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Tous les citoyens vietnamiens ont le droit de vote et de se présenter aux élections à l’Assemblée nationale et aux Conseils populaires à tous les niveaux. |
Photos : VNA/CVN |
La participation politique est l’un des droits fondamentaux de l’homme. Ainsi, la mise en œuvre des recommandations visant à le garantir reflète non seulement la responsabilité du Vietnam en tant que membre actif et responsable des Nations unies, mais démontre aussi sa transparence et son sérieux à l’égard de l’Examen périodique universel (EPU), un mécanisme du Conseil des droits de l’homme unique en son genre. Cette démarche constitue également une preuve réfutant la rumeur selon laquelle le pays ne respecterait pas les droits de l’homme, tout en contrecarrant les discours diffamatoires émanant des forces hostiles.
Le Vietnam compte 54 ethnies réunies sous le même toit, dont 53 minoritaires réparties principalement dans les régions montagneuses ou frontalières et représentant plus de 14 millions de personnes, soit environ 14,7% de la population nationale.
Des bases juridiques
La ligne politique du Vietnam veille constamment à ce que les minorités ethniques fassent partie intégrante du pays et accorde toujours une grande importance à la garantie de leurs droits politiques, économiques et culturels sans discrimination. Cela englobe aussi le droit de participer au système politique de l’État, notamment à son plus haut organe de pouvoir qu’est l’Assemblée nationale (AN).
Les Constitutions de 1992 et de 2013 reconnaissent l’égalité devant la loi de tous les citoyens vietnamiens, sans distinction d’ethnie, de race ou de religion, et ce sans discrimination, y compris le droit de vote et d’éligibilité.
Ces dernières années, le Vietnam a déployé de nombreux efforts pour garantir la participation politique des minorités ethniques. |
Photo : VNA/CVN |
Selon le Dr. Nguyên Lâm Thành, vice-président du Conseil des affaires ethniques de l’AN, ceci constitue la base juridique garantissant le droit à la participation politique et à la représentation au sein de l’AN pour les minorités ethniques du Vietnam.
Afin de renforcer cette participation, la Loi sur les élections législatives de 1997 stipule clairement que les citoyens vietnamiens, sans distinction, ont le droit de vote à partir de l’âge de 18 ans révolus et le droit d’être candidats à partir de l’âge de 21 ans révolus. Elle énonce également que le nombre de députés de l’AN appartenant à des minorités ethniques est déterminé par son Comité permanent sur proposition de son Conseil ethnique, afin d’assurer une représentation adéquate de cette communauté.
La Loi sur les élections des députés de l’AN et des représentants des Conseils populaires de 2016 précise que les candidats issus de minorités ethniques doivent représenter au moins 18% du nombre total de personnes figurant sur la liste officielle des candidats aux élections législatives.
La Loi de 1997 confiant à un organe de l’AN - le Conseil des affaires ethniques - la charge de préparer les candidats des minorités ethniques a ainsi renforcé le statut de l’organe représentant les ethnies au sein de l’AN en matière électorale.
La Loi de 2016 a marqué une avancée en fixant un pourcentage minimal de candidats issus de minorités ethniques pour une représentation quantitative (18%) des députés de l’AN. D’après le Dr. Nguyên Lâm Thành, ce taux - supérieur à la proportion des minorités ethniques par rapport à la population totale du pays - favorisera une plus grande participation de leurs représentants.
“Ces dernières années, le Vietnam a déployé de nombreux efforts pour garantir la participation politique des minorités ethniques, notamment le droit de vote et d’éligibilité, assurant une représentation adéquate au sein de l’AN et des Conseils populaires à tous les niveaux”, a déclaré le vice-président du Conseil ethnique de l’AN.
Les résultats des élections législatives, en particulier ces dernières années, sont une preuve évidente de la ligne politique du Vietnam qui consiste à mettre en œuvre les principes d’égalité et d’unité entre les ethnies, sans discrimination, contribuant ainsi à mener à bien les conventions internationales dont le pays est signataire.
Plus précisément, le taux de représentation des minorités ethniques à l’AN était de 15,6% lors de la XIIIe législature (2011-2016) et de 17,3% lors de la XIVe (2016-2021). Avec 89 députés issus de 32 ethnies parmi les 499 élus, l’actuelle XVe législature (2021-2026) atteint un taux de 17,8%, le plus élevé jusqu’à présent et se rapprochant du nouveau quota prescrit par la loi (18%).
