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Vue aérienne du monastère zen Truc Lâm Tây Thiên (province de Vinh Phuc, Nord). |
Née en 2000, Coline Ronjon a obtenu son diplôme de psychologue clinicienne en septembre 2023 à Lyon (France). Avant de commencer à travailler, elle a pris neuf mois pour voyager en Asie du Sud-Est et est arrivée au Vietnam il y a six mois. Elle a découvert le monastère zen Trúc Lâm Tây Thiên par hasard, grâce à un Allemand qui y avait passé une semaine à y pratiquer la méditation.
Début 2024, Coline a pris contact avec ce monastère et a demandé à ses gestionnaires la permission d’y séjourner en tant que laïque pendant une semaine.
Courte retraite de méditation
Coline Ronjon (droite) pratique la méditation au monastère Truc Lâm Tây Thiên. |
"C’est la 2e fois que je viens au Vietnam. J’y suis venue pendant un mois il y a 6 mois puis j’ai continué mon voyage en Asie du Sud-Est. J’ai décidé de revenir ici parce que je m’y suis beaucoup plus. Tous les pays que j’ai visité ces derniers temps sont principalement bouddhistes et j’ai pu en apprendre plus sur cette religion. Pour ce qui est de la méditation, c’est quelque chose que je pratiquais déjà chez moi en France. J’ai commencé il y a un peu plus de deux ans à pratiquer un peu, tranquillement, mais jamais autant qu’ici. Je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles je suis venue dans ce monastère pendant plusieurs jours. Pour pratiquer cette méditation dans un espace favorable, avec des gens qui la pratiquent aussi, avec qui on partage ensemble le temps", explique la jeune Française.
Comme d’autres étrangers et Vietnamiens qui participent à des retraites de la méditation au monastère, Coline commence sa journée à 03h00 et la termine à 22h00, comprenant la méditation, le travail (service méritoire), le sommeil (y compris la sieste), le repentir et le Samatha (pratique bouddhiste visant à calmer l'esprit). Après avoir médité et pris le petit-déjeuner, elle balaye la cour et nettoie les objets à côté de la statue de Bouddha.
Coline Ronjon balaie la cour au monastère Truc Lâm Tây Thiên. |
"Tout est claire dès qu’on arrive ici grâce à une fiche explicative. C’est une sorte de calendrier sur une journée indiquant l’heure du lever, de la première méditation et même l’heure la sieste, chose que je n’ai jamais pratiqué dans ma vie quotidienne car je n’en avais pas envie. Mais ici, j’y suis effectivement arrivée, j’ai dormi à poing fermé à chaque fois que c’était l’heure de la sieste. Je pense que le rythme fait qu’après un réveil à 3 heures du matin, arrivé à midi et demi, on a envie de se reposer la suite de la journée", partage-t-elle.
Coline ne suit pas en groupe au monastère pour faire la retraite de méditation, elle voulait y pratique seule. Au cours d’une semaine de pratique de méditation et d’actes méritoires, elle a passé les deux premiers jours à expérimenter le quotidien du monastère et à le vivre dans son corps.
La jeune femme s’est rendue compte qu'elle se sentait bien avec la nature et la tranquillité des temples, des pagodes et des monastères de ce pays. Elle s’intègre très vite aux activités du monastère. Avec les laïcs, elle prépare le déjeuner, puis fait vaisselle, nettoie les tables et les chaises de la salle à manger.
Coline Ronjon (gauche) et les laïques préparent le déjeuner. |
"Dans mon quotidien, je ne suis pas végétarienne, mais je mange très peu de viande. Les repas ici sont très diversifiés, il y a plein de choses proposées, c’est donc très agréable. Je commence à connaître un petit peu les bases des soupes de nouilles ou du riz auxquels on ajoute des condiments. Je trouve que le Vietnam a vraiment sa propre identité culinaire, c’est très différent de ce qu’on peut trouver dans les pays alentours. C’est une belle découverte", confie Coline.
Belle découverte
De plus en plus d’étrangers viennent au Vietnam pour effectuer un travail méritoire dans les pagodes, monastères zen. Au monastère zen Truc Lâm Tây Thiên, ce phénomène est apparu depuis l'inauguration du monastère en 2005. Depuis la pandémie de COVID-19, les séjours de méditation se sont fortement développés et sont devenus clairement une tendance mondiale. Les gestionnaires de ce monastère ne limitent pas la durée du séjour et proposent des livres et documents de méditation bilingues (anglais et vietnamien).
Coline Ronjon (droite) dans la salle à manger du monastère Truc Lâm Tây Thiên. |
"En 2017, un groupe de 30 Polonais a participé à une retraite d'été de méditation au monastère. Parmi les étrangers qui y viennent, les Polonais sont les plus nombreux, suivis par les Allemands. Il y a aussi des Américains, des Français, des Chinois, des Indiens et des Thaïlandais. Depuis 2005, le monastère a accueilli plus de 200 étrangers", informe Thich Hang Phuong, bonzesse au monastère zen Truc Lâm Tây Thiên.
Coline révèle qu’une semaine au monastère l’a aidée à changer sa perception de la nourriture grâce à la façon dont les Vietnamiens l’apprécient. Les moines et les nonnes prient avant les repas et s’efforcent de ne pas laisser de restes. La jeune femme croit que la différence a créé une expérience, un capital vivant qu’elle peut ramener chez elle.
"C’est le pays dans lequel commençait mon voyage et j’ai été surprise d’être accueillie les bras ouverts, invitée à la table, même si on ne parle pas la même langue. On peut échanger par des sourires, par des gestes et c’est très agréable", estime la jeune Française.
Le Vietnam est devenu une destination attrayante pour ce genre de tourisme en raison de sa diversité culturelle, religieuse et de ses écoles zen. Ces facteurs créent un environnement idéal pour découvrir la vie locale, apprendre la culture religieuse et pratiquer le zen.
Texte et photos : Quê Anh/CVN
Video : Quê Anh-Vnews/CVN
Un souvenir inoubliable d’une jeune Française au Vietnam. |