>> L’haltérophile Nguyên Thành Duy bat le record d’Asie et rafle l’or à Bahreïn
>> Jeux asiatiques de la jeunesse 2025 : l’haltérophile Y Liên remporte une médaille d'argent
>> Pour les Vietnam, un record de médailles mais de l’or laissé en route à Bahreïn
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| L’équipe vietnamienne d’haltérophilie repart des Jeux asiatiques de la jeunesse 2025 avec l’or de Nguyên Thành Duy (4e à gauche). Photo : VNA/CVN |
L’unique médaille d’or du Vietnam est remportée par l’haltérophile Nguyên Thành Duy. Sur ses trois essais, il a soulevé 120 kg à l’arraché et 156 kg à l’épaulé-jeté. Au total, Duy s’impose avec 276 kg, devançant de justesse le Kazakh Yerseit Beibarys (à 1 kg) et le Nord-Coréen Choe Jin-myong (à 2 kg).
Dans cette compétition dédiée aux jeunes, les écarts entre le vainqueur et ses poursuivants se sont souvent joués à des détails. Illustration en golf : Nguyên Tuân Anh décroche l’argent avec un score total de -11 en individuel messieurs, à un seul coup du Chinois Jin Han.
Dans la compétition par équipe, le score de Doàn Uy (-3) a contribué à laisser le Vietnam à un souffle du titre. Le collectif boucle avec un total de -14, juste derrière la Chine, championne à -15. Si l’objectif initial n’est pas totalement atteint, cette performance confirme l’immense potentiel de Nguyên Tuân Anh à l’échelle continentale.
Parmi les sept médailles d’argent, la performance la plus marquante est celle du demi-fondeur de 16 ans Bùi Tuân Tú. Seul représentant de l’athlétisme vietnamien sur le 2.000 m steeple, il a tenu la dragée haute malgré l’écart avec le recordman chinois. Toujours dans le groupe de tête, il a fait une accélération foudroyante dans les ultimes secondes pour dépasser deux concurrents et arracher la deuxième place... avant de s’effondrer sur la piste.
Bùi Tuân Tú a réalisé une course exceptionnelle, améliorant son record personnel en 6 min 05 sec 74 et devançant l’Iranien Mohammad Alidoustishahraki d’une seconde (6 min 06 sec 73). Une médaille d’argent de grande valeur, d’autant plus que le champion chinois détient le record de la spécialité.
Des motifs d’inquiétude qui persistent
Considérée par le Conseil olympique d’Asie (OCA) comme une version “miniature” des Jeux asiatiques (ASIAD) réservée aux jeunes talents du continent, l’édition 2025 a réuni les meilleurs athlètes âgés de 14 à 17 ans. Si la délégation sportive vietnamienne n’a pas atteint son objectif initial de trois à quatre médailles d’or, elle a néanmoins offert un aperçu précieux du vivier national, utile pour cibler les investissements prioritaires à venir.
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| Bùi Tuân Tú s’effondre après une accélération fulgurante pour décrocher l’argent. |
| Photo : VNA/CVN |
“Nos sélectionnés ont tout donné, avec un état d’esprit irréprochable. Nous avons aligné des disciplines orientées vers les Olympiques et les ASIAD, face à une concurrence très relevée des grandes nations du continent. Ces résultats vont aider les équipes à évaluer plus finement leur niveau en vue des prochaines échéances”, analyse Dào Duc Kiên, chef de la délégation sportive vietnamienne aux Jeux asiatiques de la jeunesse 2025.
Au sein de l’ASEAN, le contraste est net : la Thaïlande termine 5e (15 or, 15 argent, 18 bronze), les Philippines 12e (7 or), l’Indonésie 15e (4 or) et Singapour 19e (2 or). À l’échelle régionale, le Vietnam accuse un retard tangible sur ses concurrents.
Selon Dào Duc Kiên, un écart subsiste en matière de gabarit, de puissance et d’explosivité entre les athlètes vietnamiens et leurs adversaires asiatiques. Le Vietnam conserve des atouts dans certaines petites catégories de poids, en haltérophilie, par exemple, mais les compétitions à venir s’annoncent semées d’embûches.
L’athlétisme en donne un exemple. Sur le 2.000 m steeple, l’adversaire chinois de Bùi Tuân Tú mesurait environ 15 cm de plus, un avantage d’amplitude qui lui a permis d’être le seul à passer sous les six minutes. Au-delà de ce cas, les jeunes Vietnamiens souffrent souvent d’un déficit de gabarit et de force. Pour y répondre, il faut un plan intégré comprenant une nutrition et un suivi médical renforcés, une intégration accrue des sciences et technologies dans l’entraînement, ainsi qu’une filière de formation des talents mieux outillée.
Un autre enjeu se pose. Des pépites comme Thành Duy et Tuân Tú traversent une “fenêtre d’or” pour parfaire leur physique et leur technique. Sans un investissement structuré, continu et de long terme, le saut de performance restera hypothétique. Le risque demeure de les voir cantonnés aux titres nationaux ou régionaux, comme cela s’est déjà produit.
Identifier les freins n’est qu’un début. L’avenir du sport vietnamien se jouera sur la mise en œuvre : rehausser la qualité du coaching, améliorer la ration nutritionnelle, accélérer l’adoption des outils scientifiques, et surtout multiplier les confrontations internationales. Des conditions indispensables pour monter en gamme sur la scène asiatique… et viser, à terme, les Jeux olympiques.
Phuong Nga/CVN




