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Un cours de coiffure gratuit destiné aux jeunes, notamment ceux issus des minorités ethniques, dirigé par Trân Thị Lan, propriétaire du salon Mai Lan, rue Lac Long Quân (Hanoï). |
Depuis trois ans, un cours de coiffure gratuit destiné aux jeunes, notamment ceux issus des minorités ethniques, est organisé au salon de coiffure Mai Lan, situé rue Lac Long Quân à Hanoï. Ce cours est dirigé par Trân Thị Lan, propriétaire du salon. La classe compte des apprenants des ethnies Giay, Tày, Thai, et H’mông, originaires des provinces de Diên Biên et Lai Châu (Nord).
Née en 1973, Trần Thị Lan exerce la profession de coiffeuse depuis 30 ans. Elle a participé à des voyages caritatifs, aidé à la construction d'écoles, offert des cadeaux, et soutenu des familles en difficulté dans les districts montagneux du Nord.
Dans l’idée d’enseigner ses compétences professionnelles acquises au fil de sa carrière, lors de ses voyages caritatifs, Mme Lan a sollicité les enseignants des centres de formation continue de certains districts des provinces de Diên Biên, Lai Châu, Tuyên Quang, pour inciter des familles H’mông, Tày, Giáy et Thái en difficulté d’envoyer leurs enfants à Hanoï pour apprendre le métier de coiffeur.
Apprendre un métier
"Ce cours de coiffure a débuté en 2021, lorsque le Centre de formation continue du district de Sin Hô (province de Lai Châu) a envoyé deux jeunes issus de minorités ethniques. Depuis lors, chaque année, j’en reçois environ 3 à 4. Normalement, il leur faut environ deux ans pour apprendre le métier. Cependant, pour les jeunes des régions montagneuses, le délai est plus long, d’environ trois ans", raconte Trân Thi Lan.
Ces jeunes ont pour la plupart terminé le collège ou le lycée. Dans la classe, chaque contenu théorique est couvert, et chaque leçon est soigneusement préparée afin qu'ils puissent comprendre la leçon et l’assimiler le plus facilement possible.
À partir des connaissances de base en soins capillaires, Mme Lan leur enseigne à observer la densité et le diamètre des cheveux, car chaque client a une structure osseuse différente. Associées à l'imagination et à la créativité, ces compétences permettent aux apprenants de conseiller efficacement les clients pour faire une coupe qui leur correspond.
Vàng A Lâm, d’ethnie H’mông, apprend la coiffure dans le salon de Trân Thị Lan. |
"Le plus grand obstacle pour ces jeunes issus de minorités ethniques est la langue. Pendant leurs premiers temps à Hanoï, ils parlent de manière incompréhensible. Ainsi, la première étape consiste à leur apprendre à parler correctement le vietnamien. Le deuxième obstacle concerne le niveau culturel, la communication, ainsi que l’assimilation des connaissances. Les montagnards ne peuvent s’empêcher d’être surpris lors qu’ils abordent les nouvelles tendances de la mode moderne. Il leur faut du temps pour s’adapter", partage la prioritaire du salon.
"Je suis à Hanoï depuis presque un an. J’ai appris à laver, boucler et teindre les cheveux. Avant de venir ici, j'avais terminé le collège. Mes parents travaillent comme agriculteurs à Lai Châu, mais ils ont tout fait pour que je vienne à Hanoï apprendre ce métier", confie Lò Thị Hoa, de l’ethnie Thai.
Grâce aux efforts de Mme Lan, les jeunes apprennent avec détermination et passion. Ils partagent tous le même objectif, celui de vivre de ce métier.
Changer la façon de penser
Non seulement Mme Lan propose une formation gratuite en coiffure mais elle leur verse également un salaire afin qu'ils puissent aider financièrement leur famille ou épargner pour eux-mêmes. Elle les aide également à changer leur façon de penser et à s’ouvrir à la modernité. Ce qu'elle souhaite leur offrir, c'est non seulement un emploi stable, mais aussi des idées plus éclairées.
"Je suis très heureuse de constater que, au cours de leurs études, les jeunes ont beaucoup évolué dans leur manière de penser et dans leurs choix professionnels. Ils sont désormais conscients qu'ils ne devraient pas se marier prématurément tant qu'ils ne sont pas financièrement stables. Ils ont décidé d'acquérir une compétence professionnelle, puis de retourner dans leur village natal pour ouvrir leur propre salon, aider d'autres jeunes à trouver un emploi, et contribuer ainsi à la construction de leur village. Mon objectif est de fournir une formation professionnelle à environ 4 à 5 jeunes chaque année", dit Mme Lan.
"J’ai commencé à apprendre le métier au début de l’année. J’ai acquis les techniques de base pour réaliser des coiffures modernes et tendance. À l'heure actuelle, je suis capable de boucler, teindre et couper les cheveux des hommes, ainsi que de réaliser certaines coiffures féminines. Mon intention est de retourner dans mon district natal, Tuân Giáo (province de Diên Biên), une fois que j'aurai maîtrisé le métier, pour ouvrir mon propre salon. Étudier ici m'a également aidé à changer ma façon de penser. Je considère qu'il est essentiel d'avoir un métier carrière et une situation économique stables avant de se marier", souligne Vàng A Lâm, apprenant de l’ethnie H’mông.
Grâce aux changements positifs observés chez ces jeunes, Mme Lan est encore plus confiante dans sa décision de les accueillir. Elle a partagé que dans un avenir proche, elle amènerait quelques-uns de ses apprenants à un concours de coupe de cheveux organisé par l'Association de formation et de développement professionnel esthétique du Vietnam, afin qu'ils comprennent que ce n'est pas simplement un métier, mais qu'il offre de nombreuses opportunités d’ascension sociale.
Texte et photos : Quê Anh/CVN