Préserver les forêts côtières en réponse au changement climatique

Les mangroves, véritables puits de carbone, jouent un rôle essentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le Vietnam s’engage activement dans leur protection et leur restauration avec l’aide de la communauté internationale.

>> Solutions pour la prévention des catastrophes naturelles

>> Face au défi climatique, mobilisons-nous !

La mangrove de Bâu Ca Cai, dans la province de Quang Ngai (Centre). 
Photo : VNA/CVN

D’une superficie totale de 200.000 ha, les mangroves du Vietnam sont considérées non seulement pour leurs valeurs socio-économiques et leur biodiversité, mais aussi comme de grands “réservoirs” de stockage de carbone, contribuant ainsi à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

De l’engagement à l’action

Selon le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MARD), les mangroves sont présentes dans 28 villes et provinces côtières du pays, principalement dans le Sud, le Nord-Est et le delta du Nord.

Avec le soutien de l’initiative “De l’engagement à l’action” dans la région Asie-Pacifique, le PNUD a collaboré avec le Département des forêts du ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles pour développer des méthodes de mesure des stocks de carbone dans les mangroves.

Le projet a été mené dans les villes de Hai Phong et Hô Chi Minh-Ville ainsi que dans les provinces de Quang Ninh, Thua Thiên-Huê, Binh Dinh et Cà Mau, représentant six zones écologiques du pays.

Les résultats montrent que le stock de carbone des mangroves du Vietnam s’élève à 245 tonnes par hectare. La teneur moyenne en carbone de la biomasse végétale représente 29% de ce stock, tandis que les 71% restants se trouvent à environ 30 cm sous la canopée.

Le projet pilote mené dans ces six localités a permis de déterminer la teneur en carbone des zones échantillonnées, ainsi que la teneur moyenne en carbone selon les espèces d’arbres et l’état de la forêt.

Sur la base de ces données, les stocks de carbone sont les suivants : 15,7 millions de tonnes à Hô Chi Minh-Ville, 12,7 millions dans la province de Cà Mau et environ 3 millions dans la province de Quang Ninh.

Le directeur de l’Institut de stratégie et de politique des ressources naturelles et de l’environnement, Nguyên Dinh Tho, déclare que l’évaluation de la capacité d’absorption et de stockage du carbone des mangroves servira de base scientifique à la gestion de l’État en matière de réduction des gaz à effet de serre, ainsi qu’à la protection et au développement de ces zones humides. Ces données contribueront également aux négociations internationales sur la réduction des gaz à effet de serre, tandis que les recettes provenant de la vente de crédits carbone participeront à la gestion et à la conservation des forêts, ainsi qu’à l’amélioration de la vie des résidents locaux.

Un plan ambitieux

Plantation d’une mangrove dans la province de Phu Yên (Centre).
Photo : VNA/CVN

Reconnaissant les mangroves comme des ressources nationales précieuses, le Vietnam a souligné l’importance de ces zones, renforçant ainsi les politiques de gestion forestière.

En octobre 2021, le Premier ministre Pham Minh Chinh a approuvé un plan de protection et de développement des forêts côtières en réponse au changement climatique et à la promotion de la croissance verte pour la période 2021-2030. Ce plan définit les objectifs de gestion, de protection et d’utilisation durable des forêts côtières existantes, ainsi que des nouvelles zones forestières, pour la période 2021-2030. Il vise à ce que, d’ici 2030, le Vietnam compte 20.000 ha de nouvelles forêts et 15.000 ha existants seront restaurés.

Les efforts déployés pour protéger et accroître la valeur économique des mangroves ont été bien accueillis par les communautés locales, les entreprises et les organisations internationales.

Un projet intitulé “Net Zero Forest” est mené depuis août 2024 par la société laitière vietnamienne Vinamilk et son partenaire Gaia Nature Conservation, avec pour objectif de régénérer 25 ha de mangroves dans le Parc national de Mui Cà Mau, à l’extrême sud du pays. Dans le cadre de ce projet, entre 100.000 et 250.000 mangroves seront plantées dans le parc sur une période de six ans.

En parallèle, près de 4.300 ha sont plantés, restaurés et revi-talisés dans les six provinces côtières de Nam Dinh, Thanh Hoa, Thua Thiên-Huê, Quang Nam, Quang Ngai et Cà Mau. Ce résultat s’inscrit dans le cadre du projet “Améliorer la résilience des communautés côtières vulnérables aux impacts du changement climatique au Vietnam”, mis en œuvre conjointement par le Fonds vert pour le climat, le PNUD et le gouvernement vietnamien depuis 2018.

Les mangroves issues de ce projet forment une “barrière verte” contre les fortes vagues, protégeant les digues côtières, tout en améliorant les moyens de subsistance locaux et la biodiversité.

Les données de juin de cette année montrent que la capacité de séquestration du CO2 des mangroves issues du projet a atteint plus de 1,1 million de tonnes, dépassant l’objectif initial de 565.000 tonnes.

Les méthodes de mesure du carbone développées et appliquées dans ce projet servent de base importante au Département des forêts pour affiner leurs calculs et élaborer un manuel technique temporaire, qui sera utilisé pour déterminer la biomasse et les stocks de carbone dans les forêts côtières de mangroves.

Les experts du PNUD estiment que la revitalisation des mangroves peut être une solution clé pour capter et stocter les gaz à effet de serre et s’adapter au changement climatique, tout en contribuant aux engagements climatiques nationaux du Vietnam.

Huong Linh/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top