>> L’économie vietnamienne, l’une des plus dynamiques d’Asie du Sud-Est
>> Des experts confiants dans la dynamique de croissance du Vietnam
![]() |
Les meubles en bois vietnamiens sont exportés vers plus de 160 marchés dans le monde. |
Photo : CTV/CVN |
Par conséquent, l'expansion du marché est une question de survie dans un contexte de concurrence commerciale féroce et de fluctuations de la chaîne d'approvisionnement mondiale.
Pour contribuer à l'atteinte de l'objectif de croissance économique de 8% ou plus en 2025 et les années suivantes, le gouvernement, les localités et le monde des affaires doivent continuer à faire preuve de proactivité, de flexibilité et à mettre en œuvre rapidement des solutions pour promouvoir et maintenir la croissance économique. Voici quelques recommandations d'experts.
Recommandations, propositions et solutions
Selon les statistiques, les meubles en bois vietnamiens sont exportés vers plus de 160 marchés dans le monde, dont les États-Unis, la République de Corée, le Japon, l'UE et la Chine, qui sont les cinq premiers marchés, représentant plus de 90 % des exportations. Le taux de taxe à l'exportation des meubles en bois vietnamiens vers les États-Unis est d’environ 20%, inférieur à celui de certains pays concurrents comme la Chine, le Mexique et le Canada. Ce n'est donc pas préoccupant, mais la principale inquiétude réside certainement dans une baisse de la demande sur le marché américain, liée à une possible hausse des prix.
![]() |
Le Vietnam est le deuxième exportateur mondial de meubles en bois, selon Bui Trung Thuong, conseiller commercial de l’ambassade du Vietnam en Inde, Photo : VNA/CVN |
Actuellement, la production de meubles en bois vietnamiens exportés vers les États-Unis représente environ 55%, soit 9 milliards de dollars américains, ce qui correspond à 38 à 40% du chiffre d'affaires total des importations de meubles en bois aux États-Unis. D'autres pays comme l'Italie et l'Allemagne exportent également des meubles en bois vers les États-Unis, mais principalement des produits haut de gamme. Avec un tel ratio, les fluctuations du marché américain affectent considérablement les entreprises vietnamiennes.
Selon Ngô Sy Hoai, vice-président et secrétaire général de l'Association vietnamienne du bois et des produits forestiers, il est temps de revoir et de renouveler le marché traditionnel, en particulier le marché américain. Actuellement, certaines entreprises envisagent également de s'associer à des entreprises américaines pour produire sur le sol américain, avec des matériaux américains, mais avec de la main-d'œuvre vietnamienne et des équipements technologiques vietnamiens. C'est ce que souhaite le président américain Donald Trump et ce que les entreprises vietnamiennes peuvent faire.
![]() |
Le port de Hai Phong. |
Photo : VNA/CVN |
Cependant, il est difficile pour une entreprise isolée d'y parvenir, mais il est nécessaire de regrouper les entreprises au sein d'un groupe suffisamment solide. Cette année, les entreprises du secteur du bois ont doublé leurs importations de bois en provenance des États-Unis, pour atteindre 600 millions de dollars. Cela prouve que le Vietnam est très déterminé à réduire l'excédent commercial. Les États-Unis apprécient grandement la bonne volonté du Vietnam pour réduire son excédent commercial en augmentant ses importations, attirant ainsi de nombreux matériaux en bois des États-Unis.
Outre les États-Unis, le marché japonais n'importe actuellement que des copeaux de bois, mais les entreprises vietnamiennes peuvent tout à fait augmenter les exportations vers ce marché de meubles en bois, très demandés par les consommateurs japonais.
Promotion des exportations grâce au e-commerce
Selon Nguyên Van Toàn, vice-président de l'Association des entreprises d'investissement étranger (VAFIE), le e-commerce est actuellement la solution la plus rapide pour accéder à de nouveaux marchés, mais le commerce transfrontalier du Vietnam est peu développé. Les entreprises doivent proposer au gouvernement des solutions pour promouvoir le commerce transfrontalier.
![]() |
Nguyên Van Toàn, vice-président de l'Association des entreprises d'investissement étranger (VAFIE). |
Photo : CTV/CVN |
Actuellement, les marchandises en provenance de Chine ou d'autres pays entrant au Vietnam via le e-commerce transfrontalier sont plus nombreuses que celles que le Vietnam leur vend par ce biais. Bien que le Vietnam ait commencé à développer le e-commerce transfrontalier, il reste encore très modeste. Parallèlement, l'achat de marchandises chinoises au Vietnam via sa plateforme de e-commerce ne prend que trois jours. C'est leur avantage concurrentiel.
