Pour un équilibre entre croissance et stabilité des prix

De janvier à août, le Vietnam a enregistré une hausse de 3,25% de l’indice des prix à la consommation, bien en deçà de l’objectif d’inflation de 4,5% à 5% fixé par l’Assemblée nationale pour 2025. Des mesures drastiques sont appliquées pour dynamiser la croissance et maîtriser l’inflation.

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Selon le Dr. Lê Quôc Phuong, ancien directeur adjoint du Centre d’informa-tion sur l’industrie et le commerce du ministère de l’Industrie et du Commerce, le taux actuel de l’indice des prix à la consommation (IPC) s’inscrit dans la tendance décennale du Vietnam à maintenir l’inflation sous 4%, ce qui constitue une base solide pour sa maîtrise au second semestre. Il attribue ce succès à la stabilité des indicateurs macroéconomiques, notamment le déficit budgétaire, la dette publique et le taux de change, ainsi qu’à une offre intérieure abondante de biens, notamment alimentaires, qui contribue à prévenir les flambées soudaines des prix.

Au cours des huit premiers mois de 2025, l’indice des prix à la consommation n’a bondi que de 3,25% sur un an.
Photo  : Dohoa/CVN

À l’échelle mondiale, la faible croissance économique et la relative stabilité des prix du pétrole, malgré les tensions géopolitiques persistantes, ont également contribué à limiter les pressions inflationnistes externes.

Contexte mondial de tensions commerciales

Par ailleurs, le Dr. Nguyên Duc Dô, vice-président de l’Institut d’économie et de finance, prévoit que l’IPC pour 2025 oscillera autour de 3,4%, voire pourrait même chuter à 3% si les prix mondiaux des matières premières poursuivent leur tendance à la baisse dans un contexte de tensions commerciales prolongées. En supposant une augmentation mensuelle moyenne de l’IPC de 0,27%, soit le

rythme habituel de 2015 à 2024, les pressions inflationnistes resteraient largement dans des limites gérables. Cependant, il identifie plusieurs risques potentiels, notamment la forte hausse du taux de change entre le dông et le dollar depuis début 2025. Les ajustements à venir des tarifs des services publics dans le cadre des politiques de recouvrement des coûts pourraient alimenter l’inflation.

M. Phuong met également en garde contre le risque que la volatilité des politiques fiscales dans les principales économies déstabilise le commerce mondial et influence les prix intérieurs. Il souligne également que l’objectif ambitieux de croissance du Vietnam, supérieur à 8% en 2025, nécessite des politiques budgétaires et monétaires expansionnistes qui, si elles ne sont pas gérées avec prudence, pourraient accroître les risques d’inflation. Néanmoins, il est convaincu qu’une mise en œuvre contrôlée des politiques aidera le pays à trouver un équilibre entre croissance et stabilité des prix.

De même, le Professeur associé Nguyên Dao Tùng, directeur de l’Académie des finances, souligne les sombres perspectives économiques mondiales, influencées par la montée des tensions commerciales et les politiques tarifaires, notamment américaines. Ce ralentissement pourrait peser sur les exportations et l’industrie manufacturière vietnamiennes. Au niveau national, la croissance rapide des taux de change et de la masse monétaire pourrait entraîner une hausse des coûts de production et accentuer encore les pressions inflationnistes dans les mois à venir.

Le Premier ministre Pham Minh Chinh a publié une dépêche officielle exhortant l’ensemble des ministères, agences et localités à déployer des mesures drastiques pour dynamiser la croissance économique, maîtriser l’inflation, garantir la stabilité macroéconomique et préserver les grands équilibres économiques.

Le gouvernement maintient sa priorité à la croissance, visant un PIB de 8,3 à 8,5% et un IPC inférieur à 4,5% pour 2025, tout en préservant les grands équilibres budgétaires. À ce titre, la Banque d’État du Vietnam est chargée de mener une politique monétaire proactive et flexible. Elle devra accélérer le traitement des créances douteuses, renforcer la supervision du système bancaire et développer des programmes de crédit spécifiques, notamment pour l’accès au logement social pour les jeunes et les entreprises innovantes.

Parallèlement, le ministère des Finances mettra en œuvre une politique budgétaire expansionniste raisonnable, en coordination avec la politique monétaire et d’autres politiques macroéconomiques. Il devra diversifier les ressources de développement, accélérer le décaissement des investissements publics et mobiliers, utiliser efficacement les investissements publics, les investissements directs étrangers et les prêts étrangers. Il est nécessaire également de développer durablement les marchés des capitaux, de valeurs mobilières et d’obligations d’entreprises afin de répondre aux besoins de capitaux à moyen et long termes. L’efficacité des entreprises publiques sera également renforcée.

Le vice-Premier ministre Hô Duc Phoc, président du Comité de pilotage de la gestion des prix, met l’accent sur l’importance cruciale de cette régulation, car sans une maîtrise efficace de l’inflation, les résultats de la croissance n’auront que peu d’impact sur la vie des citoyens et sur les activités de production et d’exploitation des entreprises. Il demande aux ministères, services et collectivités locales de prêter une attention particulière à l’évolution des biens essentiels, liés à la vie quotidienne et aux activités économiques, notamment le pétrole, l’électricité, le riz, la viande, etc., afin de préparer des mesures de gestion appropriées. Le ministère de la Construction, celui de l’Agriculture et de l’Environnement sont appelés à se coordonner avec les provinces afin de trouver des solutions fondamentales et synchrones pour gérer le marché immobilier.

De janvier à août, le Vietnam a enregistré une hausse de 3,25% de l’indice des prix à la consommation, bien en deçà de l’objectif d’inflation de 4,5% à 5% fixé par l’Assemblée nationale pour 2025. 
Photo : VNA/CVN

Concentrer les ressources pour maximiser la croissance

L’IPC a augmenté de 3,25% au cours des huit premiers mois. Ce niveau est approprié pour soutenir la croissance économique, car il permet de concentrer les ressources pour la maximiser. L’inflation au Vietnam est maîtrisée dans la fourchette de 4,5 à 5% fixée par l’Assemblée nationale et le gouvernement, ce qui contribue à stabiliser la situation macroéconomique. Le ministère des Finances a identifié plusieurs facteurs qui influenceront les prix au cours des derniers mois de 2025, créant à la fois des pressions à la hausse et à la baisse.

Sur la base de ces prévisions, le scénario de gestion des prix mis à jour pour la fin de l’année prévoit une augmentation de l’inflation de l’ordre de 3,7 à 4,0%. Ces estimations s’alignent avec celles des organisations internationales, qui anticipent une inflation moyenne au Vietnam d’environ 2,9 à 4,2%. Selon le ministère des Finances, si l’IPC continue de croître au même rythme que les mois précédents, il pourrait augmenter de 1,19 à 1,58% chaque mois sur les mois restants de 2025. Cela permettrait d’atteindre l’objectif de maintenir l’inflation moyenne sur l’ensemble de l’année entre 4,5% et 5,0%.

Thê Linh/CVN

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