Franck Thilliez découvre un nouveau public au Vietnam

L’écrivain de thrillers Franck Thilliez découvre au Vietnam un nouveau lectorat avec la traduction en trilogie de trois romans Sharko et Hennebelle. En tournée, il partage sa passion pour le genre, son approche scientifique et ses espoirs pour ses lecteurs vietnamiens.

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Rencontre avec l’écrivain de thrillers Franck Thilliez (2e à droite) à Hanoï, le 6 décembre.
Photo : Lloyd Doré-Green/CVN

Franck Thilliez est un mastodonte du thriller français. Avec vingt-sept livres publiés, y compris la série Sharko et Hennebelle, des ouvrages traduits dans une vingtaine de langues et une adaptation cinématographique de son roman La Chambre des morts, il fait maintenant son entrée dans la littérature vietnamienne avec trois romans de la série Sharko et Hennebelle, traduits en vietnamien et publiés comme une trilogie. Il effectue une tournée au Vietnam pour en discuter.

Avant la table ronde, assis dans la cour et signant des livres pour ses fans, il explique son parcours et ses motivations.

Les romans policiers et les thrillers sont un genre qu’il a "toujours aimé en tant que lecteur depuis l'adolescence". À l’âge de 12 ans, "j’ai commencé à lire vraiment du roman policier… J’adorais ressentir la peur, en fait… Je ressentais beaucoup de plaisir, mais aussi parfois un peu d’appréhension". Il adorait les romans de Stephen King, "l’auteur de toute mon adolescence", mais lisait aussi Arthur Conan Doyle, Agatha Christie, regardait les films d’Hitchcock et, plus tard, découvrit Robert Harris et Le Silence des agneaux.

Entre science, psychologie et émotions

Dix-sept ans plus tard, à l’âge de 29 ans, cet amour pour la lecture transforme Franck Thilliez en écrivain. Ce qui le motive en particulier : "C’est la capacité qu’a un romancier à transmettre des émotions très fortes à des lecteurs". Au début, les histoires lui venaient naturellement ; il y pensait sans cesse. "J’y pensais le soir, en m’endormant". Puis un jour, il s’est mis à écrire. "Et ça, ça m’a bien plu. J’ai écrit un livre, et après, j’ai trouvé ça tellement intéressant que j’ai continué à écrire".

Deux choses manquaient, selon lui, dans les romans policiers français des années 2000. L’aspect de la psychologie criminelle, déjà populaire aux États-Unis, était alors absent des romans policiers français. "C’est quelque chose qui m’a beaucoup plu : essayer de comprendre ce qui se passe dans la tête d’un tueur". Mais il y ajoutait aussi sa touche personnelle : la science. "Ça marchait bien, parce que j’ai une formation scientifique. Et dans la police, il y a beaucoup de science aussi, dans les enquêtes".

Cette inclination lui fournit sa méthode d’écriture. Trouver une idée est toujours "la période la plus compliquée". Il va "un peu au hasard lire des livres, creuser un peu des domaines médicaux, de la médecine, de la science… et après, à un moment donné, il y a un sujet qui va m’intéresser". Cela peut prendre des mois. Ensuite, il effectue ses recherches. Il écrit un roman par an, dont "les six premiers mois, c’est vraiment toutes les recherches, tout préparer".

Son roman de 2015, Pandemia, était si bien documenté que cinq ans plus tard, pendant la pandémie du coronavirus, beaucoup de personnes le lisaient pour comprendre la situation. Il n’est pas médium, il est simplement passionné par ses recherches. Et une fois celles-ci terminées : "Le lendemain, je me mets à écrire".

Un maître du thriller en tournée

Les romans de Franck Thilliez publiés au Vietnam
Photo : CTV/CVN

Il parle de ses espoirs concernant ses romans traduits. "C’est toujours un vrai plaisir d’être traduit et de se dire qu’une histoire qu’on a créée va être découverte par des lecteurs d’autres cultures". Il y a aussi de l’appréhension : C’est "une histoire qui se passe en France, avec une complexité française, avec une police française". Il se demande donc : "Est-ce que le lecteur va bien faire le lien avec la France ?"

Mais il a déjà rencontré des fans vietnamiens venus le voir en France, qui lui ont dit qu’ils avaient lu le roman en vietnamien et l’avaient apprécié. Il aime pouvoir partager son amour du thriller. "Il y a des pays qui connaissent très bien le roman policier… et d’autres qui découvrent le genre ou qui en ont une mauvaise image". Il espère montrer que "le roman policier, c’est intéressant, parce que ça parle de la société, du monde dans lequel on vit".

À l’avenir, il continuera d’écrire la série Sharko et Hennebelle mais publiera aussi un thriller indépendant une année sur deux. L’IA, grande question scientifique, se présente comme une possible source d’inspiration pour un futur roman. Et peut-être que davantage de ses romans seront traduits en vietnamien. Pour l’instant, "il y a un petit décalage".

Lloyd Doré-Green/CVN

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