Les fameux vermicelles de Cu Đà gagnent du terrain

Situé le long de la rivière Nhuê, le village de Cu Dà, en banlieue de Hanoï, est célèbre non seulement pour l’architecture de ses maisons centenaires, mais également pour sa fabrication de vermicelles, contribuant à préserver la culture culinaire de la capitale.

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Les feuilles de vermicelles sont exposées au soleil à plusieurs reprises pour être séchées. 
Photo : CTV/CVN

“Le village producteur de vermicelles de Cu Đà existe depuis des générations. Personne ne sait exactement son âge, mais il a au moins 400 ans”, informe Vu Van Tuân, 65 ans, chef du village de Cu Đà, situé dans la commune de Cu Khê, district de Thanh Oai, en banlieue de Hanoï.

Une spécialité connue

Le “miên” (vermicelle) est un mets familier pour les Vietnamiens depuis longtemps, présent dans des plats célèbres tels que le vermicelle aux anguilles, le vermicelle aux canards, et il est également incontournable lors des festivals et fêtes traditionnelles. Presque toutes les familles ont des plats à base de cet aliment, tels que le vermicelle aux pousses de bambou, celui aux pattes de porc ou les rouleaux de printemps au vermicelle.

À travers tout le pays, de nombreux établissements produisent du vermicelle en utilisant divers ingrédients. À Cu Đà, les vermicelles sont entièrement fabriqués à partir de fécule d’arrow-root (Maranta arundinacea), créant ainsi des fils cuits ayant une texture à la fois croustillante et moelleuse, et une saveur riche. Pour produire des vermicelles de haute qualité, appréciés des consommateurs, les villageois doivent travailler de l’aube au soir.

La première tâche consiste à sélectionner et à se procurer l’arrow-root. Pour garantir une fécule d’excellente qualité, de couleur blanche et fine, les artisans se procurent généralement leur matière première dans des régions avoisinantes telles que Chuong My, My Đuc, Hòa Binh...

Vient ensuite le traitement de la fécule. Il faut la placer dans un bassin d’eau propre pour que les impuretés se déposent au fond, puis récupérer la partie amylacée une fois que l’eau s’est clarifiée, en la filtrant à nouveau. Cette étape demande beaucoup d’efforts.

Une fois les feuilles de vermicelles étalées, elles sont placées sur des nattes faites à partir d’écorce de bambou, qui ont la capacité de résister à l’humidité, aux moisissures et ne collent pas. Puis, les feuilles de vermicelles sont cuites à la vapeur, puis exposées au soleil à plusieurs reprises pour les sécher.

Dans des conditions ensoleillées favorables, chaque séchage prend environ trois heures. Cependant, par temps pluvieux ou humide, le processus peut prendre plus de temps, parfois plusieurs jours. À ce stade, les artisans les découpent en fines et longues bandes, puis les exposent de nouveau au soleil.

Préservation de la culture culinaire

Photo : CTV/CVN

Une fois toutes les étapes terminées, les vermicelles sont emballés en produits finis et distribués dans tout le pays, ainsi qu’à l’étranger.

Selon Vu Van Tuân, auparavant, jusqu’à 90% des ménages du village de Cu Đà se consacraient à la production de vermicelles. Aujourd’hui, seulement 10%, soit environ 210 ménages, exercent cette activité. Bien que le volume de production ait considérablement augmenté par rapport aux années précédentes, il persiste une préoccupation quant à la transmission de ce métier ancestral de génération en génération.

La situation actuelle est principalement due à la réquisition des terres pour le développement industriel ou les infrastructures, ce qui a entraîné une réduction de la surface disponible pour la production. En réalité, chaque foyer producteur nécessite une surface minimale de 1.500 m².

Un autre facteur est le développement et la modernisation de la société. Les jeunes sont attirés par de nouvelles perspectives et opportunités dans d’autres secteurs plus actuels et urbains, ce qui conduit à une baisse de l’intérêt pour les métiers traditionnels.

M. Tuân souligne ainsi le fait que les jeunes travailleurs sont attirés par des opportunités offrant une meilleure qualité de vie et des perspectives plus prometteuses que celles liées à la production traditionnelle de vermicelles. Ils préfèrent s’orienter vers des métiers plus modernes, moins exigeants physiquement, et où ils peuvent gagner plus d’argent.

Une femme découpe les feuilles de vermicelles en fines et longues bandes. 
Photo : CTV/CVN

Selon lui, encourager les jeunes à persévérer dans la profession et à faire vivre l’héritage de leurs ancêtres est un défi difficile. Afin de rendre leur activité rentable, les artisans doivent investir des sommes considérables pour étendre et moderniser leurs ateliers en utilisant des équipements de pointe.

La préservation et la valorisation des valeurs traditionnelles des villages d’artisans à travers tout le pays sont toujours une priorité du Parti et de l’État. Ils mettent en place toutes les conditions nécessaires pour le développement de ces villages, y compris le métier de fabrication de vermicelles à Cu Đà. Par conséquent, les habitants de cette région pensent que ces politiques attireront de nombreux jeunes investisseurs vers les métiers traditionnels.

À l’heure actuelle, chaque atelier du village artisanal de Cu Đà est capable de fournir environ 20 à 25 tonnes de vermicelles sur le marché, afin de répondre à la demande du Têt traditionnel 2024. Ses habitants nourrissent l’espoir qu’avec l’arrivée de la nouvelle année, Cu Đà pourra insuffler une nouvelle dynamique de travail, étendre et développer davantage d’ateliers de production, afin de fabriquer une plus grande quantité de produits destinés à satisfaire les consommateurs locaux, nationaux et même internationaux.

Thái Phuong - Huong Linh/CVN

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