Mieux gérer les déchets électroniques

Téléphones, ordinateurs, réfrigérateurs ou imprimantes..., ces produits électroniques, désormais essentiels à notre quotidien, deviennent un fléau une fois jetés à la poubelle et qui posent d’importants défis en matière de gestion des déchets électroniques. Solutions.

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Le Vietnam génère actuellement environ 100.000 tonnes de déchets électroniques par an.
Photo : TT/CVN

Les experts soulignent l’urgence pour le Vietnam d’établir des lois complètes régissant la gestion des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) et de développer des installations de recyclage des déchets électroniques modernes et à grande échelle, capables de récupérer des métaux précieux.

L’avènement de la 4e Révolution industrielle et les innovations technologiques ont entraîné une explosion de la production d’appareils électriques et électroniques dans le monde entier. Cela a conduit à une augmentation correspondante de la demande pour ces produits, se traduisant par une hausse substantielle de la production de déchets électroniques. Le pays est témoin de cette tendance, avec une forte augmentation des déchets électroniques domestiques, ce qui rend encore plus complexes la gestion des déchets.

Les résultats de la recherche menée par l’Institut de la science et des technologies de l’environnement montrent également que le Vietnam génère actuellement environ 100.000 tonnes de déchets électroniques par an, principalement des appareils ménagers, des appareils électroniques et des équipements de bureau. On estime que d’ici 2025, le volume des seules télévisions jetées pourrait atteindre 250.000 tonnes.

Un danger encore ignoré

Selon le rapport "Global E-Waste Monitor 2020" (Surveillance mondiale des déchets d’équipements électriques et électroniques pour 2020), publié par les Nations unies, la quantité record de 53,6 millions de tonnes métriques (Mt) de DEEE a été produite à l’échelle mondiale en 2019, soit une augmentation de 21% en seulement cinq ans.

L’Asie a produit la plus grande partie des DEEE en 2019 (environ 24,9 Mt), suivie par l’Amérique (13,1 Mt) et l’Europe (12 Mt), tandis que l’Afrique et l’Océanie ont respectivement produit 2,9 Mt et 0,7 Mt de DEEE.

Les prévisions dressées dans ce rapport indiquent que le volume de déchets d’équipements électriques et électroniques - des produits mis au rebut comportant une batterie ou une prise électrique - atteindra 74 Mt d’ici à 2030, soit près du double en seulement 16 ans. Dans ce contexte, les DEEE constituent le flux de déchets ménagers dont l’augmentation est la plus rapide au niveau mondial, principalement en raison de l’augmentation du taux de consommation des équipements électriques et électroniques, de la durée de vie réduite des produits et des possibilités de réparation limitées.

Les DEEE représentent un danger pour la santé et l’environnement, car ils contiennent des additifs toxiques ou des substances dangereuses comme le mercure.

Les DEEE contiennent de nombreux métaux lourds toxiques présents dans les boîtiers et les composants internes des appareils électroniques. Par conséquent, s’ils ne sont pas correctement gérés, ils peuvent libérer des substances nocives telles que le plomb et le nickel dans l’environnement.

Les déchets électroniques affectent la santé humaine par la pollution du sol, de l’eau et de l’air, en particulier pour les travailleurs directement exposés aux déchets au cours des processus de manipulation et d’élimination.

Investissement dans les technologies

Collecte des déchets d'équipements électroniques à Hô Chi Minh-Ville. 
Photo : CTV/CVN

Lê Thi Ngọc Dung, de l’Association du recyclage des déchets du Vietnam, estime qu’en dépit de l’accumulation croissante de déchets électroniques, le taux de traitement reste lamentablement bas (moins de 10% du total des déchets électroniques générés).

Avec environ 68 entreprises agréées chargées de traiter ces déchets, la plupart se limitent à des opérations à petite échelle, ne traitant que 0,25 à 30 tonnes par jour. Ces entreprises recourent principalement à des méthodes manuelles traditionnelles, n’ayant pas la capacité de s’attaquer à des composants plus complexes tels que les cartes de circuits électroniques.

Mme Dung pense que le pays devrait disposer d’usines de recyclage modernes et à grande échelle, équipées pour extraire les métaux précieux des tas de déchets électroniques.

Pour sa part, Dô Thi Thuy Huong, vice-présidente de l’Association des entreprises électroniques, souligne le besoin urgent d’un réseau rationalisé de collecte des déchets électroniques. En outre, il est essentiel de passer de la recherche scientifique à une application pratique à l’échelle industrielle, dans laquelle les installations de traitement des déchets électroniques agréées établissent des procédures normalisées pour tous les matériaux apportés en vue de leur recyclage.

Selon elle, le Vietnam devrait rapidement adopter une législation solide régissant la gestion des déchets électroniques, jetant les bases d’une industrie du recyclage réglementée. Cela implique la mise en place d’un système complet de suivi des produits électroniques, garantissant la responsabilité du début à la fin. Des campagnes de sensibilisation du public sont essentielles pour éduquer les citoyens sur les dangers des déchets électroniques et promouvoir le recyclage.

En ce qui concerne le système de responsabilité élargie des producteurs (REP), Nguyên Duc Quang, directeur adjoint de l’Institut des sciences et technologies de l’environnement, suggère d’impliquer les systèmes de collecte privés dans les activités de REP. Cela implique d’ajuster les réglementations légales (taux de recyclage, normes de recyclage, quotas) en fonction de la publication des réglementations pertinentes et de développer des installations officielles de démantèlement et de classification des déchets électroniques.

Huong Linh/CVN

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