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Dans un supermarché à Hô Chi Minh-Ville. |
Photo : VNA/CVN |
Évalué à des centaines de milliards de dollars, le marché de détail devrait voir les entreprises accélérer leurs efforts pour conquérir des parts de marché. De nombreux acteurs ont déjà réorienté leurs stratégies afin d’identifier de nouveaux moteurs de croissance. Les derniers mois de l’année seront décisifs, non seulement pour la dynamique de la reprise, mais aussi pour redéfinir la structure concurrentielle du secteur dans son ensemble pour les années à venir.
Vu Dang Vinh, directeur général de Vietnam Report, souligne que des fondamentaux macroéconomiques solides et les politiques gouvernementales de stimulation de la consommation agissent comme des "catalyseurs" renforçant la confiance du marché et fluidifiant les flux de consommation. Des mesures telles que la réduction de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), la normalisation des activités des ménages d’affaires, ou encore la lutte contre la contrefaçon et la fraude commerciale, stimulent l’achat tout en créant un environnement concurrentiel plus transparent, permettant aux entreprises respectueuses des obligations fiscales et réglementaires d’affirmer leurs capacités et d’élargir leur part de marché.
En particulier, la publication du décret 232/2025/ND-CP sur la gestion et le commerce de l’or marque une avancée majeure vers la libéralisation du marché aurifère. Ce texte met fin au monopole de la production de lingots d’or et ouvre la voie à une participation plus large des institutions financières et des entreprises privées qualifiées dans la chaîne de valeur du secteur. Cette mesure devrait non seulement accroître l’offre et réduire l’écart de prix entre les marchés intérieur et international, mais aussi faciliter une mobilisation plus efficace des capitaux, stimulant ainsi indirectement la consommation et l’investissement dans l’économie.
Si l’environnement macroéconomique fournit un cadre favorable, la capacité interne demeure l’élément déterminant du succès ou de l’échec des entreprises de détail. Selon Vu Dang Vinh, seules celles dotées d’une vision stratégique claire, d’une marque forte et d’une exécution efficace pourront tirer parti de ces opportunités, ce qui entraîne une différenciation des marges bénéficiaires.
Les leaders du marché, grâce à leur taille et à leur vaste réseau de distribution, peuvent réduire leurs coûts d’exploitation et négocier des conditions avantageuses avec les fournisseurs. Leur image de marque solide leur permet de fidéliser leurs clients et de développer des services complémentaires tels que le financement à la consommation ou les formules "acheter maintenant, payer plus tard", abaissant ainsi les barrières à l’achat et dynamisant les ventes.
En revanche, les entreprises moins établies risquent de voir leurs marges s’éroder malgré la croissance de leurs revenus, sous l’effet de la pression opérationnelle et concurrentielle sur les prix. À long terme, celles qui n’amélioreront pas leurs capacités internes seront progressivement évincées du marché.
La différenciation est également marquée entre les catégories de produits. Selon l’enquête de Vietnam Report, les biens de consommation courante (FMCG) devraient enregistrer une forte reprise grâce à une demande essentielle stable et à une expansion stratégique. En revanche, les biens durables et les articles ménagers devraient afficher une croissance plus lente, les consommateurs demeurant prudents face aux dépenses importantes, dans un contexte de risques inflationnistes et de fluctuations du commerce mondial.
Malgré ces perspectives positives, l’étude de Vietnam Report met en évidence plusieurs défis pour la croissance du secteur en 2025. Parmi eux figurent la volatilité des tarifs douaniers et des flux commerciaux internationaux, les fluctuations des taux de change ainsi que la pression sur les coûts d’exploitation. Avec la montée du protectionnisme et des barrières tarifaires, les coûts d’importation des matières premières et des produits finis - notamment pour les biens durables et haut de gamme dépendants des importations - risquent de fluctuer fortement.
Par ailleurs, les détaillants font face à des charges élevées : loyers commerciaux, logistique, personnel et dépenses marketing. Les canaux de vente en ligne, devenus incontournables dans les stratégies de distribution moderne, génèrent également de nouveaux coûts, les plateformes de commerce électronique augmentant progressivement leurs frais de transaction, leurs commissions et leurs tarifs publicitaires. Cette situation pose aux entreprises le double défi d’optimiser à la fois leurs canaux de vente et leurs chaînes d’approvisionnement.
VNA/CVN