Ouvrant le bal des résultats le 14 avril, Goldman Sachs semblait placer la barre très haut en annonçant 1,81 milliard de dollars pour le bénéfice net réalisé sur les 3 premiers mois de l'année, au risque de laisser ses concurrentes faire pâle figure.
Mais la généraliste JPMorgan Chase a brillamment relevé le défi le 16 avril, en mettant le compteur à 2,14 milliards de dollars de bénéfices.
Le 17 avril, le mauvais élève Citigroup, qui depuis septembre a reçu en 2 tranches 45 milliards de dollars de fonds publics et a dû accepter que l'État monte au capital, affichait à son tour des bénéfices : 1,6 milliard de dollars. Citigroup avait auparavant enchaîné les pertes pendant 15 mois, victime de son appétit pour les titres adossés à des créances douteuses.
Lundi, ce sera au tour de Bank of America de publier ses résultats, avant que Wells Fargo ne soit amené à confirmer ses prévisions d'un bénéfice de 3 milliards de dollars déjà avancées il y a une semaine. La banque d'affaires Morgan Stanley doit également publier ses résultats le 15 avril.
Semblant illustrer la santé retrouvée du secteur financier --grâce aux dizaines de milliards de dollars injectés par le Trésor-- même une banque régionale, la Region Financials de l'Alabama (Sud) a indiqué avoir été rentable au premier trimestre.
"On se dit que si même les banques régionales peuvent être bénéficiaires, cela ne veut pas dire que l'économie va mieux mais ça enlève un gros risque dans les marchés", a commenté Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.
Pour autant, toutes les ombres n'ont pas disparu. De plus en plus d'analystes s'attendent à ce que, une fois épongées les plus grosses pertes liées au crédit hypothécaire, les pertes liées au crédit à la consommation prennent le relais.
L'agence d'évaluation financière Standard and Poor's a d'ailleurs souligné que les résultats "modestes" de Citigroup n'entraîneraient pas de relèvement de sa note, observant que la banque new-yorkaise avait encore dû passer d'importantes provisions et que la performance des activités de détail et de cartes de crédit avait décliné.
Chez JPMorgan Chase, la direction a augmenté les provisions liées à des prêts et le Pdg Jamie Dimon a prévenu que l'activité du groupe dans les cartes de crédit serait déficitaire cette année.
"Il est prématuré de penser que l'économie est sortie d'affaire", a souligné Patrick O'Hare, analyste de Briefing.com.
"Le pire, qu'on avait vu au quatrième trimestre (2008) est passé", a souligné l'analyste Karen Petrou, chez Federal Financial Analytics, mais, a-t-elle souligné, les banques n'ont pas encore fini leur guérison, car "nous n'avons pas eu le temps de faire les réformes nécessaires", a-t-elle dit sur la radio publique NPR. "Le système financier va être encore brinquebalant pendant un certain temps", a-t-elle prédit.
AFP/VCNA/CVN