Banh chung den et xôi ngu sac, des délices montagnards du Têt

Les minotités ethniques à Lào Cai accordent une grande importance à la préparation des plats pour le Têt. Ce n’est pas seulement l’occasion de retrouvailles familiales et amicales mais aussi une manière d’exprime rla richesse de leurs traditions culturelles.

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Pour les touristes venant de loin, déguster le xôi ngu sac (riz gluant aux cinq couleurs) préparés par les Tày sera une expérience inoubliable lors du Têt. 
Photo : CTV/CVN

Ces derniers jours, le couple Lâm A Hà et Vàng Thi Thông, domicilié dans la commune de Ban Liên, district de Bac Hà, province de Lào Cai (Nord), est particulièrement occupé. Pour la première fois, il s’apprête à recevoir des visiteurs venus de Hanoï à l’occasion du Têt lunaire.

Membres de l’ethnie Tày, Lâm A Hà et Vàng Thi Thông sont engagés dans le tourisme communau-taire depuis cinq ans, et souhaitent faire découvrir aux voyageurs les plats traditionnels de leur culture. C’est pourquoi ils se consacrent dès maintenant à la préparation des ingrédients essentiels.

“C’est la première fois que nous accueillons des visiteurs durant le Têt lunaire. Nos clients nous ont appelés pour exprimer leur envie de déguster les spécialités traditionnelles des Tày. Notre ethnie en propose de nombreuses, comme le xôi ngu sac, le banh dày ou encore le thit trâu gac bêp. Mais le plat qui plaît particulièrement à tout le monde, c’est le xôi ngu sac”, explique Vàng Thi Thông.

Le xôi ngu sac, littéralement “riz gluant aux cinq couleurs”, également appelé xôi màu de manière familière, est un plat traditionnel créé de longue date par les Tày. Il est préparé lors du Nouvel An pour attirer la chance, la santé, la longévité et renforcer la solidarité.

Moment de convivialité autour du feu

Après avoir été offert aux divinités, le xôi ngu sac est partagé avec les invités de marque, ou servi à la famille pour un moment de convivialité autour du feu. “Ce mets est une spécialité culinaire des Tày à Bac Hà. Il tire son nom des cinq couleurs qui le composent : blanc, rouge, vert, violet et jaune. Ces couleurs représentent les cinq éléments fondamentaux du cosmos et symbolisent l’équilibre entre le yin et le yang”, précise Lâm A Hà.

Vàng Thi Thông (centre), de l’ethnie Tày, vivant dans le district de Bac Hà, province montagneuse de Lào Cai, au Nord, prépare des plats réservés aux visiteurs logeant chez elle.
Photo : Phuong Mai/CVN

La préparation de ce plat repose sur des ingrédients soigneusement choisis, notamment du gạo nêp nương (riz gluant parfumé) et des plantes forestières utilisées pour teindre le riz. “Nous utilisons différentes herbes et légumes pour colorer le riz. Par exemple, le rouge est obtenu avec la chair de momordique, le noir avec les feuilles de sau sau (Liquidambar formosana Hance), le jaune avec du vieux curcuma, et le vert avec des feuilles de gingembre. Après avoir trempé dans ces teintures naturelles, le riz est cuit à la vapeur”, détaille Vàng Thi Thông.

Les plantes servant à teinter le riz sont soigneusement sélectionnées : elles ne doivent être ni trop jeunes ni trop vieilles. Elles sont d’abord lavées, puis bouillies pour en extraire la teinture. Ensuite, les grains de riz gluant sont trempés dans cette eau colorée pendant environ dix heures avant d’être égouttés. Une fois teinté, le riz est cuit à la vapeur jusqu’à ce qu’il soit tendre et parfumé.

“Nous espérons que le xôi ngu sac sera très apprécié par les visiteurs à l’occasion du Têt 2025”, conclut le couple Tày avec fierté.

Le banh chung den et son goût si particulier

Les Giay de Lào Cai confectionnons également le banh chung mais à leur manière.
Photo :  Quôc Khanh/VNA/CVN

Pour les Giay, qui vivent dans la province de Lào Cai, le banh chung den est un plat indispensable des repas du Têt. “Chaque année, lorsque la fin de l’année lunaire approche, les familles vietnamiennes préparent des banh chung (gâteaux de riz gluant carrés). Nous, les Giay de Lào Cai, confectionnons également ce gâteau, mais à notre manière. Il s’agit du banh chung den, une variante du gâteau de riz gluant, mais de couleur noir”, explique Hoàng Thi Xom, résidant dans le quartier de Nam Cuong, ville de Lào Cai.

Les ingrédients nécessaires sont variés : riz gluant, viande de porc, haricots mungo, cardamome et un ingrédient spécial : de la poudre de charbon de bois de nuc nac, une plante alimentaire et médicinale. “Cette plante a un goût original, à la fois amer et doux. Elle est utilisée comme détoxifiant et contribue à améliorer la résistance du corps. La poudre de charbon de bois de nuc nac donne au gâteau une saveur tout à fait unique et une couleur noire”, ajoute Hoàng Thi Xom.

Pour obtenir cette poudre, il faut d’abord sécher la tige de la plante nuc nac, puis la brûler pour le transformer en charbon, qui est ensuite broyé. “Cette étape demande un grand savoir-faire. La poudre de charbon est ensuite mélangée au riz gluant, puis le tout est de nouveau broyé pour garantir une bonne adhérence entre les deux éléments”, poursuit-elle.

Pour que le gâteau se conserve jusqu’à un mois, il est crucial de choisir une variété de riz gluant parfumée et fibreuse. Le riz gluant cultivé sur les flancs des montagnes est particulièrement prisé. Les feuilles de dong (phrynium) et la cardamome sont également des ingrédients essentiels. “Les feuilles sont récoltées en forêt. Si elles sont grandes, une seule suffit pour envelopper le banh chung. Si elles sont petites, il faut souvent en utiliser deux, voire trois. Quant à la cardamome, elle doit être grillée, pelée, écrasée et mélangée au riz et à la viande pour donner au gâteau son arôme caractéristique”, précise Hoàng Thi Xom.

Les banh chung den de forme cylindrique des Giay vivant dans la province de Lào Cai sont une spécialité indispensable lors du Têt.
Photo : Phuong Mai/CVN

Chaque famille possède sa propre recette, mais la disposition des ingrédients pour la confection du banh chung den reste similaire à celle du banh chung traditionnel. Tout d’abord, on étale les feuilles, puis on dépose une couche de riz, deux morceaux de viande, une couche de haricots mungo, avant de recouvrir le tout d’une dernière couche de riz. Le banh chung den est généralement cuit pendant environ douze heures. Sa forme cylindrique est une autre particularité de cette spécialité culinaire des Giay de Lào Cai.

La préparation du banh chung est une occasion privilégiée pour les familles de se réunir. Assis autour du feu, les membres de la famille surveillent ensemble la cuisson, qui dure de longues heures, tout en échangeant des histoires de l’année écoulée. Ce moment renforce les liens familiaux.

Aujourd’hui, bien que le mode de vie ait évolué, l’identité culturelle et l’âme des minorités ethniques demeurent intactes. À chaque Têt, les familles se rassemblent autour de la table pour savourer les plats traditionnels, perpétuant ainsi leurs coutumes et enrichissant la saveur du Têt dans les régions montagneuses.

Phuong Mai/CVN

 



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