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L’atelier sur le thème "Mise à jour de la réglementation sur les normes de contrôle des PFAS et des huiles minérales pour les marchés américain et européen", tenu le 26 septembre dans la mégapole du Sud. |
Photo: BTC/CVN |
Cet atelier vise à aider les entreprises à comprendre et à actualiser rapidement les dernières réglementations et tendances en matière de renforcement du contrôle des produits chimiques permanents (PFAS) et des huiles minérales sur les marchés américain et européen.
PFAS et huiles minérales: des normes essentielles
Selon les experts, le contrôle des PFAS et des huiles minérales est crucial, car ces substances sont directement liées à la santé des consommateurs et au risque de pollution environnementale. Les États-Unis et l’Union européenne (UE) appliquent activement des nterdictions et des limites strictes concernant les PFAS dans de nombreux produits, notamment les emballages et les textiles, en raison de leur potentiel de bioaccumulation et de leur toxicité.
L’UE renforce actuellement les contrôles sur les huiles minérales, notamment les MOAH (Mineral Oil Aromatic Hydrocarbons), dans les emballages destinés au contact alimentaire, en raison de préoccupations concernant leurs effets sur la santé.
Par conséquent, le respect de ces nouvelles normes constitue non seulement une obligation légale pour éviter les rejets d’importation et les rappels de produits, mais aussi un avantage concurrentiel essentiel pour renforcer la réputation de la marque et accroître sa part de marché sur des marchés internationaux exigeants.
Lors de l’atelier, Nguyên Quôc Dung, directeur technique de la sarl Eurofins CPT Vietnam, a présenté des mises à jour importantes et des solutions complètes pour aider les entreprises vietnamiennes à relever le défi de la conformité aux réglementations de plus en plus strictes concernant les composés perfluoroalkylés et polyfluoroalkylés (PFAS).
Selon lui les PFAS, également appelés "produits chimiques éternels", sont un groupe de composés organiques fluorés contenant au moins un atome de carbone entièrement fluoré, largement utilisés dans de nombreux secteurs grâce à leurs propriétés telles que la résistance à l’eau, à l’huile, à la chaleur, l’anti-adhérence et l’activité de surface. Les produits de consommation courants tels que les vêtements d’extérieur, les peintures, les colles, les ustensiles de cuisine, les emballages destinés au contact alimentaire et les cosmétiques peuvent tous contenir des PFAS. Cependant, leur utilisation généralisée a conduit à la présence de PFAS partout dans l’environnement, polluant l’eau, le sol et l’air.
M. Quôc Dung a ajouté qu’en réponse à ces impacts négatifs, les organismes de réglementation du monde entier, notamment aux États-Unis et dans l’UE, ont édicté de nombreuses réglementations strictes pour contrôler et interdire l’utilisation des PFAS, notamment la Convention de Stockholm, la loi européenne sur les POP, la loi REACH et les réglementations étatiques américaines. Cela représente un défi majeur, obligeant les entreprises à garantir la conformité de leurs produits afin d’éviter des amendes coûteuses, des poursuites judiciaires et une atteinte à leur image de marque. Il convient de noter que les entreprises nationales peinent actuellement à maîtriser la complexité des tests des PFAS, à déterminer la méthode la plus adaptée et à se conformer de manière rentable.
Il a souligné que, pour résoudre ce problème, une approche consiste à développer des solutions de test avancées, en se concentrant sur l’identification du fluor (F), seul composant chimique commun à tous les PFAS, comme indicateur d’identification, permettant de distinguer les sources de fluor restreintes et non restreintes (PFAS), et ainsi de déterminer avec précision la présence de PFAS dans les produits.
La présentation de M. Quôc Dung a également insisté sur l’importance de contrôler les PFAS tout au long de la chaîne d’approvisionnement et du processus de production afin d’éviter toute contamination croisée. Pour traiter efficacement ce problème et garantir le respect des réglementations d’exportation strictes, notamment sur les marchés américain et européen, les entreprises doivent appliquer des mesures de contrôle rigoureuses. La solution idéale consiste à spécialiser les équipements et les lignes de production. Cela nécessite des lignes de production entièrement séparées, comprenant des machines de trempage et d’étirage-fixation dédiées aux PFAS, ainsi que l’utilisation d’outils distincts dès la phase de préparation chimique, afin d’éviter toute contamination précoce.
