Cân Gio : de la base de résistance de la forêt Sác à la métropole écologique moderne

Base de résistance en temps de guerre, la zone de la forêt Sác, du district de Cân Gio, est devenue en temps de paix le "poumon vert" de Hô Chi Minh-Ville. Une métropole écologique moderne au développement durable et au potentiel économique maritime.

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Le cimetière des martyrs de la forêt de Sác accueille régulièrement des groupes de visiteurs.
Photo : VNA/CVN

La forêt Sác, située dans le district de Can Gio, à Hô Chi Minh-Ville, était autrefois l'une des bases stratégiques les plus importantes dans la guerre de résistance contre les Américains, jouant un rôle clé dans la ligne d'approvisionnement vitale pour le gouvernement de Saïgon. Avec ses vastes terrains de mangrove et ses rivières sinueuses, la forêt Sác est devenue "une zone de mort" pour l'ennemi grâce à la ténacité et à la lutte acharnée du régiment 10 des commandos qui l’occupait. Au cours de ces années de guerre marquées par de nombreuses difficultés, cet endroit a été témoin de nombreux sacrifices, de pertes humaines et de combats héroïques qui ont ébranlé le système logistique de l'ennemi, juste à côté de Saïgon.

M. Nguyên Huu Ky, ancien combattant du régiment 10 des commandos, se souvient : "Nous avons dû vivre dans des conditions extrêmement difficiles, dans le manque de nourriture et d'eau potable. Nous avons parfois dû boire de l'eau salée pour survivre".  Les commandos faisaient face non seulement aux bombes et aux balles, mais aussi à la cruauté de la nature et à la guerre chimique que l'ennemi répandait, transformant la forêt Sác en une "terre morte" à la végétation gravement détruite.

Au cours des neuf années de combat (1966-1975), le régiment 10 a mené près de 600 batailles, tuant plus de 6.200 ennemis, paralysant la ligne d'approvisionnement maritime vers Saïgon et ses environs. L'une des batailles les plus célèbres a été l'attaque du dépôt de carburant de Nhà Bè dans la nuit du 3 décembre 1973, lorsque les commandos ont posé des mines pour détruire le dépôt de carburant, infligeant de lourdes pertes à l'ennemi et provoquant un véritable choc dans la région.

Nguyên Huu Ky, 78 ans, de la province de Thanh Hoa (Centre), recherche le nom de ses frères d'armes au temple dédié aux Héros morts pour la Patrie de la base de résistance de la forêt Sac - Cân Gio.

Devant les stèles commémoratives portant les noms de ses camarades tombés au combat, Nguyên Huu Ky a partagé : "Pendant tout ce temps, sur cette terre, il y a eu 1.215 martyrs, 468 blessés et invalides de guerre, 397 familles ayant contribué à la révolution ; 2.786 personnes membres des forces armées, des guérilleros, des civils assurant le ravitaillement ou le transport d’armement et de vivres pour la révolution... Qu'ils soient vivants ou tombés, c’est tous ensemble que nous avons accompli la mission que la Patrie et le peuple nous avaient confiée".

Mme Pham Thi Nhung, infirmière militaire du 10e Régiment, raconte les difficultés rencontrées dans son travail de soins aux blessés : "Les médicaments manquaient cruellement, nous avons dû utiliser de l'eau de coco à la place de l'eau distillée pour nettoyer les plaies. La douleur de perdre des camarades et des proches pesait lourdement sur nos épaules, mais nous n’avions pas le droit de flancher". Mme Tám Nhung se souvient avec émotion : "En temps de guerre, la mort est inévitable, et il m’est arrivé bien des fois de voir des camarades gravement blessés que je ne pouvais pas sauver. Certains n’avaient que 20 ans lorsqu’ils sont partis, il y en a même qui sont morts dans mes bras. Ces moments me brisaient le cœur".

Surmontant tant d’épreuves, de dangers, de pertes et de sacrifices, le courage indomptable des soldats et du peuple de Cân Gio a grandement contribué à la victoire de la résistance.

De la "terre morte" au "poumon vert" de Hô Chi Minh-Ville

La route Rung Sác traversant les mangroves, longue de 36,5 km et large de 30 m, d'un investissement total de plus de 1.500 milliards de dôngs, est comparée à une peinture magnifique, un point fort du district de Cân Gio, à Hô Chi Minh-Ville.
Photo : VNA/CVN

Après la libération, la région marécageuse et dévastée par la guerre chimique a été choisie par Hô Chi Minh-Ville pour lancer un programme de reboisement dès 1979, avec la participation de jeunes volontaires et de la population locale. Plus de 31.000 hectares de forêt de mangrove ont été restaurés, transformant Cân Gio en “poumon vert” de la ville, un site reconnu par l’UNESCO comme Réserve de biosphère mondiale.

