Film vietnamien : valorisation de l’identité et intégration internationale

Le 24e Festival du film vietnamien, célébrant 55 ans d’existence, a réuni 144 œuvres et confirmé l’essor du marché national. Porté par le triomphe de Mua đo et le retour du cinéma d’État, il affirme son identité et son ambition internationale.

Cérémonie de remise des prix du 24e Festival du film vietnamien, le 25 novembre à Hô Chi Minh-Ville. 
Photos : CTV/CVN

La 24e édition du Festival du film vietnamien, organisée du 21 au 25 novembre dernier à Hô Chi Minh-Ville, a marqué le 55e anniversaire de l’événement. Placée sous le thème “Cinéma national - développement durable et intégration internationale dans une nouvelle ère”, elle a réuni 144 films, dont 87 en compétition officielle (16 longs métrages, 36 documentaires, 14 films scientifiques et 21 d’animation), témoignant de la vitalité et de l’innovation du 7e art vietnamien.

Parmis les 16 longs métrages en compétition, 11 ont dépassé les 100 milliards de dôngs, dont Mua đo (Pluie rouge), qui a franchi les 700 milliards.

L’édition 2025 a aussi marqué le retour spectaculaire du cinéma d’État, porté par des films sur la guerre révolutionnaire. Parmi eux, Mua đo, Ðịa đạo : Mặt trời trong bóng tối (Tunnel - Soleil dans l’obscurité) et Tử chiến trên không (Combat aérien mortel), qui ont fortement marqué le festival.

Une scène marquante du film Ðia đao : Mat troi trong bóng tôi (Tunnel - Soleil dans l’obscurité). 
Photo : CTV/CVN

Ces deux dernières années, depuis le 23e festival en 2023, le cinéma national a démontré une vitalité remarquable : le nombre et la qualité des films ont augmenté, le marché connaît une dynamique soutenue, les œuvres vietnamiennes sont accueillies positivement dans les festivals internationaux, et une nouvelle génération de cinéastes audacieux, créatifs et talentueux s’est affirmée. De nombreuses productions sont devenues de véritables ambassadeurs culturels, contribuant à promouvoir à l’international l’image du pays, de son peuple, de son tourisme et de son identité culturelle”, a souligné Ta Quang Ðông, vice-ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme.

Hormis le maintien du système habituel de récompenses, la nouveauté de cette 24e édition résidait dans l’attribution d’un Satisfecit du ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme à des personnalités et collectifs ayant contribué au rayonnement du cinéma”, a-t-il ajouté.

L’attrait majeur de ce 24e festival était le programme Panorama, avec la projection de films hors compétition produits ces deux dernières années, variés en genres et styles.

Par ailleurs, expositions, concerts et animations dans la rue piétonne Nguyên Huê ont permis aux habitants de s’immerger dans l’ambiance culturelle du festival. À cette occasion, Hô Chi Minh-Ville a été reconnue par l’UNESCO comme “Ville créative mondiale dans le domaine du cinéma”. Ateliers, séminaires et tables rondes organisés dans le cadre du festival constituaient également un forum d’échange pour artistes, producteurs, distributeurs, diffuseurs et acteurs du secteur, afin de partager leurs expériences et de promouvoir le développement de l’industrie cinématographique.

Photos : CTV/CVN

Le réalisateur Charlie Nguyên se montre optimiste : “Cette 24e édition arrive au bon moment, confirmant une chose essentielle : nous avons un public, un marché, des ressources internes et nous bénéficions du soutien de l’État pour faire du cinéma vietnamien une véritable industrie”.

Créé en 1970, le Festival du film vietnamien (VFF) s’est imposé comme une vitrine du cinéma national, révélant de nouveaux talents et consacrant des œuvres devenues emblématiques. Les “Lotus d’or” incarnent cette fierté nationale, tandis que de nombreux films ont brillé dans les festivals internationaux, affirmant la place du Vietnam sur la scène mondiale.

On peut citer notamment Cánh đông hoang (Le champ sauvage, du réalisateur Nguyên Hông Sên, 1979) : Lotus d’Or au VFF en 1980 et Médaille d’Or au Festival international du film de Moscou en 1981.

