Au fil du développement de la crise, le Fonds monétaire international (FMI) se montre de plus en plus inquiet sur la tournure que prennent les choses : cette révision à la baisse est la troisième de l'année, après celles de janvier et mars.
Alors que les marchés financiers estiment depuis plusieurs semaines que le plus dur de la crise appartient au passé, le FMI pronostique, lui, que le Produit intérieur brut (PIB) de la planète se contractera de 1,3% cette année, une première depuis plus d'un demi-siècle, et celui des pays développés, de 3,8%. "L'économie mondiale traverse une grave récession causée par une crise financière massive et une perte de confiance aiguë", souligne l'institution multilatérale dans ses "Perspectives économiques mondiales".
L'année 2010 devrait voir le retour à la croissance du PIB mondial (+1,9%), mais pas de celui des pays développés (qui stagnerait). Et ce ne serait que le début d'une "période de transition difficile, où le taux de la croissance sera notablement plus bas que dans un passé récent".
"Pratiquement toutes les économies développées, et de nombreuses économies émergentes et en développement sont en récession", d'après les économistes du FMI.
L'activité se contracterait violemment cette année aux États-Unis (-2,8%), en zone euro (-4,2%, dont -3,0% pour la France), au Japon (-6,2%), en Russie (-6,0%). Elle aurait considérablement ralenti chez les champions du monde de la croissance, la Chine (+6,5%) et l'Inde (+4,5%).
Déclenchée par la débâcle du système financier américain puis mondial, la récession s'aggrave aussi de ce fait. La dernière révision provient de l'hypothèse "que la stabilisation des marchés financiers va prendre plus longtemps que prévu initialement, même portée par les efforts vigoureux" des dirigeants politiques, écrit le FMI.
Les conséquences s'en feront sentir dans le monde entier. "Le chômage va continuer à croître tant que la croissance sera inférieure à son potentiel", a relevé lors d'une conférence de presse l'économiste en chef du FMI, Olivier Blanchard.
Les conséquences de la crise sont particulièrement sensibles dans le volume des échanges internationaux, qui devrait fondre de 11% cette année, avant de se stabiliser (+0,6%) en 2010.
Le FMI se félicite seulement de la mise en place de plans de relance pour lesquels il a plaidé, et sans lesquels "nous serions en plein dans quelque chose de très proche d'une dépression" mondiale, d'après son principal économiste.
AFP/VNA/CVN