Nguyên Huu Ky, accompagné de nombreux anciens combattants, a continué à s’engager dans le développement local, contribuant à transformer l’ancienne zone de guerre qu’était Cần Giờ en une région de plein essor, avec des infrastructures nettement améliorées et une qualité de vie en constante progression. Il confie : "J’ai eu plus de chance que mes camarades d’être encore en vie après la libération et de pouvoir, par la suite, continuer à participer à la construction du district de Cân Gio. Cela me fait d’autant plus chérir cette phrase : Le soldat vit grâce au peuple, pour le peuple... Chacun d’entre nous, soldats des forces spéciales encore en vie, gardons profondément gravé dans nos mémoires le souvenir de la protection et du soutien des habitants de l’ancien district de Duyên Hai, aujourd’hui Cân Gio. Si la 10e Brigade a pu obtenir tant de victoires héroïques durant la guerre menée par Washington, c’est grâce à l’aide précieuse de plus de 200 bases révolutionnaires dans le district de Cân Gio. C’est pourquoi, une fois la paix revenue, nous avons tous voulu rester à Cân Gio pour contribuer à bâtir cette terre de loyauté et de solidarité".

Jeunes de Hô Chi Minh-Ville participant aux travaux d'élargissement de la route de la forêt Sác, dans le district de Cân Gio, en 2002.
Photo : VNA/CVN

Après 50 ans de libération, Cần Giờ a connu de nombreuses évolutions positives sur les plans économique et social, attirant les investissements et promouvant un développement durable, devenant ainsi un point lumineux de Hô Chi Minh-Ville.

Cân Gio aujourd'hui : une position stratégique à l'Est de Hô Chi Minh-Ville

Aujourd’hui, Cân Gio ne se contente pas d’être une réserve de biosphère dotée d’un écosystème de mangrove riche et diversifié, elle est aussi devenue une destination prisée pour l’écotourisme et les séjours de détente, avec de nombreux sites historiques, festivals traditionnels et villages d’artisanat typiques. Les infrastructures de transport et d’hébergement y ont été nettement améliorées, attirant un nombre croissant de visiteurs, tant nationaux qu’internationaux.

Hô Chi Minh-Ville envisage d'orienter son district de Cân Gio vers le statut de zone touristique nationale.
Photo : VNA/CVN

La ville de Hô Chi Minh ambitionne, d’ici 2030, de transformer Cân Gio en une ville de villégiature et de tourisme écologique de haute qualité, tout en diversifiant son économie maritime à travers des secteurs tels que les ports, l’aquaculture et les énergies renouvelables. Des projets majeurs comme le port de transbordement international, la ligne de métro Bên Thành - Cân Gio, une zone urbaine sur mer artificialisée et une zone de commerce libre devraient être lancés à partir de 2025, ouvrant de nouvelles perspectives de développement socio-économique et d’intégration régionale au Sud-Est du pays.

La professeure associée, docteure Trân Thi Mai (Université des Sciences sociales et humaines de Hô Chi Minh-Ville) a déclaré : "Le développement de Cân Gio doit être orienté vers la durabilité, en préservant l'identité naturelle et les valeurs de la forêt de la réserve de biosphère, tout en construisant une ville écologique, intelligente et moderne, contribuant ainsi à rehausser le statut de Hô Chi Minh-Ville sur la carte nationale et internationale".

Efforts de transition verte et de développement durable

Le Comité du Parti, les autorités et la population de Cân Gio s'efforcent activement de mobiliser les ressources et de créer un consensus social pour promouvoir un développement économique et social en harmonie avec la protection de l’environnement naturel. Les dirigeants de Hô Chi Minh-Ville soulignent que la mission de développement de Cân Gio doit être étroitement liée à la préservation des valeurs fondamentales, avec pour objectif un développement d’envergure nationale et de classe internationale.

Activité extra-scolaire des écoliers du district de Cân Gio pour explorer la mangrove de leur localité. 
Photo : Hồng Đạt/VNA/CVN

Nguyên Huu Ky confie : "Nous sommes fiers de la transformation de cette terre, passée d’une ancienne zone de résistance héroïque à une région verte, propre et prospère. Les souvenirs douloureux de la guerre sont devenus une source de motivation pour les générations actuelles à bâtir un Cân Gio prospère et durable."

Le parcours de Cân Gio, de zone de combats acharnés dans la forêt de Sác à région écologique dynamique, est une preuve éclatante de la résilience humaine et d’une politique d’investissement judicieuse des autorités. Les souvenirs héroïques des soldats des forces spéciales de la forêt de Sác résonnent encore sur cette terre qui constitue aujourd’hui une base solide pour un développement durable et moderne.

Aujourd’hui, Cân Gio n’est pas seulement le "poumon vert" de la ville, mais aussi un point stratégique et un exemple remarquable en matière de développement économique, social et de préservation de la nature à l’échelle nationale.

Hoàng Tuyêt/CVN

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