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L’État a trente jours pour faire une offre de rachat au propriétaire, qui sera en droit de la décliner. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ils ont "vocation à rejoindre au sein des collections nationales le sabre dit des empereurs, qui avait été offert en même temps par l'Empereur récemment déchu au général Caulaincourt", précise le ministère dans son arrêté.
"Cet ensemble de biens présente un intérêt majeur pour le patrimoine national du point de vue de l'histoire et de l'art et doit être considéré comme un trésor national", a indiqué la Commission consultative des trésors nationaux, dans un avis publié au JO, qui soutient le refus du certificat d'exportation.
Cette décision survient à la veille de la mise aux enchères à Fontainebleau, en région parisienne, par les maisons de vente Osenat et Rossini de ces deux pistolets ayant appartenu à Napoléon Ier jusqu'à sa première abdication.
Vendus dans leur précieux coffret de bois (ronce de noyer, ébène, velours vert brodé d'or...) et avec leurs accessoires, "ces deux pistolets à percussion, incrustés d'or et d'argent, où le profil de l'empereur est représenté, sont estimés de 1,2 à 1,5 million d'euros", a précisé Jean-Pierre Osenat, expert.
Napoléon Ier "les avait spécialement commandés à l'armurier Louis Marin Gosset, travaillant à la manufacture de Versailles", a-t-il détaillé.
Ils sont liés à sa tentative de suicide à Fontainebleau dans la nuit du 12 au 13 avril 1814, lors de sa première abdication.
"Après la défaite de la campagne de France, il est totalement déprimé et veut se suicider avec ces armes mais son grand-écuyer Caulaincourt (Armand Augustin Louis, marquis de Caulaincourt, duc de Vicence, 1773-1827) en a retiré la poudre. Napoléon a alors pris du poison mais il l'a vomi et n'est pas mort", a raconté M. Osenat.
"L'empereur a ensuite offert les deux pistolets avec une épée à Caulaincourt en souvenir de sa fidélité dans ces jours sombres. Ils sont restés depuis dans sa famille qui a décidé de s'en séparer", a précisé l'expert.
"Quelles que soient sa valeur et son ancienneté, un bien culturel qualifié de trésor national ne peut sortir de France que de façon temporaire, avec un retour obligatoire", explique le site du ministère de la Culture.
Le refus de certificat d'exportation ouvre une période de 30 mois où l'administration française peut faire une offre d'achat au propriétaire de l'œuvre, qui est en droit de refuser. Si l'État renonce à l'acquisition, l'œuvre peut alors quitter le territoire national.
AFP/VNA/CVN