>> Le Vietnam honore des ambassadeurs de la langue vietnamienne à l'étranger
>> À l’unisson de la Patrie : l’émotion des Vietnamiens d’outre-mer
>> Poèmes, chants et contes : la jeunesse vietnamienne fait vivre sa langue
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Gala "Tiếng Việt thân thương", au mois d'août à Hanoï. |
Photo : UBNV/CVN |
À Hanoï, le gala "Tiếng Việt thân thương" (Le vietnamien inoubliable), placé sous le thème "Le fleuve coule sans fin, reliant mille horizons", a réuni récemment une centaine de Vietnamiens résidant à l’étranger ainsi que 80 enseignants de vietnamien issus de tous les continents.
L’événement, organisé par le Comité d’État chargé des Vietnamiens résidant à l’étranger (ministère des Affaires étrangères), en coopération avec la Radio-Télévision de Hanoï, s’inscrivait dans le cadre du projet "Journée d’honneur de la langue vietnamienne 2023–2030".
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Six "ambassadeurs de la langue vietnamienne à l’étranger" 2025. |
Photo : UBNV/CVN |
Cette année, la rencontre a eu lieu à l’occasion du 80e anniversaire de la Révolution d’Août et de la Fête nationale du 2 septembre, devenant ainsi un pont symbolique pour affirmer l’amour indéfectible de la diaspora envers la Patrie.
Moment fort de la soirée : la remise des distinctions à six "ambassadeurs de la langue vietnamienne à l’étranger" 2025 - des personnalités exemplaires dans la préservation et la diffusion du vietnamien au Laos, au Japon, en France, en Allemagne et en Malaisie.
Dans son allocution, Nguyên Trung Kiên, président du Comité d’État pour les Vietnamiens de l’étranger, a souligné : "La langue vietnamienne est comme un fleuve natal, nourrissant l’âme et reliant tous les Vietnamiens, même éloignés, à leur Patrie".
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Le président du Comité d'État chargé des Vietnamiens résidant à l'étranger, Nguyên Trung Kiên, s'exprimant au Gala. |
Photo : UBNV/CVN |
Il a exprimé sa conviction que ces enseignants, de retour dans leurs pays de résidence, deviendront de véritables "ambassadeurs linguistiques", transmettant l’amour de la langue vietnamienne, cultivant la fierté nationale et contribuant à préserver l’identité culturelle vietnamienne au sein des communautés expatriées.
Pour sa part, le Professeur Hoàng Anh Tuấn, recteur de l’Université des sciences sociales et humaines (Université nationale du Vietnam à Hanoï), a réaffirmé l’engagement de son établissement, dont le Département de linguistique et d’études vietnamiennes constitue le noyau, à accompagner cette mission d’enseignement.
Dans les années à venir, l’université prévoit d’élaborer et de publier une série de supports pédagogiques adaptés à différents niveaux, intégrant non seulement la langue, mais aussi la culture et l’histoire, afin d’offrir aux enseignants des ressources de qualité à transmettre aux élèves.
Diffuser l’amour du vietnamien - Préserver l’âme du Vietnam loin de la Patrie
Évoquant son rôle dans la diffusion du vietnamien au sein de la communauté expatriée, Hoàng Thi Hông Hà, Vietnamienne résidant en France, confie : "En terre étrangère, j’enseigne toujours à mes enfants que le vietnamien n’est pas seulement une langue, c’est la patrie. Chaque fois que je leur fais lire la poésie de Tố Hữu ou le Truyện Kiều, j’ai l’impression de voir tout un Vietnam vivant s’animer devant mes yeux".
De son côté, Nguyên Thi Thanh Huong, directrice de l’école bilingue lao-vietnamienne Nguyên Du, s’est émue : "Depuis plus de 30 ans, enseigner le vietnamien loin de la Patrie est un véritable parcours. Mais lorsque j’entends mes élèves chanter l’hymne national en vietnamien impeccable, je sens que tous les efforts en valaient la peine".
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Phùng Thao Huyên, vice-présidente de l’Association culturelle vietnamienne, administratrice du groupe des Vietnamiens à Nice en cours de vietnamien à Nice (France). |
Photo : Thao Huyên/CVN |
Le plus jeune "ambassadeur de la langue vietnamienne" de 2025, Lê Nguyễn Lưu An, actuellement en Malaisie, a exprimé : "Le vietnamien est la langue qui me permet de parler et de rester lié à ma famille. J’espère pouvoir continuer à contribuer à la préservation et à la diffusion du vietnamien dans la communauté".
D'après la vice-ministre des Affaires étrangères, Lê Thi Thu Hang, dans l’ère de prospérité et de puissance qui s’ouvre, les Vietnamiens vivant dans leur pays natale ou à l'étranger continueront de constituer le fil conducteur de la grande union nationale.
La force du peuple vietnamien ne réside pas seulement dans ses traditions, mais aussi dans son intelligence, sa créativité et son aspiration à s’élever.
L’amour de la Patrie, le lien indéfectible et le sens des responsabilités de chaque Vietnamien seront les ressources décisives pour permettre au pays de progresser, de s’intégrer et de se développer durablement.
