Démasquer le visage trompeur de la soi-disant “secte protestante de Dega”

“La secte protestante de Dega” se présente comme une organisation religieuse, mais agit en réalité en tant qu’entité réactionnaire. De nombreuses personnes trop crédules en ont été victimes et instruments de ses tentatives de sabotage de la révolution vietnamienne.

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Fulro, un fantôme du Tây Nguyên

Selon des documents des autorités compétentes, le Front uni de lutte des races opprimées, connu sous le nom de Fulro, a été fondé le 20 septembre 1964 au Cambodge. Cette organisation regroupait plusieurs fronts, notamment le Front de Libération du Champa (FLC ou Fulro Cham), le Front de Libération du Kampuchea Krom (FLKK ou Fulro Khmer), ainsi que le Front de Libération des hauts plateaux (FLHP ou Fulro Thuong).

Le Fulro a conçu un drapeau rectangulaire composé de trois bandes : une bande bleue, symbolisant la mer, une bande rouge, représentant la lutte, et une bande verte, évoquant les forêts et les montagnes. Sur la bande rouge, trois étoiles blanches sont présentes, symbolisant les trois fronts de Fulro : Champa, Thuong et Kampuchea Krom.

Dans les années 1960-1970, le Fulro a connu de nombreux incidents dus à des conflits complexes entre l’organisation et le régime de Saïgon, ainsi que d’autres forces politiques, et entre les différents personnages et factions au sein de cette organisation réactionnaire. Durant ces années, il a par ailleurs connu de fréquents changements à sa tête, avec de nombreux membres assassinés lors de purges dans les luttes pour le pouvoir.


Photo : CTV/CVN

En 1975, suite à l’effondrement du régime de Saïgon, le Fulro, soutenu par des acteurs extérieurs, a intensifié ses actions de sabotage contre le Vietnam. Entre 1975 et 1977, il a poursuivi sa campagne de propagande visant à inciter à la haine ethnique, tout en menant des attaques armées. Un nouveau leader, Y Djao Niê, a alors réorganisé Fulro et lancé un appel à l’aide auprès de la Grande-Bretagne, de la France, des États-Unis et de l’Organisation des nations unies (ONU).

Entre 1982 et 1985, le Fulro a reçu le soutien de forces internationales ainsi que des restes de l’armée de Pol Pot, renforçant ses bases à Mondolkiri. Cette organisation a établi des “postes secrets” à la confluence des frontières du Vietnam, du Laos et du Cambodge, permettant l’accueil d’espions, de commandos et de membres de l’exil tels que Vo Dai Tôn, Hoàng Co Minh et d’autres groupes réactionnaires.

De 1979 à 1985, les activités de Fulro ont gravement perturbé la vie tranquille des villages dans le Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre), causant la mort de nombreux fonctionnaires, policiers, soldats et citoyens respectables. Pourtant, soutenues par les habitants locaux, les forces de police et militaires ont intensifié leurs efforts, remportant des succès significatifs dans de nombreuses opérations qui ont permis de démanteler plusieurs groupes de Fulro et de réintégrer leurs membres dans la communauté.


Photo : Archives/CVN

Le dossier sur Fulro présente l’histoire d’une organisation réactionnaire et criminelle, largement anéantie grâce à la détermination inébranlable de nos forces armées et de notre peuple dans la défense de l’indépendance, de la souveraineté et de la paix. Cependant, les vestiges de cette organisation persistent, alimentés par des forces hostiles et menant des complots visant à saboter notre pays et notre peuple.

Religion dissidente

Le 20 septembre 1999, sous la direction de Kso Kok, leader en exil du Fulro, le pasteur Bđa-su-krông a annoncé la création d’une prétendue “Secte protestante de Dega”. Cette religion dissidente a rapidement établi des liens et développé ses activités au sein des communautés minoritaires le Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre), dans le but de rassembler des forces pour s’opposer à l’État.

