ville-festival” de stature nationale et internationale, vitrine éclatante de la richesse de son patrimoine.

À Hôi An, outre les célèbres nuits de la pleine lune, le Festival des lanternes et le Festival d’échanges culturels Hôi An-Japon, la vie quotidienne des habitants et la vitalité de leurs métiers artisanaux font du vieux quartier un espace vivant du patrimoine. En 2025, la ville espère accueillir près de cinq millions de visiteurs.

Les sites du patrimoine mondial demeurent parmi les destinations favorites des visiteurs internationaux, véritables “portes d’entrée” leur permettant de découvrir, à travers une expérience vivante, la culture et l’histoire de chaque nation.

La cérémonie Truyên Lô (cérémonie de proclamation du doctorat de la dynastie Nguyên) est recréée à la Porte du Midi (Ngo Môn) dans la Cité impériale de Huê, selon des rituels anciens. 
Photo : VNA/CVN

Les villes de Dà Nang et de Huê, deux grands centres touristiques du Vietnam, se distinguent par leur tourisme patrimonial, pilier essentiel contribuant à la croissance durable de cette “industrie sans fumée”.

Grâce à des infrastructures de transport modernes, les voyageurs peuvent aisément combiner la visite de ces trois sites du patrimoine mondial que sont Huê, Hôi An et My Son. Ces dernières années, ils ont accueilli un afflux constant de visiteurs nationaux et étrangers, générant des revenus en forte progression.

L’attrait exercé par ces trois joyaux illustre parfaitement qu’un patrimoine culturel préservé et valorisé avec créativité constitue une ressource inestimable pour le développement durable du tourisme, tout en promouvant l’image du pays et en faisant rayonner l’essence de la culture vietnamienne à travers le monde. 

VNA/CVN

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