De plus, des procédures strictes de nettoyage des équipements sont requises. Après chaque cycle de production impliquant des PFAS, toutes les pièces des machines, des doseurs de produits chimiques aux cuves de trempage, en passant par les tubes métalliques en contact avec le tissu, doivent être soigneusement nettoyées. Il est recommandé d’essuyer l’équipement avec un chiffon sans PFAS après le nettoyage afin d’absorber et d’éliminer les produits chimiques restants. De plus, l’entretien et le nettoyage hebdomadaires du système d’extraction à l’intérieur de la machine d’étirage-fixation sont également importants pour garantir l’élimination des vapeurs et résidus de PFAS qui s’évaporent pendant le séchage.
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Des centaines de délégués et d’experts ont assisté à l'atelier. |
Photo : BTC/CVN |
Risques liés aux huiles minérales
Concernant les risques liés à l’huile minérale dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire et d’emballage, Trân Phuong Huy, directeur du laboratoire de la sarl Eurofins Sac Ky Hai Dang, a expliqué que l’huile minérale, un mélange complexe d’hydrocarbures dérivés du pétrole, est classée en deux groupes principaux : les MOSH (hydrocarbures saturés) et les MOAH (hydrocarbures aromatiques). De par sa polyvalence, l’huile minérale est largement utilisée dans de nombreux secteurs -carburants, lubrifiants, encres d’imprimerie, produits pharmaceutiques, pesticides, emballages et même transformation alimentaire. Cette popularité a créé de nombreuses sources de contamination des aliments par l’huile minérale.
M. Phuong Huy a souligné que la contamination par l’huile minérale peut survenir à toutes les étapes de la chaîne d’approvisionnement : environnement (sol, eau, air), récolte (huiles machines, entrepôts), production et transformation, emballage et transport. En particulier, les matériaux d’emballage en papier recyclé, les encres d’imprimerie, la colle, les enduits de cire et les sacs sont souvent les principales sources de contamination.
Selon lui, la réglementation européenne sur les MOAH dans les aliments est en cours de finalisation et devrait entrer officiellement en vigueur début 2027. La dernière version du projet a divisé les limites autorisées en fonction de chaque groupe de produits, au lieu de se baser uniquement sur la teneur en matières grasses comme auparavant. Parallèlement, des pays membres comme l’Allemagne, les Pays-Bas et la France ont activement imposé des limites distinctes pour les aliments et les matériaux d’emballage. La France, en particulier, a interdit l’utilisation d’huile minérale sur les emballages à partir de 2022 et renforcera encore la réglementation sur les encres d’impression en 2025. Aux États-Unis, l’Agence américaine des produits alimentaires et pharmaceutiques (FDA) a également mis en place une réglementation spécifique concernant la limite d’utilisation des huiles minérales dans certains produits tels que la viande congelée et les confiseries.
M. Phuong Huy a souligné que, pour répondre à ces exigences strictes, une solution consiste à se doter d’un système d’analyse moderne, la méthode LC-GC-FID en ligne étant considérée comme la technique la plus répandue et la plus efficace aujourd’hui. Grâce à cette méthode, les entreprises peuvent quantifier avec précision les résidus de MOSH et de MOAH dans les aliments et les matériaux d’emballage, conformément à la norme ISO 17025. De plus, elles peuvent appliquer des techniques avancées et des processus d’assurance qualité rigoureux pour éliminer les facteurs d’interférence et garantir des résultats extrêmement fiables.
Il a également formulé des recommandations importantes aux entreprises qui envoient des échantillons pour analyse à des tiers : éviter absolument d’utiliser des emballages plastiques tels que des sacs en nylon ou des bouteilles en plastique pour contenir les échantillons, et privilégier les récipients en verre ou les emballages spéciaux en aluminium afin d’éviter toute contamination externe et de garantir l’exactitude des résultats d’analyse.
Grâce à cet atelier, le comité d’organisation espère que les entreprises acquerront les connaissances essentielles pour comprendre de manière proactive les dernières réglementations concernant les interdictions et les restrictions relatives aux PFAS et aux huiles minérales. L’objectif est d’aider les entreprises à évaluer les risques tout au long de la chaîne d’approvisionnement et ainsi à mettre en place des solutions de contrôle qualité efficaces, garantissant ainsi la stricte conformité des produits aux normes de sécurité chimique des États-Unis et de l’UE. Ainsi, les entreprises éviteront non seulement le risque de rejet des produits à l’importation, mais renforceront également leur compétitivité et maintiendront leur position à l’exportation sur ces marchés clés, contribuant ainsi au développement stable de l’économie.
Tân Dat/CVN