La finance verte pour la neutralité carbone

Le Vietnam affiche une forte volonté de promouvoir la finance verte et d’orienter les capitaux privés vers les secteurs écologiques. Cette démarche est essentielle pour son développement durable et l’atteinte de l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050, un engagement clé du gouvernement.

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Pour atteindre les Objectifs de Dévelop-pement Durable (ODD) des Nations unies et les objectifs climatiques internationaux, une mobilisation accrue des capitaux publics, mais aussi et surtout privés, est nécessaire. Le marché financier joue un rôle clé en orientant les capitaux publics et privés vers des investissements favorisant des projets sociaux et respectueux de l’environnement, tout en offrant une protection contre les risques sociaux, environnementaux et climatiques.

Le secteur bancaire joue un rôle majeur dans la promotion de la finance verte et la garantie d’un développement durable. 
Photo : VNA/CVN

Afin de mobiliser les inves-tissements en faveur d’une transformation économique socialement juste et écologiquement durable, il est essentiel de mettre en place un marché financier vert ainsi qu’un cadre réglementaire adapté.

La promotion du marché des capitaux verts exige un cadre juridique et des politiques complètes. Ces mesures visent à créer des conditions favorables aux organismes d’émission et à attirer les investisseurs. La durabilité est une tendance inévitable, et les entreprises doivent évoluer pour intégrer les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leurs opérations, ce qui contribuera à accroître leur compétitivité et leur accès au capital vert.

Le crédit vert, ou finance durable, est devenu un élément crucial de l’économie mondiale et du système financier. Il contribue à résoudre les défis environnementaux et à renforcer la résilience face au changement climatique. Au Vietnam, la finance verte est une tendance incontournable, et le cadre juridique relatif au crédit vert, aux actions, obligations et fonds d’investissement s’étend progressivement.

Nécessité d’un cadre réglementaire adapté

Le pays aura besoin d’énormes financements pour sa transition énergétique, la réduction des émissions de carbone, la gestion des déchets et d’autres tâches indispensables à l’atteinte de la neutralité carbone. Les établissements de crédit doivent ainsi développer un processus d’évaluation spécifique au crédit vert et proposer des produits et services adaptés aux besoins variés des emprunteurs.

En mars 2025, 58 établissements de crédit détenaient des prêts verts en cours, soit une forte progression par rapport aux 15 établissements en 2017. Le taux de croissance annuel moyen des prêts verts entre 2017 et 2024 a atteint plus de 21%, dépassant celui des prêts globaux à l’économie.

A l’avenir, la Banque d’Etat du Vietnam (BEV) s’engage à poursuivre ses efforts pour une croissance verte, en orientant les capitaux vers les secteurs prioritaires, en perfectionnant le cadre juridique du crédit vert et en promouvant l’agriculture de haute technologie ainsi que l’économie circulaire. Une collaboration nationale et internationale accrue sera essentielle pour mobiliser les ressources financières et techniques nécessaires à cette transition.

En vue de réaliser son engage-ment à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, le Vietnam s’emploie résolument à lutter contre le changement climatique. Le secteur financier joue un rôle majeur, et le système bancaire constitue un canal essentiel pour mobiliser des capitaux en faveur du développement durable.

Selon le Professeur associé-Docteur Bùi Huu Toan, président du conseil d’administration de l’Académie bancaire du Vietnam, “en tant que système circulatoire de l’économie nationale, le secteur bancaire joue un rôle central dans la promotion de la finance verte et la garantie d’un développement durable. Les banques ont lancé et développé des offres de crédit préférentiel dans des domaines clés tels que les énergies renouvelables, les technologies de captage et de stockage du carbone, ainsi que la transformation numérique du secteur financier, afin d’améliorer l’efficacité opérationnelle et d’optimiser les processus”. Il a ajouté que le développement du crédit vert demeure une priorité importante pour soutenir les entreprises dans leurs efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre. De plus, les banques accompagnent le gouvernement dans la réalisation des objectifs de neutralité carbone, de transition énergétique et de développement de l’économie verte.

Le secteur bancaire en première ligne


La banque HSBC s’est engagée à mobiliser 12 milliards de dollars d’ici 2030 pour accompagner les entreprises vietnamiennes dans leur transition énergétique et leur adaptation au changement climatique. La Banque d’investissement et de développement du Vietnam (BIDV) est l’une des institutions financières nationales pionnières dans le financement de projets verts, avec près de 2 milliards de dollars de prêts. VietinBank, quant à elle, a mis en œuvre des projets verts d’une valeur de près de 27.000 milliards de dôngs depuis la conférence COP26.

Cependant, selon un représentant d’une banque commerciale par actions, il n’existe pas encore de décret ni de système officiel de classification des projets éligibles au crédit vert. Cette lacune empêche de nombreux prêts potentiels d’être correctement recensés ou mis en œuvre selon les politiques en vigueur. Il est donc nécessaire de publier rapidement un cadre de classification verte unifié, avec des critères clairs, afin que les banques puissent évaluer et octroyer les financements en toute transparence. L’absence de critères objectifs complique l’accès au capital pour les entreprises : lorsqu’elles sollicitent un prêt, les banques demandent sur quelle base un projet est qualifié de “vert”, question à laquelle beaucoup ne savent pas répondre. Cela complique le travail des banques, qui ont besoin de critères clairs pour évaluer et approuver un prêt.

Nguyên Tuân Quang, direc-teur adjoint du Département du changement climatique du ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement (aujourd’hui ministère de l’Agriculture et de l’Environnement), a indiqué que pour permettre aux entreprises de bénéficier de la finance verte, il est indispensable de perfectionner le cadre juridique. Actuellement, les concepts liés à la finance verte demeurent flous et peu exhaustifs ; il est urgent d’élaborer un cadre clair et complet.

Ledit ministère a récemment soumis au Premier ministre Pham Minh Chinh une proposition visant à définir les critères environnementaux applicables aux projets éligibles au crédit vert ou à l’émission d’obligations vertes. Une fois cette décision promulguée, elle fournira un cadre de référence facilitant l’accès des projets aux financements verts, complétant ainsi les critères environnementaux applicables aux projets de production destinés à l’exportation. Il est prévu que 45 types de projets d’investissement dans sept secteurs répondent aux critères environnementaux pour bénéficier du crédit vert ou des obligations vertes.

Thê Linh/CVN


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