"J'espère sincèrement que le gouvernement vietnamien encouragera les plateformes de e-commerce transfrontalier avec des marques et des noms vietnamiens, fabriqués par des entreprises vietnamiennes. Si cela se concrétise, cela favorisera grandement la pénétration des produits vietnamiens sur le marché mondial", a déclaré Nguyên Van Toàn.
Selon ce dernier, nos échanges commerciaux avec la Chine se caractérisent encore par une forte présence de marchandises non officielles. Actuellement, les deux parties encouragent les exportations officielles. Le Vietnam et la Chine seront prochainement reliés par trois nouvelles lignes ferroviaires. À ce moment-là, la situation logistique du Vietnam sera radicalement différente. Le pays doit saisir cette opportunité et en profiter pour exporter davantage de marchandises. La Chine n'achète pas seulement des produits vietnamiens pour sa consommation intérieure, mais les importe pour les réexporter. C'est également une opportunité pour le Vietnam.
"Je pense donc que le Vietnam doit devenir une plaque tournante. Pour en profiter et bénéficier de services, nous devons revoir notre approche de la gestion logistique. La logistique vietnamienne est actuellement limitée et les goulots d'étranglement logistiques n'ont pas été résolus. C'est la meilleure occasion pour nous de les résoudre", a souligné M. Van Toàn.
Création d’un écosystème pour les entreprises
Trân Thi Thu Trang, présidente de Hanel PT NextTech.JSC, estime qu'il est nécessaire de créer un "nouvel écosystème de marché" en élaborant une "carte du nouveau marché" pour chaque secteur, incluant une base de données ouverte sur la demande, les normes, les politiques fiscales et les partenaires potentiels, en particulier sur les marchés de niche tels que le Moyen-Orient, l'Afrique, l'Amérique latine et l'Europe de l'Est, en plus des marchés traditionnels. Il est également nécessaire de créer un centre de promotion du commerce numérique combinant le commerce électronique transfrontalier et les données des marchés alternatifs lorsque l'exportation vers les marchés traditionnels se heurte à des obstacles. En outre, le Vietnam doit profiter du réseau de conseillers commerciaux, d'associations professionnelles et de salons internationaux, et collaborer avec les distributeurs locaux et les réseaux de distribution existants pour accompagner les entreprises.
![]() |
Trân Thi Thu Trang, présidente de Hanel PT NextTech.JSC. |
Photo : CTV/CVN |
Selon Mme Thu Trang, la transformation verte et circulaire passe par la planification et la création de pôles industriels verts utilisant les énergies renouvelables, le recyclage des matières premières et la réduction des émissions conformément à la feuille de route "Zéro émission nette" d'ici 2050. Le Vietnam doit lancer des politiques de soutien spécifiques pour développer la Green Standards Alliance (ESG), aider les entreprises à partager les coûts de certification internationale et rejoindre Go Global.
Le Vietnam doit créer l’Alliance public-privé pour l'innovation, le Fonds régional d'innovation, privilégiant les technologies de transformation profonde, les nouveaux matériaux, l'intelligence artificielle et la traçabilité blockchain. On doit lancer un réseau de mentors entrepreneurs pour accompagner les startups et les PME dans leur accès aux marchés internationaux. Le Vietnam promeut des marques vietnamiennes à l'international, met en œuvre le programme "Made in Vietnam - Qualité mondiale" avec indications géographiques, et transmet des histoires de produits riches en culture et en valeurs durables. Chaque produit vietnamien exporté devient un "ambassadeur culturel" promouvant l'image nationale. Le Vietnam est la destination des produits écologiques et intelligents à forte valeur ajoutée, un pays de produits d'élite.
En particulier, pour aider les entreprises à pénétrer de nouveaux marchés avec audace, il est nécessaire de créer un fonds d'assurance contre les risques commerciaux internationaux selon le modèle public-privé. Par exemple, le Japon dispose de NEXI pour assurer les entreprises en cas de faillite, de défaut de paiement ou de risques politiques de ses partenaires sur plus de 100 marchés. L'UE possède Hermes/Allianz Trade pour assurer les exportations des entreprises dans plus de 50 pays, combinant des données sur les risques mondiaux et prenant en charge l'indemnisation de 80 à 90 % des pertes.
L'État prend partiellement en charge les frais d'ouverture des PME sur de nouveaux marchés, en formant les équipes commerciales des entreprises avec une certification 3 à 5 étoiles comme le Professionnel du commerce international (Global Trade Professional) - Expert en commerce international. Il faut créer une profession d'experts en vente internationale adaptée à chaque région d'exportation. Il est nécessaire de promouvoir la formation de ressources humaines internationalisées, compétentes en commerce numérique, en normes environnementales et en culture locale.
Pour conquérir de nouveaux marchés, les entreprises ont besoin de nombreux atouts, tels que des produits standardisés, des marques fortes, des normes internationales, des histoires inspirantes et un service après-vente exceptionnel. Si le gouvernement, les associations et les entreprises travaillent ensemble, le Vietnam pourra non seulement rattraper son retard, mais aussi devenir leader sur de nombreux nouveaux marchés mondiaux.
