Deux militaires vietnamiens engagés

Mac Duc Trong et Dô Thi Hang Nga figurent parmi les premiers officiers vietnamiens ayant participé aux opérations onusiennes de maintien de la paix au Soudan du Sud. Ils partagent ici des souvenirs de leurs belles et nobles missions.

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Le colonel Mac Duc Trong, directeur adjoint du Département vietnamien de maintien de la paix. Photo : TT/CVN

Il y a juste dix ans, le colonel Mac Duc Trong, actuellement directeur adjoint du Département des opérations de maintien de la paix du Vietnam (VNDPKO), relevant du ministère de la Défense, était l’un des deux premiers officiers vietnamiens à participer aux opérations de maintien de la paix (OMP) des Nations unies. Après des années de mission dans des zones extrêmement dangereuses, il est devenu un Casque bleu bien expérimenté.

J’ai lu ce document en anglais sur l’hôpital de campagne de niveau 2 au moins quatre fois, de même que les autres documents, car si l’on ne consulte pas soigneusement les informations fournies, on ne pourra retenir les demandes des Nations unies dans leurs moindres détails”, a-t-il partagé.

Le 27 mai 2014, lors de la cérémonie marquant la fondation du Centre de maintien de la paix du Vietnam (prédécesseur du VNDPKO), le lieutenant-colonel de l’époque Mac Duc Trong et un autre officier ont reçu la décision de leur envoi à la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (MINUSS).

Ce premier Casque bleu vietnamien s’est hardiment engagé dans la nouvelle mission “pour m’enrichir en termes de connaissances et d’expériences”.

Il se souviendra toujours du sentiment ressenti et des premières activités à son arrivée au Soudan du Sud : “Je me rappelle exactement les premières tâches que j’ai effectuées en début de mission ainsi que les lieux que j’ai parcourus”, a-t-il confié.

Surmonter les difficultés

Le colonel Mac Duc Trong (gauche), en mission au Soudan du Sud. 
Photo : VNN/CVN

Bien qu’ils aient bénéficié d’aide et de soutien de l’Organisation des Nations unies (ONU) en matière d’hébergement dans de bonnes conditions, et que la partie japonaise les ait invités à vivre dans un camp militaire “cinq étoiles” à Juba (capitale du Soudan du Sud), avec suffisamment de nourriture, d’infrastructures et une connexion Internet de bonne qualité, Mac Duc Trong et son frère d’armes ont préféré s’installer dans des régions reculées pour mieux observer et étudier les OMP.

Si l’on s’implante au quartier général, on pourra apprendre une partie des activités. Mais si l’on se lance dans des régions les plus reculées ou frontalières, on aura accès à davantage de renseignements au profit de mes camarades qui effectueront les missions suivantes. S’ils sont envoyés dans des régions difficiles, ils devront être bien préparés”, a-t-il expliqué.

La mission dans un pays aussi conflictuel que le Soudan du Sud a gravé dans la mémoire du Casque bleu vietnamien des images “qui dépassent tout ce qu’on avait imaginé”. Témoin de lourds conflits ethniques, entre différents partis, au sein desquels certains groupes armés n’épargnent pas les civils, les femmes ou les enfants, Mac Duc Trong s’est promis de faire de son mieux pour contribuer davantage à la mission de maintien de la paix internationale.

Après avoir brillamment accompli son premier mandat au Soudan du Sud, quelques années plus tard, le colonel Mac Duc Trong a eu l’occasion d’y retourner pour avancer et examiner le déploiement de l’Hôpital de campagne de niveau 2 du Vietnam.

En 2022, il y est renvoyé en tant que chef de la première équipe du génie vietnamienne participant à la Force intérimaire de sécurité des Nations unies pour Abiyé (FISNUA).

Durant plus de 15 mois de service au sein de la FISNUA, l’unité du génie N°1 dirigée par Mac Duc Trong a remis en état des principales voies de circulation de la mission sur une longueur totale de près de 70 km. Elle a transporté plus de 90.000 m3 de terre, construit un aéroport de campagne au service des hélicoptères lourds Mi-26 à Diffra et entretenu deux autres héliports importants de la mission.

En outre, les soldats vietnamiens ont construit des écoles, maisons, appris aux habitants au Soudan du Sud la culture maraîchère et céréale afin de gagner leur vie et d’aider leur famille. Les réalisations de l’unité du génie N°1 ont été bien saluées par les habitants.

