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L’industrie sidérurgique est l’un des secteurs les plus émetteurs. |
Photo : VNA/CVN |
En premier lieu, dans l’industrie papetière - traditionnellement consommatrice de ressources - l’économie circulaire est activement mise en œuvre. Dang Van Son, vice-président et secrétaire général de l’Association vietnamienne du papier et de la pâte à papier, indique que le secteur s’oriente vers la production de papiers à faible grammage, peu ou non blanchis, tout en réduisant la consommation d’énergie et les émissions polluantes. De nombreuses entreprises ont investi dans des lignes de recyclage modernes, faisant passer la consommation d’eau de 15-20 m³ à seulement 3-4 m³ par tonne de papier, tout en économisant 20 à 30% d’énergie par rapport aux technologies précédentes.
Par ailleurs, ces entreprises renforcent leurs capacités de collecte et de recyclage du papier usagé, exploitant ainsi efficacement les matières premières secondaires, ce qui permet de réduire la dépendance aux ressources vierges et de limiter l’impact environnemental.
L’industrie sidérurgique progresse vers une production plus verte
En parallèle, l’industrie sidérurgique - l’un des secteurs les plus émetteurs - s’efforce également d’adopter des technologies plus propres pour réduire son empreinte carbone. Selon Dinh Quôc Thai, secrétaire général de l’Association vietnamienne de l’acier, les entreprises de la filière investissent activement dans des technologies modernes visant à économiser l’énergie et à aller vers une production d’acier plus verte.
À titre d’exemple, le groupe Hoà Phat, sur son complexe industriel de Dung Quât, consacre jusqu’à 30% de son capital fixe à des technologies respectueuses de l’environnement. Grâce à la récupération de la chaleur résiduelle issue du processus de fabrication de la fonte pour la production d’électricité, l’entreprise parvient à couvrir jusqu’à 90 % de ses besoins en énergie. De plus, Hoà Phat réalise des inventaires de gaz à effet de serre selon les normes ISO 14064-1:2018 et ISO 14067:2018, répondant ainsi aux exigences environnementales des marchés internationaux.
Des obstacles réels malgré des bénéfices évidents
Cependant, si les avantages d’une production durable sont évidents - réduction des coûts, amélioration de l’efficacité, conformité aux standards d’exportation - la mise en œuvre sur le terrain reste semée d’embûches. Dans le secteur du papier, les entreprises se heurtent à des difficultés dans l’application de la responsabilité élargie des producteurs (REP), notamment dans l’élaboration de plans de recyclage, la rédaction de rapports périodiques, ou encore dans le manque d’infrastructures et de technologies appropriées. Le tri des déchets à la source - étape cruciale de la REP - nécessite également du temps pour devenir une habitude ancrée chez les citoyens et les entreprises.
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Les entreprises expriment un besoin urgent de soutien institutionnel. |
Photo : VNA/CVN |
De son côté, l’industrie sidérurgique souffre encore de faiblesses technologiques : une proportion importante des usines utilise encore des équipements à fortes émissions, et les installations de collecte et de recyclage des ferrailles restent insuffisamment développées. En outre, la hausse des coûts liée à la mise en conformité avec les certificats d’émission constitue un fardeau pour les entreprises, surtout face à des ressources limitées.
Un accompagnement politique indispensable
Face à ces défis, les entreprises expriment un besoin urgent de soutien institutionnel, notamment par un cadre juridique clair et des mécanismes d’accompagnement adaptés. Dinh Quôc Thai recommande ainsi que le gouvernement adopte rapidement une stratégie de développement de l’industrie sidérurgique à l’horizon 2030, avec une vision jusqu’en 2050, intégrant la croissance verte et la production durable, tout en mettant en place des mécanismes spécifiques pour soutenir la transition écologique du secteur.
Enfin, du côté de l’État, le ministère de l’Industrie et du Commerce met actuellement en œuvre plusieurs programmes de soutien tels que la production et la consommation durables ou encore le développement de l’industrie environnementale, avec pour objectif de créer un cadre réglementaire approprié, des mécanismes de certification adaptés, et d’aider les entreprises à se conformer aux réglementations tout en renforçant leur compétitivité et leur capacité à intégrer les chaînes de valeur mondiales.
VNA/CVN