Transformation numérique pour conquérir de nouveaux marchés
Selon Nguyên Tiên Dat, Pdg d'AZA Travel et vice-président de l'Association du tourisme de Hanoï, les recettes touristiques ont atteint 52.800 milliards de dôngs au cours des sept premiers mois de 2025, soit une hausse de 20% par rapport à la même période l'an dernier. Ce chiffre impressionnant témoigne de la forte reprise du tourisme vietnamien, où la transformation numérique joue un rôle important. Cependant, des obstacles subsistent : coûts d'investissement élevés, la plupart des entreprises touristiques vietnamiennes étant des petites et moyennes entreprises, avec des capitaux limités, ce qui rend difficile l'accès aux technologies de pointe ; manque de ressources humaines numériques, les managers et les opérateurs n'étant pas correctement formés ; fragmentation des systèmes de données due au développement local de leurs propres applications, manque de connectivité et de standardisation ; cadre juridique incomplet en raison de l'absence de réglementation claire pour les services numériques tels que les chatbots, la réalité virtuelle/augmentée et les plateformes nationales d'agences de voyages en ligne (OTA).
Si la transformation numérique s'accélère, s'intensifie et se déroule de manière synchronisée, le secteur touristique du pays deviendra un levier stratégique pour conquérir de nouveaux marchés. D'ici 5 à 10 ans, si l'on saisit cette opportunité, le Vietnam pourrait figurer parmi les destinations phares de la région (actuellement dans le top 4, il pourrait atteindre le top 2 ou le top 3, voire devenir leader en Asie du Sud-Est). Des solutions de transformation numérique sont donc nécessaires pour conquérir de nouveaux marchés.
Premièrement, il est nécessaire de compléter les infrastructures et les plateformes numériques partagées; construire une plateforme touristique numérique nationale connectant les données des agences de gestion, des localités et des entreprises; appliquer les technologies 4.0 à l'expérience des clients, comme un chatbot IA multilingue disponible 24h/24 et 7j/7, la réalité virtuelle/augmentée permettant aux clients de découvrir des sites, des plages et des festivals avant de se décider, et des cartes de voyage intelligentes intégrant le paiement dématérialisé.
Deuxièmement, on doit former et développer les ressources humaines numériques, organiser des programmes de formation aux compétences numériques pour les guides touristiques, le personnel hôtelier ou les voyagistes.
Troisièmement, il est nécessaire d’apporter un soutien financier et technique aux petites et moyennes entreprises par la création d'un fonds de soutien à la transformation numérique du secteur du tourisme, en fournissant des capitaux préférentiels, des conseils et un soutien technique.
![]() |
Marchandises transitant par le port de Cai Mep, Hô Chi Minh-Ville. |
Photo : VNA/CVN |
Quatrièmement, on doit promouvoir la coopération numérique et internationale, accélérer le marketing multiplateforme et exploiter les réseaux sociaux et les agences de voyages en ligne, en coopérant avec les organisations touristiques internationales pour apprendre, partager des données et recevoir des transferts de technologie. Anticiper de nouveaux produits et des marchés de niche
Selon M. Phi Ngoc Trinh, directeur général du groupe de Hô Guom, le chiffre d'affaires à l'exportation de l'industrie du textile-habillement du pays a atteint 44 milliards d’USD en 2024, soit une hausse de 11 % par rapport à 2023. Les résultats des deux premiers trimestres de 2025 sont également très positifs, avec de nombreux signes de croissance par rapport à la même période de l'année précédente. Plus précisément, le premier trimestre 2025 a atteint plus de 8,6 milliards d’USD, soit une hausse de 11 % par rapport à la même période de 2024. On estime que le chiffre d'affaires total à l'exportation de textile et d'habillement pourrait dépasser 22 milliards d’USD au cours des six premiers mois de 2025. Cependant, en raison de problèmes tarifaires et de caractéristiques saisonnières, le nombre de commandes a commencé à montrer des signes de forte baisse depuis le milieu du troisième trimestre. Les commandes du quatrième trimestre, en particulier, sont très rares.
Il est donc nécessaire de diversifier les marchés d'exportation. L'industrie du textile-habillement du pays est excessivement dépendante de grands marchés comme les États-Unis et l'Union européenne. Pour atténuer les effets négatifs d'un éventuel ralentissement économique ou de changements de politiques commerciales et de droits de douane, l'industrie du textile-habillement devrait explorer de nouveaux marchés comme la Russie, le Brésil, la Chine, l'Europe de l'Est, l'Amérique latine et l'Afrique.
