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Le titre de l’exposition, "À la dérive des flottements", évoque déjà une légèreté paisible. Comme un murmure, ou peut-être un soupir tranquille au milieu d’un monde agité.
Dès qu’on entre dans l’espace de la galerie MAII, on rencontre des rangées d’arbres penchés qui semblent chuchoter des histoires, des toits solitaires sur des dunes de sable, des barques lovées au pied de montagnes désertiques...
Le tout se déploie en des lignes épurées, des surfaces planes, mais curieusement, jamais dénuées d’âme. Comme si quelqu’un avait discrètement versé dans chaque recoin un peu de vent, un peu de souvenirs, une vaste étendue qu’on ne peut nommer.
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L’exposition se tient du 15 au 21 juin à Mall Art Space, au 72/7 Trân Quôc Toan, 3e arrondissement, Hô Chi Minh-Ville. |
En bref, les tableaux de Vu Hoàng Tuân ressemblent à un rêve - à la fois familier et étrange, aussi légers que les nuages du matin. Mais attention, plus on les regarde, plus ils collent à l’âme, et une fois accrochés, on y pense encore longtemps.
Il peint très simplement - quelques blocs de couleurs, quelques formes carrées ou arrondies - mais plus on observe, plus on ressent une douce mélancolie, une tristesse tendre, et surtout, un sentiment profondément intime. Ce ne sont pas des œuvres qui impressionnent d’emblée, mais qui frappent doucement au cœur, quand on s’y attend le moins.
Que ce soit une dune côtière, une barque abritée à l’ombre d’un rocher, ou une cabane solitaire au milieu du ciel et de la mer - tout respire l’atmosphère du Centre et du Sud du Vietnam : des régions brûlées par le soleil, balayées par les vents, mais où les gens sont doux comme la terre.
Il ne raconte pas par le détail, mais par… le vide. Le vide dans le tableau, mais la plénitude dans le cœur. Une ombre inclinée. Un dos tourné. Un chien contemplant le vide. Tout semble silencieux, sans prétention, à l’image même de l’artiste.
Minimaliste mais profond
Les tableaux n’ont ni contours nets ni couleurs éclatantes - seulement des aplats sobres, naturels, lisses. Cette extrême simplicité dévoile une profondeur inexprimable.
Beaucoup de spectateurs disent que les œuvres de Vu Hoàng Tuân ressemblent à des découpages d’origami aux arêtes nettes - mais sans froideur. D’autres les associent à de la laque contemporaine, car elles portent un souffle de tradition tout en étant très modernes.
Pas de personnage principal. Pas de point focal. Tout semble flotter, suspendu… exactement comme le nom de l’exposition. Parfois, une maison se perche au loin sur une colline ; l’humain, lui, n’est plus qu’une silhouette de dos, parfois sans visage. Ce détachement n’est pas indifférence. C’est justement cette distance qui pousse à vouloir s’approcher.
Ses tableaux ne forcent personne à regarder un point précis, mais où que l’on regarde, on retrouve une part de soi.
Les personnages tournent souvent le dos, les visages flous ou absents. Chaque silhouette est une superposition de teintes rouges, bleues, jaunes, brunes - comme si elles contenaient de multiples couches d’émotions.
L’exposition se tient du 15 au 21 juin à Mall Art Space, au 72/7 Trân Quôc Toan, 3e arrondissement, Hô Chi Minh-Ville.
Texte et photo : Minh Thu/CVN