Bible en langue Gia Rai. Photo : Phuong Nga/CVN

Face à l’exploitation de la religion protestante par le Fulro pour attirer un grand nombre de fidèles et orchestrer des actions contre le gouvernement, l’Église évangélique du Vietnam (Sud) a adressé, le 5 avril 2001, une lettre aux croyants protestants, condamnant fermement la “secte protestante de Dega“. Dans cette missive, elle a clairement affirmé qu’aucune organisation nommée Dega n’existait au sein de l’Église évangélique du Vietnam (Sud).

Il est essentiel de comprendre que ce que l’on désigne par “la secte protestante de Dega” n’est ni une religion ni une section protestante de l’église. En réalité, il s’agit d’une organisation politique réactionnaire qui se dissimule derrière une apparence religieuse, servant de pierre angulaire à ce que l’on appelle “État de Dega indépendant”. Cette structure agit comme un instrument de manipulation, d’incitation et de contrôle des masses par les éléments réactionnaires du Fulro.

L’emploi du terme “Secte protestante de Dega” peut engendrer une confusion au sein de certaines communautés, les amenant à penser qu’il existe une organisation protestante reconnue pour les minorités ethniques vivant dans les hauts plateaux du Centre, tout en ignorant sa véritable nature politique et réactionnaire.

Position stratégique

Selon le colonel Nguyên Ngoc Son, directeur adjoint de la Police de la province de Gia Lai, le Tây Nguyên regroupe des habitants des 54 ethnies. En termes géographiques, il est considéré comme les hautes terres toit de l’Indochine, occupant une position stratégique essentielle en matière de défense et de sécurité. En temps de guerre comme en temps de paix, les forces hostiles ont toujours affirmé que “contrôler le Tây Nguyên, c’était diviser le Vietnam en deux régions et pouvoir contrôler l’ensemble de la région indochinoise”.

Le Tây Nguyên occupe une position stratégique essentielle en matière de défense et de sécurité.
Photo : VNA/CVN

Du point de vue de l’histoire politique, les hauts plateaux du Centre ont une histoire complexe, souvent marquée par des questions ethniques et religieuses, utilisées pour mettre en œuvre la politique du “diviser pour mieux régner”, entraînant des conflits, des discriminations et de la haine entre les groupes ethniques minoritaires et les Kinh, dans le but de séparer cette région en une zone autonome sous le contrôle de régimes coloniaux et impérialistes. En conséquence, une partie des minorités ethniques a été “mal informée” et a interprété de manière erronée le concept de “droit à l’autonomie des peuples minoritaires”.

Face à cette situation, les autorités locales en collaboration avec les forces armées de la province de Gia Lai, ont mis en place depuis plusieurs années des modèles innovants pour résoudre durablement les problèmes, en lien avec l’application des politiques du Parti concernant les minorités ethniques et la religion, ainsi que les politiques de développement économique et de protection sociale.

Parmi les modèles adoptés, on retrouve la “gestion par lignées” (Siu, Ksor, Rah Lan) dans le district de Phu Thiên, le modèle “Deux Non” (Pas de Fulro - Pas de fuite) dans le district de Chu Puh, et l’initiative “Femmes et familles disent non au Fulro et à la secte protestante de Dega” dans le district d’Ayun Pa.

L’église protestante Plei Sao dans la province de Gia Lai (hauts plateaux du Centre). Photo : Phuong Nga/CVN
L’église protestante Plei Sao dans la province de Gia Lai (hauts plateaux du Centre). Photo : Phuong Nga/CVN

Gia Lai a également été pionnière dans la mise en place du modèle “Retour à la foi, préserver la paix des villages”, visant à encourager ceux ayant participé au Fulro et à la secte protestante de Dega à revenir vers des religions reconnues, afin de répondre aux besoins spirituels des populations des minorités ethniques.

