>> Originalité des estampes populaires de Dông Hô
>> Les estampes populaires, une tradition indélébile
>> Un artisan s’efforce de redonner vie aux tò he
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Des planches en bois pour créer des estampes populaires du village de Sinh. |
Photo : VNA/CVN |
Situé dans la commune de Phu Mâu, district de Phu Vang, à une dizaine de kilomètres à l’est de Huê, le village de Sinh possède une histoire vieille de plus de 400 ans. Étroitement lié aux pratiques religieuses et à la spiritualité des habitants de Huê, il est devenu une destination touristique incontournable.
L’"ancêtre" du village, originaire de Bac Ninh, a introduit une tradition d’estampes similaire à celles de Dông Hô ou de Hàng Trông, bien connues dans le Nord du pays. Comme ces dernières, les estampes du village de Sinh sont imprimées sur du papier dó (papier végétal traditionnel) ou du papier brut enduit de nacre diêp, et colorées avec des pigments naturels.
Cependant, contrairement aux estampes de Dông Hô, destinées à la décoration, celles du village de Sinh répondent à des usages religieux et rituels. Elles sont souvent brûlées après avoir été utilisées en tant qu'offrandes.
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Les estampes populaires sont un trait d'union entre le passé et le présent. |
Photo : VNA/CVN |
Ky Huu Phuoc, artisan du village âgé de 80 ans, possède 70 ans d’expérience dans cet art et a joué un rôle clé dans la renaissance de cette tradition. Ses estampes sont largement reconnues et exposées lors de foires et de festivals, notamment le Festival de Huê. Passionné et dévoué, il a su élargir l’usage des estampes du village de Sinh, qui ne se limitent plus aux cérémonies cultuelles, mais s’intègrent également dans la décoration.
L’artisan se souvient qu’à une certaine époque, la fabrication des estampes du village de Sinh avait été interdite, car jugée superstitieuse. Les blocs de bois servant à l’impression furent confisqués et même détruits, poussant de nombreux habitants à abandonner leur métier. Avec le temps, les politiques de préservation des métiers traditionnels ont permis de relancer cette activité. "Mon souhait est de transmettre ce métier à la jeune génération afin qu’elle puisse le préserver", confie Ky Huu Phuoc.
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Ces planches sur bois sont utilisées par les artisans pour imprimer des détails sur le papier avant la colorisation. |
Photo : VNA/CVN |
Selon Nguyên Van Trai, président du Comité populaire du quartier de Duong Nô, les autorités locales déploient diverses mesures pour préserver et développer les estampes populaires du village de Sinh. L’objectif est de garantir la pérennité de ce savoir-faire tout en créant des emplois et en améliorant les revenus des habitants.
Parmi ces initiatives figurent l’adoption de résolutions sur la préservation et la promotion du métier, l’organisation de formations spécialisées et l’encouragement des foyers à développer des ateliers intégrant le tourisme expérientiel et communautaire.
Grâce à ces efforts, l’art des estampes du village de Sinh continueront de rayonner et de séduire les amateurs d’art traditionnel et les touristes en quête d’authenticité.
VNA/CVN