Les turbulences à venir de ce secteur phare, qui reste l'un des plus gros employeurs de l'Union européenne (UE), seront au coeur des discussions des ministres européens chargés de l'industrie conviés vendredi dernier à Bruxelles.
Les ventes de voitures neuves ont certes progressé de près de 13% en janvier sur un an dans l'UE. Mais l'Allemagne, premier marché automobile européen qui a épuisé en août son budget de primes à la casse, a accusé un recul des ventes de 4,3%. Un retour de bâton qui guette ses voisins.
"L'année 2009 a été bien meilleure que ce qu'on imaginait grâce aux primes à la casse, un moyen spectaculaire pour soutenir l'activité et éviter un écroulement complet avec la crise", souligne Carlos da Silva, analyste du marché automobile chez "IHS Global Insight". Avec la fin du dispositif, il table sur des ventes de voitures particulières neuves en baisse de 11% cette année en Europe.
Dans ce contexte, une réunion européenne sert autant à parler de stratégie qu'à freiner les élans protectionnistes.
"Je n'accepte pas que des voitures qui sont vendues en France soient construites à l'étranger", avait ainsi déclaré le président français Nicolas Sarkozy en janvier, lorsque le constructeur Renault voulait délocaliser la production de la future Clio 4 en Turquie.
La chancelière allemande, Angela Merkel, s'est battue pendant des mois pour préserver l'emploi dans les usines Opel de son territoire, promettant des subventions massives à General Motors.
La fermeture annoncée de l'unique usine Opel de Belgique (2.600 emplois) a été vécue dans le pays comme un sacrifice lié aux pressions de Berlin, tandis que plusieurs réunions "de coordination" européenne à Bruxelles n'ont pas changé la donne.
AFP/VNA/CVN
(23/02/2010)