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Une chaîne de production de composants électroniques chez une usine de Samsung Vietnam. |
Photo : VNA/CVN |
Selon le ministère de l’Industrie et du Commerce, l’industrie de sous-traitance est considérée comme la base des grandes industries, fournissant composants, pièces détachées et procédés techniques. Bien que le Vietnam se concentre sur des secteurs clés comme le textile, l’électronique ou la mécanique, la plupart des entreprises rencontrent encore de nombreuses difficultés.
Les experts soulignent que les entreprises vietnamiennes de sous-traitance demeurent fragiles et peinent à tirer pleinement parti des investissements étrangers. Le taux de localisation reste limité : environ 45-50% dans le textile et la chaussure, 15-20% dans la mécanique, et seulement 5-20% dans l’assemblage automobile.
Dans le secteur électronique par exemple, malgré les investissements massifs de groupes comme Samsung, Apple, LG ou Intel, le taux de localisation reste faible. Les entreprises vietnamiennes ne fournissent encore que des produits de base à faible valeur ajoutée, a indiqué Dô Thi Thuy Huong, membre de l’Association vietnamienne des entreprises électroniques (VEIA).
Le Département de l’industrie du ministère de l’Industrie et du Commerce note par ailleurs qu’en raison des caractéristiques particulières de l’industrie de sous-traitance et de ses capacités limitées, les entreprises vietnamiennes ne répondent pas toujours aux conditions requises pour bénéficier des politiques préférentielles, ce qui complique leur mise en œuvre.
Promouvoir la localisation des équipements
Chu Viêt Cuong, directeur du Centre de soutien au développement industriel, explique que la mise en œuvre coordonnée de solutions - de la normalisation des processus au soutien financier en passant par la coopération bilatérale - favorisera la construction d’une chaîne d’approvisionnement durable. Cela accélérera l’industrialisation, la modernisation et l’intégration internationale du Vietnam, créant ainsi un levier pour une industrie de sous-traitance plus autonome.
Des exemples réussis, comme celui de la société automobile Truong Hai (THACO), illustrent ce potentiel. Grâce au soutien de projets scientifiques et technologiques nationaux, THACO a maîtrisé la conception et la simulation de ses autocars, réduisant considérablement les délais de développement. L’entreprise développe également une nouvelle génération de bus, en améliorant les composants intérieurs et extérieurs, et en intégrant des technologies et matériaux respectueux de l’environnement.
Selon le Phan Dang Phong, directeur de l’Institut de recherche en mécanique (ministère de l’Industrie et du Commerce), avec l’appui des ministères de la Science et de l’Industrie, son institut a acquis la maîtrise de la conception et fabrication d’équipements auxiliaires. Il participe aussi à la conception d’usines et d’équipements mécaniques hydrauliques pour des projets hydroélectriques majeurs à Son La et Lai Châu.
Un coup de pouce des politiques publiques
Pour Truong Thi Chi Binh, présidente de l’Association vietnamienne des industries de sous-traitance, des mesures fermes sont nécessaires pour inciter les entreprises d’investissement direct étranger (IDE) à respecter les règlements sur les taux de localisation. Elle appelle à la mise en place de critères clairs, d’incitations attractives, mais aussi de sanctions pour les entreprises ne respectant pas leurs engagements.
Le gouvernement et les ministères doivent renforcer la pression sur ces entreprises, a-t-elle insisté.
Récemment, le gouvernement a adopté le décret 205/2025/ND-CP, modifiant le décret 111/2015, afin de renforcer le soutien à l’industrie de sous-traitance. Ce texte prévoit notamment des aides accrues pour la recherche, l’application et le transfert de technologies dans la production des produits prioritaires.
Pour les projets collaboratifs entre entreprises et institutions scientifiques, le soutien peut atteindre jusqu’à 50% des coûts liés aux machines, à la conception, à la formation, à la propriété intellectuelle ou à l’intervention de consultants. Dans certains cas, ce soutien peut même aller jusqu’à 70%, notamment pour le renforcement des compétences des experts et des consultants.
VNA/CVN