Originalité de l’art décoratif du mât rituel des Cor

Pour plusieurs minorités ethniques de la province de Quang Ngai (Centre), le cây nêu (mât rituel) est indispensable lors des fêtes ou des cérémonies rituelles importantes.

>> L’héritage culturel des Cor, une tradition qui se perpétue

>> L'art unique de la décoration des cây nêu des Co à Quảng Ngãi

>> Chez les Dao, l’art du papier traverse les siècles

L’art de décorer cet ouvrage propre à l’ethnie Cor, dans le district de Trà Bông, a été reconnu en 2024 patrimoine culturel immatériel national car il se distingue par des caractéristiques particulières et uniques.

Deux artisans fabriquant des pièces de décoration.
Le plateau sur lequel trônent les divinités, une partie importante du cây nêu.
L’artisan Hô Ngoc An est en charge du dessin du tronc.

Un cây nêu des Cor mesure généralement entre 5 et 15 m de haut et se compose de trois parties : la base, le tronc et le sommet. Sur toute sa hauteur, on peint des bandes de motifs dans trois couleurs : rouge, noir et blanc. À cela s’ajoutent des éléments décoratifs tels que plateaux, figurines sacrées, poissons et fanions. Les couleurs et les formes du cây nêu sont entièrement issues de matériaux naturels tels que herbes, bois, pierres, coquillages, etc.

L’artisane Hô Ngoc An, domiciliée dans la commune de Trà Thuy, district de Trà Bông, confie qu’elle ignore à quand remonte cet art, mais elle sait que, lors des fêtes telles que les cérémonies sacrificielles du buffle, la célébration de la nouvelle récolte ou bien d’autres festivités, ses aïeux érigeaient toujours un cây nêu.

Cérémonie d’installation du mât rituel.

Chez les Cor, une particularité dans la fabrication de ce mât rituel est l’usage systématique de nombres impairs, par exemple 3, 5, 7, 9, pour les décorations. Car, selon leurs croyances, les nombres impairs sont porteurs de chance”, explique l’artisan Hô Van Duong, de la commune de Son Trà.

Pour réaliser un cây nêu à la fois beau et conforme aux traditions, il faut environ un mois et la participation d’au moins dix personnes. L’étape la plus cruciale est le choix d’un tronc de bambou bien droit, rond et aux dimensions appropriées. Les motifs peints doivent être harmonieux, nets, sans bavures.

Un cây nêu de l’ethnie Cor.

Le cây nêu n’est pas seulement une œuvre d’art sculptée, il porte aussi une profonde signification spirituelle. Pour les Cor, c’est une passerelle entre la terre et le ciel et une connexion invisible entre les humains et les divinités, destinée à transmettre au plus vite et de manière la plus efficace possible les souhaits et les prières des villageois.

Texte et photos : Linh Thao - Dinh Huong/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top