Le Dow Jones, qui avait timidement rebondi vendredi passé en clôture, a lâché 1,04% et a fini sous les 10.000 points (9.908,39 points) pour la première fois depuis le 4 novembre dernier. Le Nasdaq a cédé 0,70%. "C'est la suite de la semaine dernière, rien n'a changé", a expliqué Gregori Volokhine, de Meeschaert New York. "On n'a pas appris grand-chose avec le G7 (pendant le week-end au Canada), donc on repart avec les mêmes craintes", a-t-il ajouté.
Les Bourses de Paris, Francfort et Londres ont terminé en hausse, sans pour autant s'affranchir des inquiétudes quant à la solvabilité des pays d'Europe du Sud : Paris affichait +1,22% en clôture, Francfort +0,93% et Londres +0,62%.
Après sa dégringolade face au billet vert, l'euro est remonté à 1,37 dollar en séance, avant de retomber à 1,3656 dollar vers 21h30 GMT.
Victime de ventes massives en raison des déficits publics en zone euro, la monnaie unique européenne était tombée vendredi à son plus bas face au dollar depuis mai -jusqu'à 1,3586 en séance.
À Tokyo, la Bourse a clôturé en baisse de 1,05%, l'indice Nikkei terminant sous les 10.000 points pour la première fois depuis le 10 décembre. Recul également à Shanghai (-0,14%) et Hong Kong (-0,58%).
Depuis plusieurs jours, observateurs et analystes s'inquiètent de l'état des finances publiques de l'Espagne et du Portugal, agitant l'épouvantail de la Grèce, dont les déficits et la dette sont si élevés que la Commission européenne a décidé mercredi de placer le pays sous une quasi-tutelle.
Ce plan de crise ne semblait pas du goût du syndicat des fonctionnaires grecs (Adedy) qui a sonné la mobilisation le 8 février contre les "sacrifices injustes et inefficaces", à 2 jours de la première grève nationale du secteur public contre cette cure de rigueur.
Côté espagnol, le ministère de l'Économie a annoncé la réduction de 34% en 2010 du volume de ses émissions obligataires, à un total de 76,8 milliards d'euros.
La confiance affichée par les pays européens membres du G7, réunis ce week-end au Canada, dans la capacité de la Grèce à affronter sa pire crise financière depuis 30 ans, n'a pas rassuré tous les marchés.
L'agence de notation Fitch s'est montrée optimiste, assurant qu'il n'y avait pas de risque de "contagion" à d'autres pays de la zone euro.
Un espoir alimenté en outre par des "rumeurs d'un plan de sauvetage imminent de l'UE (Union européenne), qui devrait procurer un peu de stabilité aux marchés", a expliqué Arifa Sheikh-Usmani, de la maison de courtage Spreadex.
Certains soulignaient que la baisse du taux de change de l'euro constituait un soulagement pour les exportateurs européens. "La principale inquiétude du marché est la situation budgétaire en Europe, et ce problème ne va pas se résoudre du jour au lendemain", a commenté Tsuyoshi Kawata, stratège chez Nikko Cordial. "Une tendance baissière, au-delà d'un rebond technique à court terme toujours possible, semble s'être mise en place sur les marchés actions", a renchéri à Paris Christian Parisot, économiste chez Aurel. Si les marchés anticipent durablement des politiques d'austérité, "la croissance des prochaines années devrait être révisée à la baisse avec une hausse de la fiscalité ou un recul des dépenses des États", ajoute-t-il.
AFP/VNA/CVN