Par ailleurs, pour concurrencer les autres pays sur le marché du textile-habillement, le Vietnam doit se concentrer sur le développement de nouveaux produits et l'amélioration des produits existants. Cela peut se faire grâce à la recherche, au développement, à l'investissement dans le secteur technologique et à la coopération étroite pour suivre et anticiper les tendances de la mode internationale, et ainsi introduire de nouveaux produits en conséquence.
Pour relever les défis de ce secteur, le Vietnam doit améliorer sa compétitivité en augmentant la productivité, en réduisant les coûts de production et en améliorant la qualité. Cela peut se faire par l'investissement dans la technologie, l'amélioration des compétences de la main-d'œuvre et la mise en place de systèmes de gestion modernes utilisant des logiciels de gestion de la production, ou encore des robots pour remplacer les humains dans des étapes simples et répétitives.
Afin de faciliter la vie des entreprises de textile-habillement, le gouvernement vietnamien a reconnu la nécessité de simplifier les procédures administratives afin de réduire la complexité et de faciliter le développement du secteur, notamment en simplifiant les procédures d'octroi de licences, en réduisant les formalités administratives et en améliorant l'efficacité douanière. Les PME constituent un maillon important de l'industrie vietnamienne du textile-habillement, mais elles rencontrent souvent des difficultés d'accès au crédit et aux technologies. Par conséquent, le gouvernement devrait les soutenir par des mesures incitatives telles que des exonérations fiscales, des prêts à faible taux d'intérêt et des prolongations de cotisations sociales.
Soutien à l'implantation de bureaux et de succursales sur les marchés cibles
Mme Nguyên Thi Huyên, directrice de la société par actions de production et d'exportation de cannelle et d'anis étoilé du Vietnam (Vinasamex), a déclaré: "Nous collaborons actuellement avec plus de 3 000 familles agricoles dans les provinces montagneuses du Nord et possédons plus de 6 000 hectares de cannelle et d'anis étoilé conformes aux normes internationales de certification biologique et à de nombreuses autres certifications. Actuellement, seuls deux pays au monde produisent de l'anis étoilé : le Vietnam et la Chine. Cinq pays produisent de la cannelle comme le Vietnam, la Chine, l'Indonésie, Madagascar et le Sri Lanka. Parmi eux, quatre pays produisent la même variété de cannelle (Cinnamomum cassia): le Vietnam, la Chine, l'Indonésie et Madagascar."
![]() |
Nguyên Thi Huyên, directrice de la société par actions de production et d'exportation de cannelle et d'anis étoilé du Vietnam (Vinasamex). |
Photo : NET/CVN |
Elle a ajouté que le Vietnam n'était pas auparavant un exportateur de ces produits, malgré une production importante. Cependant, ces trois dernières années, la cannelle, les épices et les huiles essentielles biologiques ont commencé à bénéficier de marques. Les produits vietnamiens à base de cannelle et d'anis étoilé présentent une teneur en huile essentielle plus élevée, un goût, un arôme et des normes plus élevés, et sont plus populaires auprès des consommateurs du monde entier. Cependant, ils ne sont pas encore bien implantés sur le marché. Nous avons donc modifié notre stratégie commerciale, passant des marchés traditionnels comme le Moyen-Orient et le halal à des marchés plus avancés comme l'Europe, les États-Unis, le Japon et la République de Corée. Pour ce faire, nous avons mis en place un modèle économique axé sur la chaîne de valeur, en coopération avec les agriculteurs. Ce processus est complexe, et il a fallu plus de dix ans pour convaincre et instaurer la confiance des agriculteurs et des autorités locales, et les aider à modifier leurs anciennes pratiques agricoles.
Mme Huyên a soulevé quelques points spécifiques : le gouvernement doit créer des conditions favorables pour que les organismes de certification internationaux puissent facilement établir des bureaux au Vietnam, contribuant ainsi à réduire les coûts et les délais pour les entreprises.
Les agences étatiques doivent soutenir la construction d'une plateforme logicielle de traçabilité aux normes internationales, capable de retracer des informations détaillées sur les exploitations agricoles, la production et les procédures de transformation de chaque expédition. Deuxièmement, il faut renforcer la construction des marques nationales par des programmes de promotion commerciale avec des messages tels que "Cuisine vietnamienne" ou "Fabriqué au Vietnam", ou encore des spécialités régionales et biologiques vietnamiennes, afin d'affirmer la position de la marque vietnamienne. Enfin, des entreprises mènent des démarches pour établir des bureaux de représentation et des succursales à l'étranger sur les marchés cibles et disposent d'entrepôts pour vendre directement aux clients. Cependant, les procédures d'obtention d'une licence d'investissement à l'étranger sont longues, alors que l'entreprise souhaite bénéficier d'un accompagnement administratif rapide et efficace pour développer son marché.
Tân Dat/CVN