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| Le Professeur Hal Hill, de l'École de politiques publiques Crawford de l'Université nationale australienne. Photo : Thanh Tu/VNA/CVN |
Dans un contexte mondial marqué par des mutations rapides, complexes et imprévisibles, l'enjeu ne consiste plus seulement à préserver la stabilité, mais aussi à anticiper, créer de nouveaux leviers et renforcer l’autonomie stratégique ainsi que les capacités de formulation des politiques publiques, ouvrant ainsi la voie à une ère de développement durable et de prospérité.
La diplomatie demeure un pilier central de la stratégie globale de développement du Vietnam. Une approche proactive, globale et équilibrée a permis d’élargir le réseau de partenariats, d’accroître l'"espace stratégique" et de façonner un environnement international favorable au développement.
Fait marquant : le Vietnam a élevé ses relations au rang de partenariat stratégique global avec cinq pays - la Nouvelle-Zélande, l’Indonésie, Singapour, la Thaïlande et le Royaume-Uni - portant à 14 le nombre total de partenaires de ce niveau, incluant l’ensemble des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le pays entretient par ailleurs des partenariats stratégiques avec neuf pays et des partenariats globaux avec deux autres. Selon le Professeur Hal Hill, de l'École de politiques publiques Crawford de l'Université nationale australienne, le Vietnam s’impose comme un modèle de maintien d’un "équilibre stratégique" entre les grandes puissances dans un contexte de rivalités géopolitiques accrues en Indo-Pacifique.
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| L’expert Enzo Sim Hong Jun, de l'Institut de recherche de Penang, (Malaisie). Photo : Thành Trung/VNA/CVN |
Pour l’expert Enzo Sim Hong Jun, de l'Institut de recherche de Penang, (Malaisie), l’élargissement des relations, allant des grandes économies d’Asie de l’Est aux pays en développement d’Afrique, permet au Vietnam de diversifier ses partenaires, de réduire les risques de dépendance excessive à un seul marché et de préserver son autonomie stratégique face à l’instabilité mondiale et à la montée des risques tarifaires.
Parallèlement à cette ouverture, le Vietnam continue d’approfondir ses relations traditionnelles. Les visites de haut niveau effectuées en 2024 en Russie, en Chine et en République populaire démocratique de Corée ont confirmé une ligne diplomatique constante fondée sur le maintien de la confiance politique et le développement d’une coopération substantielle dans des domaines stratégiques de long terme.
La diplomatie de voisinage renforce également la cohésion stratégique et la vision d’un compagnonnage durable, illustrée par l’enrichissement du cadre de coopération Vietnam - Laos en une relation de "grande amitié, solidarité spéciale, coopération globale et cohésion stratégique".
Sur le plan multilatéral, le Vietnam affirme de plus en plus son rôle et sa voix. Après trois décennies au sein de l’ASEAN, il est reconnu comme l’un des membres capables de leadership, de mise en réseau et de projection d’une vision de développement à long terme.
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| Beni Sukadis, de l'Institut indonésien de défense et d'études stratégiques (LESPERSSI). Photo : Minh Thai/VNA/CVN |
Beni Sukadis, de l'Institut indonésien de défense et d'études stratégiques (LESPERSSI), considère le Vietnam comme une "passerelle" contribuant à renforcer les relations de l’ASEAN avec les grands partenaires et à consolider le rôle central du bloc.
Dinna Prapto Raharj, conseillère principale en politiques publiques chez Synergy Policies (Indonésie), a souligné que le Vietnam a joué un rôle important dans la multiplication par quatre du commerce intra-ASEAN au cours de ces 30 dernières années.
Selon Collins Chong Yew Keat, de l'Université de Malaya (Malaisie), le Vietnam est passé du statut de "bénéficiaire de l’intégration" à celui "d’architecte proactif" de l’agenda de l’ASEAN, en jouant un rôle moteur dans l’élargissement du bloc, la promotion de la paix en Mer Orientale et l’impulsion de la transition numérique et de la croissance verte. Le Secrétaire général de l’ASEAN, Kao Kim Hourn, l’a résumé ainsi : "Un Vietnam fort signifie une ASEAN forte, et inversement".