Bao gio cho đên tháng Muoi (Quand viendra le mois d’octobre, du réalisateur Ðang Nhât Minh, 1984) : Lotus d’Or au VFF 1985, Prix spécial au Festival du film Asie-Pacifique (1989), mention honorable du Comité pour la paix au Festival international du film de Moscou (1985).

Ðoi cát (La vie sur le sable, du réalisateur Nguyên Thanh Vân, 1999) : Lotus d’Or au VFF 2001, prix spécial au Festival du film d’Amiens 2000, et meilleur film au Festival du film Asie-Pacifique 2000.

L’équipe du film Mua đo exulte de joie à l’annonce de son sacre au Lotus d’or.
Photos : CTV/CVN

Plus récemment, Tro tàn ruc ro (Cendres glorieuses, du réalisateur Bùi Thac Chuyên, 2022) : Lotus d’Or au VFF 2023 et Montgolfière d’Or au Festival des trois continents, organisé à Nantes en France.

Le documentaire Nhung đua tre trong suong (Les enfants de la brume, de la réalisatrice Hà Lê Diêm, 2021) : Lotus d’Or au VFF 2023, Prix du meilleur film international au Festival Docaviv et Prix de la meilleure réalisation au Festival international du film documentaire d’Amsterdam.

Ce festival n’est pas seulement un lieu de célébration de la création, mais aussi un forum d’échanges entre artistes, producteurs et diffuseurs. Il s’agit d’un pont permettant au cinéma vietnamien de s’intégrer plus profondément, de répondre aux attentes du public et de se développer durablement”, a affirmé Ðang Trân Cuong, directeur du Département du cinéma.

Pour bâtir une industrie cinématographique moderne et durable, les experts soulignent la nécessité d’un cadre juridique ouvert, d’investissements structurés, de partenariats public-privé renforcés, de ressources humaines qualifiées, d’une coopération internationale élargie, et d’une application intensive des technologies dans la production et la diffusion des films.

Le soutien de l’État demeure essentiel pour accompagner les projets ambitieux et risqués, porteurs de la voix singulière du Vietnam à l’international. Sans cet appui, la conquête des marchés étrangers resterait l’effort isolé de quelques acteurs disposant de moyens importants”, a analysé le producteur Trinh Hoan, représentant de HK Film.

Si les obstacles actuels sont levés, le cinéma vietnamien pourra pleinement jouer un rôle majeur au sein de l’industrie culturelle : un secteur à la fois profondément ancré dans l’identité nationale, mais aussi porteur d’une forte capacité d’influence et d’affirmation sur la scène internationale.

Nguyên Thành/CVN

Mua đo remporte le Lotus d’or

Lors de la cérémonie de remise des prix du 24e Festival du film vietnamien, Mua đo (Pluie rouge) s’est imposé en remportant le prestigieux Lotus d’or. L’œuvre a également dominé le palmarès technique avec les prix des meilleurs effets visuels, du meilleur son et du meilleur second rôle masculin. D’autres productions ont été récompensées dans les catégories documentaire, animation, film scientifique et interprétation, confirmant la diversité et la vitalité du cinéma vietnamien.

Le Lotus d’or a été décerné aux documentaires Tinh thuc và hóa giải (Éveil et résolution) et Nguoi giu hôn di sản (Gardien de l’âme du patrimoine), aux films d’animation Trang Quỳnh nhí : Truyên thuyêt Kim Nguu (Petit Trang Quỳnh : La légende du Taureau) et Dê mèn : Cuôc phiêu luu toi xóm lây lôi (Cricket : Aventure au village du marais), ainsi qu’au film scientifique Bui min - Hiêm hoa lo lung (Poussière fine - Danger rôdant).

Le Lotus d’argent a récompensé Ðia đao - Mat troi trong bóng tôi, Tu chiên trên không et Chi dâu (Belle-sœur). S’agissant de l’interprétation, Phuong Anh Ðào (Mai) et Tuân Trân (Mang me đi bo - Abandonner maman) ont été sacrés meilleurs acteurs principaux, tandis que Hông Ðào, Bảo Ðinh et Phuong Nam ont reçu les prix des meilleurs seconds rôles.

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