Retour à la foi

La maison sur pilotis en bois, située près de la route principale menant au village de Bôi, dans la commune de Hòa Phú dans le district de Chu Pah, a été récemment rénovée par Ksor Mel, 52 ans, pour servir de lieu de culte à plus de 40 fidèles de l’Église protestante méthodiste du Vietnam, dont il est le responsable. En débutant notre conversation, cet homme de l’ethnie Gia Rai se montre enthousiaste et nous montre son certificat en tant d’évangéliste officiant dans le village de Bôi.


Photo : Phuong Nga/CVN

Il se souvient d’un temps où il vivait dans l’inquiétude, se méfiant de son entourage simplement parce que lui et sa femme participaient à des activités religieuses illégales chez eux. Maintenant qu’ils ont trouvé leur véritable foi, ils sont heureux, confiant, et intégrés dans leur communauté.

Se remémorant cette période, Ksor Mel raconte avec regret : “Ksor Kut et quelques autres m’avaient dit qu’ils me confieraient la gestion de quatre villages après la création de l’État de Dega indépendant. Ils nous ont également incités, moi et les villageois, à manifester contre le gouvernement. J’ai donc négligé mes cultures, allant même jusqu’à abandonner ma pratique religieuse pour m’engager dans le Fulro et la secte protestante de Dega. Maintenant, je réalise que j’avais tort. Ce n’étaient que des mensonges”.

Conscient des discours fallacieux et malveillants de l’organisation, il a renoncé à la “Secte protestante de Dega” et encouragé de nombreuses personnes, autrefois égarées, à pratiquer une religion purement reconnue par l’État. Dans le cadre de ses activités, en plus de prêcher l’amour de Dieu et l’altruisme, il incite également ses concitoyens à travailler assidûment et à respecter la loi.

Modèle exemplaire

Lors de la “Conférence de reconnaissance et de promotion des modèles avancés dans le mouvement national de protection de la sécurité du pays parmi les populations des minorités ethniques des hauts plateaux du Centre pour la période 2018-2024”, tenue en août dernier dans la province de Dak Lak, le modèle “Retour à la foi, préserver la paix des villages” de la province de Gia Lai a été salué par les responsables du ministère de la Police, qui l’ont qualifié de solution clé pour traiter les problèmes liés à Fulro et à la secte protestante de Dega dans la région.

De plus en plus de lieux de culte voient le jour dans la province de Gia Lai (hauts plateaux du Centre).
Photo : Phuong Nga/CVN

Ce modèle a permis de réunir 782 personnes dans 16 communes, sept districts, villes et provinces, ramenant les fidèles vers cinq organisations religieuses reconnues par l’État, soit près de 200 de plus que sur la période 2015-2022. De plus, il y a 136 personnes ayant renoncé au Fulro et ne participant à aucune organisation religieuse.

Ce modèle exemplaire se distingue par sa gestion autonome, la prévention, la protection et la réconciliation qu’il réussit au niveau local, avec une forte dimension sociale. Ces initiatives sont mises en œuvre dans la plupart des localités de la région, avec un accueil chaleureux de la population, qui y participe activement, générant des résultats concrets.

Le modèle a mobilisé “trois niveaux, quatre forces” (trois niveaux sont le district, la commune et le village. Les quatre forces réunissant les fonctionnaires, membres du Parti, dignitaires religieux et personnes influentes ainsi que les bons citoyens respectables et les égarés (anciens membres du Fulro et de la secte protestante de Dega) devenus des citoyens utiles à la société, Ndlr).

À Gia Lai, la mise en œuvre d’une approche coordonnée pour traiter les enjeux liés à Fulro et à la "secte protestante de Dega" a permis de maîtriser la situation. Ces efforts ont non seulement découragé les tentatives d’incitation aux manifestations et aux émeutes, mais ont également favorisé le développement économique et social de la région. Cette stratégie a contribué à réduire les causes et conditions que cette organisation réactionnaire pourrait exploiter pour nuire à la stabilité locale.

Phuong Nga/CVN

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