Phùng Thảo Huyền : vice-présidente de l’Association culturelle vietnamienne, administratrice du groupe des Vietnamiens à Nice : À Nice, je sème le vietnamien dans le cœur des enfants
Je participe actuellement à une association des Vietnamiens à Nice. Nous organisons régulièrement des cours de vietnamien pour les jeunes générations, des fêtes du Tết Trung Thu ou encore des événements traditionnels afin que les enfants vivant en France puissent découvrir les coutumes de leur peuple, les aimer et se tourner vers leur pays d’origine. En outre, nous collaborons avec la mairie de Nice pour promouvoir la culture vietnamienne, le cinéma, la musique et les arts du Vietnam.
La classe de vietnamien à Nice compte aujourd’hui une quinzaine d’élèves. En général, les cours ont lieu toutes les deux semaines, le dimanche. Les enfants sont répartis en différents niveaux : les plus jeunes, les plus grands, ceux qui parlent bien mais n’écrivent pas encore, et d’autres qui ne savent ni parler ni écrire. Parmi eux, il y a même des enfants étrangers qui souhaitent apprendre le vietnamien.
La difficulté principale vient du fait que nous devons utiliser des supports pédagogiques différents de ceux destinés aux enfants vivant au Vietnam. Par exemple, certains sons comme la lettre H sont difficiles à prononcer pour des enfants nés en France. L’alphabet vietnamien, avec ses nombreux accents, constitue également un défi pour eux. Mais, pas à pas, les enfants s’habituent, comprennent et s’approprient la langue.
Nous envisageons également de créer des enregistrements d’histoires en vietnamien pour que les enfants puissent les écouter le soir, ainsi que de petits livres adaptés afin qu’ils acquièrent peu à peu l’habitude de lire et d’écrire.
Dans un environnement international, il est essentiel que les enfants vietnamiens maîtrisent non seulement le français, leur langue maternelle dans le pays d’accueil, mais aussi le vietnamien, langue de leurs origines, tout en apprenant une ou deux autres langues étrangères comme l’anglais ou le chinois. Ainsi, ils pourront s’épanouir, trouver des opportunités dans des environnements internationaux et bâtir un avenir prometteur.
Les Vietnamiens excellent dans de nombreuses organisations internationales : ils ont toute la capacité de rayonner à l’échelle mondiale. C’est pourquoi nos enfants doivent se doter de connaissances et de compétences linguistiques solides afin de faire honneur au Vietnam à l’étranger.
Phạm Mỹ Dung, Vietnamienne à Taïwan (Chine): Vingt-six ans d’exil et la même mission : que le vietnamien ne s’éteigne jamais
Je suis expatriée depuis 26 ans, mais je n’ai jamais cessé de me demander comment transmettre le vietnamien à mes enfants et petits-enfants, afin qu’ils ne perdent jamais leurs racines ni la culture de leur peuple. C’est cette préoccupation qui m’a poussée à m’engager dans l’enseignement du vietnamien aux enfants à Taïwan.
Au début, nous étions pour la plupart des enseignants non professionnels. Nous avons dû faire face à de nombreuses difficultés : manque de documents, de méthodes pédagogiques, de cadre d’enseignement. Mais, animés par un amour ardent pour la langue vietnamienne, nous avons mis de côté nos obligations personnelles, surmonté les distances, parfois parcouru de longues routes pour enseigner le vietnamien aux enfants.
Avec ces efforts, nous avons eu la joie de voir de nombreux élèves s’y intéresser et de nombreux parents nous soutenir. En 2017, lorsque le gouvernement taïwanais a officiellement reconnu le vietnamien comme deuxième langue dans le système éducatif, ce fut pour nous une immense fierté – une récompense morale pour tous les enseignants qui, jour et nuit, sèment la langue vietnamienne en terre étrangère.
Ce cours nous a offert une opportunité précieuse : acquérir des connaissances, des compétences pédagogiques et partager des expériences avec des enseignants venus des cinq continents. C’est désormais un bagage essentiel pour poursuivre notre mission de transmission du vietnamien à l’étranger.
Vũ Thị Thùy Dương : De l’émotion patriotique à l’action : enseigner le vietnamien au cœur du Japon
Je vis au Japon depuis neuf ans avec ma famille, et j’ai la chance, depuis plus de six ans, de travailler au sein du comité administratif chargé de soutenir la communauté vietnamienne ici.
Actuellement, plus de 620.000 Vietnamiens vivent au Japon, ce qui montre la force et la présence croissante de notre communauté. Cependant, les Vietnamiens sont dispersés, et seuls quelques lieux disposent d’associations dynamiques où des cours de vietnamien sont ouverts. Dans ma région, au centre du Japon, les activités communautaires n’ont commencé que depuis quelques années et, jusqu’à présent, il n’existe pas de classe de vietnamien.
C’est donc une préoccupation constante pour nous de maintenir et de diffuser la langue vietnamienne. Alors que nous cherchions des solutions, l’ambassade nous a proposé cette formation. Grâce aux enseignants, j’ai acquis des méthodes d’enseignement, des outils d’organisation de cours et, surtout, des supports pédagogiques adaptés. Cette formation m’a donné beaucoup de motivation.
Participer ensuite, en tant que membre de la diaspora, à la marche vers la place Ba Đình historique lors de la fête nationale du 2 septembre, m’a apporté une émotion inoubliable. Jamais auparavant je n’avais ressenti un patriotisme et une fierté nationale aussi intenses.
Thanh Tuê/CVN