En ce qui concerne la structure ethnique, chaque législature compte toute des représentants de 28 à 32 ethnies, incluant certaines à faible population (moins de 10.000 personnes, voire moins de 1.000) vivant dans des régions montagneuses et reculées.
Jusqu’à présent, 52 des 54 ethnies (dont les Kinh majoritaires) ou 51 des 53 ethnies minoritaires du pays sont représentées à l’AN. Notons que la XIVe législature a enregistré pour la première fois la présence d’un représentant de l’ethnie Mang (moins de 5.000 personnes), et la XVe compte des représentants des ethnies Brâu (moins de 1.000 personnes) et Lu (environ 6.000 personnes).
Obstacles à surmonter
Il reste seulement deux ethnies, les O Đu (moins de 1.000 personnes) et les Ngái (moins de 2.000 personnes), qui n’ont pas encore de représentants à l’AN, et cela demeure un objectif que le Vietnam s’efforce d’atteindre pour assurer la participation des différentes ethnies.
Au Vietnam, tous les actes de mépris, d’oppression et de division entre groupes ethniques sont interdits. |
Photos : VNA/CVN |
Selon M. Thành, dans de nombreux pays multiethniques, dont le Vietnam, des obstacles et des restrictions entravent encore la participation des personnes issues de ces groupes au système politique, en particulier au Parlement.
La première raison est la faiblesse des conditions de développement et du niveau d’éducation des minorités ethniques. Les opportunités d’emploi au sein des institutions gouvernementales et des organisations sociopolitiques sont limitées, réduisant ainsi les chances de se présenter aux élections lorsqu’il faut satisfaire toutes les conditions requises pour être candidat.
Deuxièmement, des barrières sociales entravent aussi l’intégration des minorités ethniques en raison de différences culturelles, de coutumes et de perceptions entre groupes ethniques.
En outre, le Vietnam compte de nombreuses ethnies, dont certaines peu peuplées, ce qui rend difficile la garantie d’un équilibre en matière de représentation.
En termes d’éligibilité, les membres des minorités ethniques peuvent parfois manquer de confiance en eux. Certains candidats ne sont pas suffisamment préparés en termes de connaissances, de compétences, d’expérience et de caractère lorsqu’ils se présentent devant le public et rencontrent les électeurs. Certains de ces derniers ne sont pas pleinement conscients de la nécessité d’avoir des représentants des ethnies au sein de l’organe législatif suprême de l’État.
Mesures à prendre
Afin de résoudre ces problèmes, de nombreuses mesures ont été mises en œuvre pour renforcer la participation des minorités ethniques au Parlement, garantir leur représentation et une structure proportionnelle en améliorant la qualité des candidats et des députés élus.
Ces mesures comprennent la détection et la sélection des candidats potentiels, la formation et l’amélioration de leurs connaissances et compétences en matière de campagne électorale, ainsi que le renforcement des activités d’information et de sensibilisation, en particulier auprès des électeurs des régions ethniques.
À long terme, afin d’accroître la participation des représentants des minorités ethniques aux organes électifs à tous les niveaux, en particulier au Parlement, le Dr. Nguyên Lâm Thành a souligné la nécessité de continuer à mener à bien la détection, la planification, la formation et le développement des cadres des minorités ethniques à chaque niveau et ce, pour chaque poste spécifique prévu.
Pour ceux ayant du potentiel mais qui ne répondent pas encore aux critères en termes de niveau d’expertise ou de connaissances politiques, il est nécessaire de les former rapidement.
En outre, il est essentiel de nommer avec audace des cadres des ethnies minoritaires dans divers domaines et postes, en prêtant attention à la structure ethnique de chaque région afin d’assurer la représentativité et d’établir une feuille de route pour augmenter progressivement leur participation au système électif.
Enfin, selon le Dr. Nguyên Lâm Thành, l’État doit promulguer des politiques plus spécifiques et plus adaptées pour améliorer la qualité de l’éducation, en particulier l’enseignement général dans les régions d’ethnies minoritaires, en mettant l’accent sur celles peu ou très peu nombreuses. Il est également nécessaire de former une intelligentsia issue de minorités ethniques, créant les conditions préalables à l’amélioration de la qualité des ressources humaines.
Phuong Nga/CVN