La presse fonctionne plus efficacement grâce à l’IA

À l’ère du digital, le journalisme ne peut être dissocié de la technologie. Certaines grandes organisations médiatiques sont devenues des entreprises de presse numérique, suivant le modèle des médias modernes.

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La plupart des entreprises de médias au Vietnam disposent de plusieurs supports à la fois : papier, électronique, clip vidéo, podcast...
Photo : VNA/CVN

La presse fait face à des défis tels que la diversification des sources de revenus, l’application de l’intelligence artificielle (IA) dans la gestion éditoriale et la production de contenus...

La plupart des organismes de presse au Vietnam disposent de plusieurs supports à la fois : papier, électronique, vidéos, podcast... De nombreux établissements diffusent même leur contenu sur les réseaux sociaux…

Cependant, chaque type de presse utilise un logiciel de gestion de contenu (CMS) distinct ou n’en dispose même pas. Dans le même temps, il n’existe aucun logiciel au service de l’administration, pour la gestion du travail, des équipements et des documents.

Les organismes de presse manquent d’outils pour soutenir la production rapide de contenus journalistiques multimédias tels que les eMagazines, les longs formats, les mégastory ; ainsi que pour la gestion de contenu centralisés sur les plateformes de réseaux sociaux telles que Facebook, TikTok, YouTube, Zalo... L’application de l’intelligence artificielle dans les activités éditoriales est encore limitée.

Pour surmonter ces lacunes, Bùi Công Duyên, chef de produit du bureau éditorial ONECMS, a présenté une solution de salle de rédaction intelligente pour les agences de presse, intégrant de nombreux utilitaires modernes pour permettre, entre autre, de concevoir directement des publications spéciales (eMagazine, longform...) ; de gérer journaux imprimés et électroniques en parallèle ; de suggérer des mots clés, de vérifier l’orthographe ou encore de naviguer à partir d’un article vers d’autres publications et supports.

Ce modèle de bureau éditorial engendre par ailleurs un processus de publication fermé, aidant les agences de presse à gérer l’avancement de l’information ; la mise en page et l’édition, la navigation. Il permet aussi la copie du contenu de l’article à l’aide des outils et sa conversion en différents formats de police pour garantir l’absence d’erreurs de police dans les logiciels de mise en page.

Concernant l’utilisation de l’IA dans les rédactions convergentes, Bùi Công Duyên a cité une enquête menée par l’Institut de recherche Reuters et l’Université d’Oxford montrant que les rédactions actuelles sont très intéressées par l’introduction d’outils d’IA dans l’administration éditoriale. Ainsi, l’IA est appliquée au traitement du vietnamien (recherche des fautes d’orthographe, étiquetage des articles par mots-clés, conversion de textes en parole et vice versa...). L’IA suggère et détecte des tendances, des contenus, pour d’autres types de journalisme...

Augmentation du nombre de lecteurs

Google dispose de solutions pour aider les entreprises de presse à développer leur lectorat, a déclaré Nguyên Thi Thùy Duong, experte de Google News Initiative (GNI).

Développer un lectorat comprend les étapes suivantes : comprendre les lecteurs, améliorer la qualité des produits journalistiques, étendre la distribution, augmenter les revenus et cultiver l’innovation et la créativité.

Google dispose de solutions pour aider les entreprises de presse à développer leur lectorat.
Photo : AFP/VNA/CVN

Nguyên Thi Thùy Duong a déclaré que la compréhension du comportement des lecteurs était une étape importante pour augmenter leur nombre. Les données d’une enquête de Google montrent que les entreprises de presse estiment que 80% des fréquentations proviennent de près de 20% des lecteurs.

Selon l’experte de GNI, avec ses applications, Google peut accompagner les agences de presse dans le développement des communautés de lecteurs à travers trois étapes : l’analyse, l’optimisation et l’interaction. Il s’agit plus précisément d’analyser les comportements de lecture et leur corrélation avec les contenus pour ensuite classer les lecteurs en fonction de leur comportement et les identifier par fichiers (les fichiers de lecteurs contribuent à augmenter les revenus publicitaires, les frais d’abonnement, les frais d’adhésion).

Sur la base de données analytiques, les agences de presse peuvent personnaliser l’expérience pour chaque profil de lecteur, enquêter auprès des lecteurs et recevoir des commentaires. “Ce sera un processus de communication continue, la rédaction doit rester constamment au fait des goûts de ses lecteurs”, a déclaré Nguyên Thi Thùy Duong.

Utiliser la technologie à meilleur escient

Cependant, l’utilisation de l’IA dans le journalisme s’accompagne de certains défis, comme la nécessité de maintenir un processus de création de contenu flexible et humain, tout en préservant l’éthique professionnelle et la qualité de l’information. L’IA dans le journalisme suscite donc parfois controverse. Le site web d’informations technologiques CNET l’utilise pour générer des articles, puis les éditeurs vérifient les erreurs avant de les publier.

Salle de rédaction du journal Vietnamplus, relevant de l’Agence Vietnamienne d’Information.
 Photo : VNA/CVN

Le site a admis début 2023 que le programme présentait de nombreuses limites, après qu’un article sur le site d’actualité technologique Futurism ait révélé que plus de la moitié des articles créés avec des outils d’IA devaient être corrigés par des rédacteurs.

L’IA, si elle n’est pas étroitement surveillée, peut être utilisée pour générer automatiquement des fake news ou être vecteur d’informations inexactes. L’IA peut mal comprendre le contexte et produire des analyses inexactes si elle n’est pas correctement formée ou si les données d’entrée ne sont pas suffisamment approfondies.

La capacité de l’IA à évaluer et identifier les émotions des lecteurs, notamment lors de la lecture d’articles, est encore limitée par rapport aux capacités humaines. L’IA dépend en grande partie de la qualité des données d’entrée. Si les données sont de mauvaise qualité ou biaisées, les résultats seront également affectés. Dans des situations d’actualité où les informations évoluent rapidement, l’IA peut avoir du mal à fournir des informations de manière immédiate, continue et permanente et à garantir leur exactitude.

Dans le traitement des informations personnelles notamment, l’IA pose des problèmes de sécurité et de confidentialité, en particulier lorsqu’elle est en charge d’anticiper le comportement individuel.

Pour atténuer cet inconvénient, la combinaison de l’IA et du travail des journalistes est importante et garante de la précision et de l’honnêteté des informations.

Le système doit garantir l’exactitude des informations, empêcher la propagation de rumeurs et fake news et protéger les informations personnelles et les données sensibles. Dans le même temps, il est nécessaire de maintenir la sécurité des équipements réseau et des informations pour garantir un fonctionnement stable et des performances élevées. Le logiciel de gestion de contenu (CMS) devrait également interagir avec les lecteurs via les plateformes de médias sociaux pour créer un environnement engagé, tout en recueillant des commentaires en vue d’améliorer la qualité et le contenu des informations.

Bien que les logiciels d’application de l’IA présentent de nombreuses fonctionnalités remarquables, il ne s’agit en fin de compte que d’un outil que les journalistes doivent apprendre à maîtriser pour créer des produits conformes aux règles et à la déontologie du métier. Elle ne peut être considérée comme un remplacement du travail effectif des journalistes.

Xuân Lôc/CVN

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