Le pain, héritage français et emblème culinaire au Vietnam

De tous les héritages culinaires laissés par la France au Vietnam, le pain est sans doute le plus emblématique et le plus présent aujourd’hui.

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Une boulangerie dans la ville de Thu Duc, à Hô Chi Minh-Ville.

De nombreuses boulangeries françaises se sont installées à Hô Chi Minh-Ville, où l’on peut trouver croissants et baguettes de qualité. Mais les boulangeries locales vietnamiennes ne sont pas en reste, notamment dans les quartiers et les marchés.

Introduit au Vietnam pendant la période coloniale française, vers 1860, le pain à la française s’est intégré aux habitudes culinaires vietnamiennes dans les années 1950. Cependant, les Vietnamiens l’utilisent majoritairement en version “pain garni”, donnant naissance au célèbre bánh mì.

Le pain, tel que nous le connaissons aujourd’hui, aurait été inventé par les Égyptiens près de 8.000 ans avant Jésus-Christ, et les hommes préhistoriques en fabriquaient il y a 30.000 ans. En France, le pain fait partie de l’alimentation depuis le Moyen Âge, et ce sont les Français qui ont donné au pain ses lettres de noblesse.

La baguette d’hier et d’aujourd’hui

La baguette moderne serait née à l’époque napoléonienne. Fine et longue, elle était plus facile à transporter dans les uniformes des soldats. La version vietnamienne, composée d’un mélange de farine de blé et de riz, est plus croustillante et possède une croûte plus fine que son homologue française. Elle fait également plus de miettes et est plus petite.

Pains vendus dans une boulangerie locale.

À Hô Chi Minh-Ville, le pain est omniprésent. On peut en trouver dans des enseignes comme “Tous les jours” ou “Paris Baguette”, des boulangeries-pâtisseries d’inspiration asiati-que, ou dans des boulangeries françaises traditionnelles comme celles du quartier de Thao Diên, ou encore dans le 2e arrondissement de la ville de Thu Duc chez Voelker, Roch, ou Bap’s, où l’on retrouve des produits typiquement français. Ces boulangeries perpétuent la convivialité et la qualité qui caractérisent les boulangeries françaises, lieux historiques de rencontre et d’échange.

Cependant, dans les marchés, au cœur des étals de pâtés, viandes diverses et parfois de cochons rôtis, subsistent des boulangeries vietnamiennes, où l’on peut acheter baguettes, petits pains et pains de mie. Ces produits sont destinés à préparer les fameux bánh mì, mais aussi au simple plaisir de déguster du pain.

Chaque matin, dans le 9e arrondissement, je me faufile à travers le flot de motos pour me rendre dans l’une de ces boulangeries. Le trajet est une aventure en lui-même. Le passage se mérite, car personne ne vous laisse passer facilement. Il faut s’imposer, et mieux vaut venir tôt pour éviter la foule croissante.

D’autres produits.

En sortant de l’univers aseptisé du Vinhomes Grand Park, on se retrouve rapidement plongé dans une routine matinale comparable à celle des grandes villes. Le métro de Hô Chi Minh-Ville atteindra peut-être cette zone, ce qui décongestionnerait les routes, mais cela reste à voir.

Un prix imbattable

Je finis par atteindre la boulangerie, où de petits pains tout chauds, fraîchement sortis du four, m’attendent. La boulangère, tout sourire, est ravie de voir un étranger, et encore plus un Parisien, s’intéresser à son pain. Label de crédibilité oblige !

Le boulanger s’affaire au fond de la boutique, tandis que les vendeuses, en première ligne, servent les clients pressés. Pas le temps de discuter : on commande, on paie, et on repart.

Je prends toujours cinq petits pains. Ils sont petits, mais mis bout à bout, ils équivalent à une baguette. Et pour 10.000 dôngs (environ 2.000 dôngs/pièce), le prix est imbattable.

Une fois mes pains en main, rien ne peut m’arriver. Je brave à nouveau le chaos de la circulation, mais avec mes petits pains, tout semble plus facile.

Texte et photos : Bruno Laurant/CVN

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