Hô Chi Minh-Ville
Histoire d’amour d’une vendeuse de billets de loterie handicapée

Vo Thi Hông, vivant à Hô Chi Minh-Ville, est une femme de 40 ans aux jambes atrophiées. Elle n’avait jamais osé rêver de chercher quelqu’un sur qui s’appuyer. Et pourtant, le bonheur a fini par lui sourire.

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L'amour de Liêu Thanh Hà et Vo Thi Hông est une idylle pleine de tendresse.
Photo : Khanh Quynh/CVN

Les habitants sont habitués à l’image de cette femme, seule, avec ses petites jambes atrophiées, arpentant la rue Dinh Bô Linh, arrondissement de Binh Thanh, Hô Chi Minh-Ville, vendant des billets de loterie sur le pont.

Dernièrement, elle n’est plus seule. À ses côtés se tient désormais un homme. Parfois, il lui prépare à manger, parfois, il attache soigneusement ses longs cheveux.

Une rencontre destinée

Cet homme de 35 ans s’appelle Liêu Thanh Hà, originaire de la province de Bac Liêu. Vo Thi Hông le présente avec un sourire éclatant, malgré sa prononciation difficile : "Cch..ồng…chh..ị" (Mon mari).

Mme Hông est née avec les jambes handicapées et a grandi dans un orphelinat. Heureusement, elle a été élevée par sa sœur, de 5 ans son aînée.

À 25 ans, elle a quitté la province de Phu Yên (Centre) pour Saïgon (actuellement Hô Chi Minh-Ville) afin de vendre des billets de loterie. Elle devait se lever très tôt. Les journées ensoleillées étaient déjà difficiles, mais les jours de pluie l’étaient encore plus. Il y a même eu une fois où on lui a volé ses billets. "Je n’ai rien pu faire à cause de mes jambes handicapées", se souvient-elle.

Mais elle n’a jamais perdu sa force de vivre. Dès qu’il l’a vue, Thanh Hà a été touché. Il raconte : "Je travaille près d’ici et je la vois souvent. Quand elle s’est fait voler ses billets, je pensais qu’elle ne reviendrait pas le lendemain. Mais étonnamment, elle était là dès le matin suivant".

Peu à peu, il est tombé amoureux d’elle. Depuis plus de six mois, Hà est toujours aux côtés de Hông. Il pousse son fauteuil roulant pour vendre des billets de loterie à travers les rues.

"Elle ne croyait pas que je l’aimais. Elle m’a demandé de partir plusieurs fois. J’ai tellement insisté, mais elle ne me croyait toujours pas. Ce n’est qu’après avoir passé plusieurs jours à vendre des billets avec elle qu’elle a accepté", confie-t-il.

Sous la chaleur de midi, l’image d’une femme tremblante, peinant à porter à sa bouche quelques grains de riz avec une cuillère, appartient désormais au passé. À la place, des mains solides d’un homme, la nourrissant patiemment, sont devenues familières.

Une histoire d’amour touchant le cœur

Depuis l’arrivée de M. Hà, les journées de Mme Hông sont devenues moins pénibles et plus sûres. 
Photo : Khanh Quynh/CVN

Bien qu’heureuse d’être aimée, Vo Thi Hông se posait encore des questions : "Je ne sais pas s’il est vraiment sincère".

Tous ses doutes se sont dissipés cette nuit-là, lorsqu’il s’est précipité pour la rattraper alors qu’elle tombait de son fauteuil roulant. Tout le poids du fauteuil et de Mme Hông l’a écrasé, et pourtant, Thanh Hà n’a cessé de vérifier si elle allait bien. "Il a eu une fissure à l’os, ça lui a laissé une cicatrice qui ne guérit toujours pas… mais il n’arrêtait pas de me demander si moi, j’étais blessée", raconte-t-elle.

Depuis qu’ils sont unis, Hà et Hông trouvent une nouvelle force pour affronter la vie. Ils vivent ensemble dans une petite chambre louée rue Ung Van Khiêm (Binh Thanh), pour pouvoir prendre soin l’un de l’autre.

La journée, ils vendent des billets de loterie. Beaucoup de gens leur en achètent, touchés par ce "couple hors du commun". Le soir, Hà collecte encore des bouteilles vides qu’il revend pour gagner un revenu supplémentaire. "Le loyer coûte 2,1 millions de dôngs par mois, la nourriture environ 100.000 dôngs par jour. Il ne reste pas grand-chose, mais on s’en sort", dit-il.

Vo Thi Hông est reconnaissante des difficultés qu’elle a traversées, car elles l’ont rendue plus forte. "Avant, je devais payer d’autres personnes pour m’aider, je ne pouvais jamais me permettre un jour de repos. Depuis qu’il est là, il veut tout faire lui-même", dit-elle en souriant.

Parfois, on demande à M. Hà pourquoi un homme en bonne santé comme lui aime une femme handicapée. Il répond toujours sans hésiter : "C’est vrai que, physiquement, elle n’est pas comme les autres. Mais la beauté ne se résume pas à ça. Ce que j’aime, c’est la douceur qu’elle porte en elle". Tout en parlant, il entoure tendrement les épaules de Hông.

Thai Hà/CVN

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