Les exportations des fruits et légumes vietnamiens ciblent 10 milliards de dollars

Le secteur vietnamien des fruits et légumes entre dans une phase de croissance soutenue, avec une valeur d'exportations estimé à plus de sept milliards de dollars pour les dix premiers mois de l’année, soit une progression d’environ 14% sur un an.

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Emballage de pamplemousses à peau verte pour l'exportation. 
Photo : VNA/CVN

Cette dynamique ouvre la perspective d’un record historique de plus de 8 milliards de dollars en 2025, et trace la voie vers l’objectif de 10 milliards de dollars dans les prochaines années, à mesure que le pays renforce la qualité de ses produits, élargit ses débouchés et s’adapte aux nouvelles réglementations commerciales, notamment celles de la Chine.

Selon l’Association vietnamienne des fruits et légumes (Vinafruit), cette performance s'explique principalement par la croissance de plusieurs produits stratégiques tels que le durian, la banane, la mangue, le jacquier, la noix de coco et le pamplemousse.

Dang Phuc Nguyên, secrétaire général de la Vinafruit, a indiqué que la période allant de la fin du deuxième trimestre au début du troisième trimestre a été marquée par une forte accélération des exportations, portée par l’augmentation simultanée du volume et de la valeur de nombreux produits phares. "Grâce à la reprise spectaculaire du durian, la valeur totale des exportations a connu une hausse significative. Cette année, les exportations de durians pourraient dépasser les 3 milliards de dollars", a-t-il précisé.

Les fruits vietnamiens consolident également leur présence sur des marchés à haut niveau d’exigence. Les exportations de durians affichent une croissance à deux chiffres vers des destinations telles que les États-Unis, le Canada et le Japon. Récemment, le pamplemousse vietnamien a été officiellement autorisé à l’importation sur le marché australien, une avancée considérée comme stratégique.

Soutenir une croissance durable

"L’accès au marché australien est une étape clé, ouvrant la voie à d’autres marchés exigeants", a souligné Dang Phuc Nguyen, espérant que le pamplemousse vietnamien pourra prochainement pénétrer le marché chinois, où la demande est particulièrement forte.

Pour autant, les défis demeurent nombreux. Selon Nguyên Phong Phu, directeur technique du groupe Vina T&T, plusieurs zones de production continuent d’adopter des pratiques traditionnelles, avec un usage non conforme de produits phytosanitaires, ce qui accroît les risques de contamination et compromet la qualité des lots exportés. "Les marchés importateurs contrôlent très strictement les résidus de pesticides. Un seul dépassement de seuil peut entraîner le retour de la cargaison et nuire à la réputation de tout le secteur", a-t-il averti.

La Chine demeure le principal marché stratégique pour les exportateurs vietnamiens, avec environ 17 à 18 milliards de dollars d’importations annuelles de fruits et légumes, dont 4 à 5 milliards proviennent du Vietnam. Grâce à sa proximité géographique et à ses coûts logistiques compétitifs, le Vietnam dispose d’un avantage certain pour accroître sa part de marché. Toutefois, la conformité aux exigences chinoises en matière de traçabilité, de sécurité sanitaire et de quarantaine reste déterminante.

Pour soutenir une croissance durable, le gouvernement vietnamien met l’accent sur la construction de zones de production certifiées. Dang Phuc Nguyen a salué la mise en œuvre du projet pilote 2022–2025 visant à développer des zones agricoles répondant aux standards nationaux et internationaux, condition essentielle pour accéder aux marchés de haute exigence tels que l’UE, l’Australie ou les États-Unis. La standardisation des processus, l’application des référentiels VietGAP et GlobalGAP, ainsi que la traçabilité numérique, sont désormais considérées comme des leviers de compétitivité indispensables.

Malgré ces avancées, la production morcelée et de petite échelle reste un frein majeur. Les infrastructures techniques et d’irrigation demeurent limitées, tandis que la circulation de l’information entre producteurs et entreprises exportatrices reste insuffisante.

"Chaque pays a ses propres exigences en matière de contrôle phytosanitaire. Une seule erreur de procédure peut compromettre tout un lot", a rappelé Dang Phuc Nguyên.

Dans ce contexte, la récente adoption par la Chine du Décret n°280, qui entrera en vigueur le 1er juin 2026 et remplacera le Décret N°248, constitue un tournant réglementaire important. Ce texte introduit une approche de gestion fondée sur le risque (risk-based classification) et vise à renforcer la sécurité alimentaire tout en simplifiant les procédures pour les entreprises jugées fiables.

Grâce à une croissance solide, une adaptation proactive et une orientation affirmée vers la durabilité, le secteur vietnamien des fruits et légumes est en bonne voie pour atteindre l’objectif de 10 milliards de dollars d’exportations, confirmant la montée en puissance du Vietnam sur la scène agroalimentaire mondiale.

VNA/CVN

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