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Dans le processus de développement du pays, le secteur privé joue un rôle de plus en plus important dans la croissance, la création d’emplois, la mobilisation des ressources sociales et la promotion de l’innovation. La Résolution N°68 du Bureau politique a réaffirmé cette importance, considérant le privé et le public comme un "double moteur".
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Chez la Sarl industrielle Lioncore Vietnam, province de Quang Ninh (Nord). |
Photo : VNA/CVN |
Un point saillant de la Résolution est l’association du développement du secteur privé à la mise en œuvre d’un mécanisme d’expérimentation contrôlée (sandbox), pour la première fois légalisé dans la Loi sur la science, la technologie et l’innovation (Loi n°93/2025/QH15).
Le sandbox est un cadre institutionnel pilote permettant aux entreprises de tester de nouvelles technologies, nouveaux modèles commerciaux dans un environnement réel mais délimité dans le temps, l’espace et le champ d’application, sous la supervision des autorités. Ce mécanisme marque un changement fondamental dans la pensée de gestion : passer du "contrôle préalable" au "contrôle a posteriori", accepter des risques dans un cadre sûr et surveillé afin de stimuler l’innovation. Les entreprises bénéficient d’une exonération de responsabilité légale dans les limites approuvées, à condition de respecter les règles de gestion des risques et les procédures fixées.
La Loi définit clairement les principes et dispositions du sandbox. L’article 21 établit les objectifs, conditions, champ d’application et procédure d’expérimentation. L’article 22 prévoit les principes d’exonération de responsabilité civile, administrative et pénale en cas de risques dans le cadre autorisé. L’article 23 met en place un mécanisme de protection des participants, incluant la fourniture d’informations, l’avertissement des risques, la gestion des données et l’indemnisation des dommages.
À Hanoï, la zone de haute technologie de Hoà Lac sera le lieu pilote, avec des infrastructures, des terrains, des ressources humaines et un cadre juridique déjà prêts. Plusieurs entreprises y ont soumis des projets de test, en attente de validation, montrant leur volonté de transformer des idées innovantes en réalités économiques et sociales.
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Les entreprises privées vietnamiennes se heurtent encore à de nombreux obstacles liés aux institutions, aux capitaux, aux technologies et aux ressources humaines. |
Photo : VNA/CVN |
Pour le Professeur associé Huynh Dang Chinh, directeur adjoint de l’Université des sciences et des technologies de Hanoï, un sandbox efficace doit répondre à trois exigences : la sécurité (pour les utilisateurs, les entreprises et les autorités), l’attractivité financière afin d’encourager la participation des entreprises, et l’efficacité à travers une connexion avec les bourses technologiques, les fonds d’investissement et les grands groupes pour élargir rapidement les résultats positifs.
En pratique, le secteur privé vietnamien se heurte encore à de nombreux obstacles liés aux institutions, aux capitaux, aux technologies et aux ressources humaines. Le sandbox est attendu pour lever une partie de ces obstacles, notamment dans des domaines comme l’intelligence artificielle, la blockchain, la fintech, le commerce électronique ou l’agriculture intelligente. Les start-up pourront tester leurs produits et services sur le marché, recueillir des retours des utilisateurs et ajuster avant de passer à grande échelle, réduisant ainsi le risque d’échec précoce. Il favorisera aussi le transfert des résultats de recherche universitaire vers le marché, la création d’entreprises spin-off et le renforcement de la confiance sociale grâce aux règles de transparence, d’alerte aux risques et de compensation.
Cependant, la mise en œuvre du sandbox présente des défis : manque d’expérience en gestion des risques, nécessité d’un système de supervision et de sanctions claires, ressources financières, humaines et technologiques limitées. Sans transparence, il pourrait être perçu comme un "privilège institutionnel".
Pour que le sandbox devienne réellement un moteur de développement de l’économie privée, il faut une mobilisation conjointe du système politique, des organes de gestion et des entreprises. La Résolution 68 du Bureau politique et la Loi sur la science, la technologie et l’innovation ont posé les bases d’un nouveau cadre institutionnel. Mis en œuvre efficacement, le sandbox encouragera les entreprises privées à investir davantage dans la science, la technologie et l’innovation, améliorant ainsi la productivité, la compétitivité et contribuant au développement de l’économie numérique et de la transformation numérique nationale.
VNA/CVN