L’année 2025 marque également une présence vietnamienne plus affirmée dans les cadres mondiaux. La réélection du Vietnam au Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour le mandat 2026-2028 témoigne de la confiance internationale dans sa crédibilité et ses contributions.
Surtout, l’ouverture à la signature de la Convention des Nations unies contre la cybercriminalité, dite Convention de Hanoï, a placé le Vietnam au centre de la coopération internationale en matière de cybersécurité.
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| Thong Mengdavid, de l'Université royale de Phnom Penh. |
| Photo : Hoàng Minh/VNA/CVN |
Selon The Washington Times, cet événement illustre la capacité du Vietnam à contribuer à l’élaboration des règles globales de l’ère numérique. Pour Thong Mengdavid, de l'Université royale de Phnom Penh, il renforce le rôle du Vietnam comme coordinateur neutre et "pays-passerelle" de la gouvernance mondiale.
La transformation du Vietnam en 2025 se reflète aussi dans l’image d’un pays responsable et tourné vers l’avenir, participant activement à la définition des orientations politiques mondiales. Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, considère le Vietnam comme un acteur dynamique du monde multipolaire.
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| Le Premier ministre Pham Minh Chinh au Forum économique mondial (FEM) à Tianjin (Chine). |
| Photo : Duong Giang/VNA/CVN |
Les observateurs notent que le Vietnam a efficacement mis à profit des forums tels que le Forum d’été de Davos 2025 à Tianjin pour promouvoir des messages de solidarité, de coopération et de construction d’une "ère asiatique" prospère et durable face aux défis mondiaux.
La confiance accordée au Vietnam pour occuper des postes clés à l’UNESCO et son statut de pays partenaire des BRICS en 2025 sont également perçus comme des choix stratégiques révélateurs d’une diplomatie souple et d’une vision de long terme.
Selon la professeure et docteur Phan Kim Nga (Pan Jin’e), de l’Institut d’études du marxisme de l’Académie chinoise des sciences sociales, le Vietnam peut jouer un rôle de "passerelle" entre les BRICS et l’ASEAN, stimulant la coopération Sud-Sud et contribuant à l’équilibre des influences internationales.
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| Wei Wei, chef du service vietnamien de la Radio et Télévision centrale de Chine. |
| Photo : Công Tuyên/VNA/CVN |
Dans un contexte mondial volatil, les réformes et orientations stratégiques du Vietnam sont aussi saluées. Wei Wei, chef du service vietnamien de la Radio et Télévision centrale de Chine, a mis en avant la rationalisation administrative et la fusion des villes et provinces.
De son côté, Ludwig Graf Westarp, de l'Université de technologie de Dortmund (Allemagne), a estimé que les résolutions "piliers" du Bureau politique - notamment sur le secteur privé, l’innovation et la science-technologie - constitueront des moteurs pour une nouvelle phase d’essor. Pour Giulio Chinappi, directeur régional pour l'Asie de la maison d'édition italienne Anteo Edizioni, l'identification claire de ces piliers traduit une vision globale adaptée au nouveau contexte.
Dans l’ensemble, la communauté internationale considère que le Vietnam entre dans une nouvelle phase de développement, avec des fondations stables, une stature renforcée et un espace stratégique élargi, tout en devant continuer à consolider ses forces internes et la qualité de sa croissance pour faire face aux incertitudes à venir.
À moyen et long termes, de nombreux experts - dont le professeur Hal Hill - estiment qu'à l'horizon 2045, le Vietnam affirmera une influence accrue au sein de l’ASEAN et sur la scène internationale. Ainsi, le pays a su, sait et saura continuer à façonner de manière proactive une nouvelle stature stratégique à l’aube d’une nouvelle ère.
VNA/CVN