Nous apportons un nouveau souffle aux populations locales. Les Casques bleus vietnamiens sont toujours prêts à leur rendre service dans la mesure de leurs capacités. Il y a de très petites choses qui leur rapportent gros. Par exemple, la distance entre le village et l’hôpital le plus proche est de seulement 200 m, mais il n’y a pas de chemin. Lors qu’il pleuvait, les habitants locaux devaient s’y rendre en pataugeant dans la boue. Alors, en seulement un jour et demi, l’unité du génie N°1 a achevé la construction de la route menant à l’hôpital. Et si nous ne les avions pas aidé, il semble que la situation serait restée éternellement comme ça”, a raconté le colonel Mac Duc Trong.

Femme militaire, femme inspirante

La sous-colonelle Dô Thi Hang Nga en compagnie d’enfants au Soudan du Sud lors de sa première mission au sein de la MINUSS. 
Photo : CTV/CVN

La sous-colonelle Dô Thi Hang Nga est la première Vietnamienne à participer à la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (MINUSS), chargée de conseiller et d’assister la gestion des activités militaires.

Avant de prendre la décision de partir, Hang Nga s’est évidemment interrogée sur ce choix et ce qu’il impliquait pour sa famille et ses deux fils encore très jeunes (9 et 11 ans), sur sa capacité à s’adapter à la vie locale et à mener à bien sa mission en tant que première femme militaire vietnamienne dans le cadre de la MINUSS.

Mais ses deux fils l’ont encouragée à partir sans s’inquiéter pour eux. “Mes deux enfants m’ont offert leur oreiller et leur couverture pour que je me sente toujours proche d’eux malgré la distance”, s’est-elle rappelée. Avant d’ajouter que son mari, ses parents et beaux-parents ont eux aussi soutenu sa décision, “malgré des inquiétudes au début”.

Après cette première mission très réussie, le ministère de la Défense et le Département des opérations de maintien de la paix lui ont confié le poste de vice - directrice de l’Hôpital de campagne de niveau 2 N°4 à Bentiu (capitale de l’État d’Unité). Hang Nga est la première femme dirigeante de ce type d’hôpital à participer à une Mission de maintien de la paix.

Ses efforts et contributions sont reconnues par le gouvernement, les organes et les unités concernés.

La sous-colonelle Dô Thi Hang Nga, première femme militaire vietnamienne à la MINUSS. Photo : VNA/CVN

Convaincue d’avoir de la chance d’avoir réussi deux missions de maintien de la paix, la colonelle Dô Thi Hang Nga a estimé qu’être partie accomplir de telles missions dans un pays si lointain fût pour elle une opportunité exceptionnelle. “Pour moi, ces deux missions sont très significatives. J’ai eu la chance d’améliorer mes différentes compétences linguistiques, techniques et diplomatiques ainsi que d’apprendre des techniques de survie, et d’enrichir mon expérience de travail à l’étranger”, a-t-elle partagé.

Les Nations unies encouragent toujours l’envoi de femmes sur des terrains jugés difficiles comme au Soudan du Sud, car celles-ci ont montré qu’elles jouaient toujours un rôle déterminant dans le cadre du maintien de la paix. “Les habitants apprécient les femmes car ils ont davantage confiance en elles. Les femmes échangent plus facilement avec les populations locales, notamment les enfants et les membres des populations qui vivent sur les lieux de conflits”, a-t-elle expliqué.

Fière d’être une femme militaire qui a passé des années à travailler dans un pays témoignant encore de nombreux conflits, Dô Thi Hang Nga souhaite encourager et inspirer les autres femmes officiers. “Grâce à l’expérience acquise, je voudrais inspirer les femmes et contribuer à leurs activités militaires, surtout en termes de diplomatie de la défense, de diplomatie populaire, d’application des hautes technologies, de communication, etc.”, a confié la sous-colonelle. Avant d’ajouter que le taux des femmes reste encore faible dans certains secteurs de l’armée, et qu’il faut les encourager à s’y lancer.

Dô Thi Hang Nga espère que de plus en plus de femmes militaires s’affirmeront dans la vie privée comme professionnelle, en s’enrichissant continuellement de connaissances et de nouvelles techniques et en prenant davantage confiance en elles.

Mai Quynh/CVN

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