Justice pour les victimes vietnamiennes de l’agent orange

Le 22 août prochain, la Cour d’appel de Paris rendra son verdict dans le procès intenté par la Franco-Vietnamienne Trân Tô Nga à 14 sociétés américaines, pour avoir fourni de la dioxine à l’armée américaine pendant la guerre au Vietnam. Ce procès a bénéficié d’un large soutien international, et a attiré l’attention du public sur les souffrances des victimes...

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Trân Tô Nga, Française d’origine vietnamienne, âgée de 82 ans, mène depuis 2014 un procès contre des firmes productrices de défoliants toxiques.
Photo : VNA/CVN

Aucune guerre chimique n’est comparable à celle qui a été menée par l’armée américaine au Vietnam entre 1961 et 1971, que ce soit sur le plan de la durée ou sur celui des dégâts provoqués, tant sur la santé humaine que sur l’environnement.

Une lutte pour les droits humains…

La dernière audition en date remonte au 7 mai. Juste avant, plus de 200 personnes, Vietnamiens et Français confondus, avaient défilé pour manifester leur soutien à Trân Tô Nga. Parmi elles, plusieurs journalistes et députés, dont Sandrine Rousseau, du parti Europe Écologie Les Verts.

"Je suis écologiste et donc je la soutiens sans réserve. J’espère qu’elle gagnera et en tout cas, je suis prête à mettre tout mon poids politique dans la balance pour que ce combat pour la justice aboutisse à des indemnisations et à de la reconnaissance", a-t-elle déclaré.

Tom Tallieu, un jeune Français, est quant à lui convaincu qu’il faut absolument soutenir Trân Tô Nga, qui représente des millions de personnes victimes de l’agent orange.

"J’en ai pas mal parlé, autour de moi. Beaucoup de gens ne savent pas ce qui se passe. Pour le Vietnam, on parle beaucoup du napalm, mais pas beaucoup de l’agent orange, qui fait pourtant beaucoup de victimes à retardement. Avec un procès comme celui-là, on peut peut-être changer la façon dont l’industrie fonctionne, et ça me parait nécessaire", a-t-il estimé.

Plus de 200 Vietnamiens en France et amis français ont manifesté samedi 4 mai sur la Place de la République, à Paris, pour soutenir le procès historique de Trân Tô Nga.
Photo : VNA/CVN

Le combat judiciaire de Trân Tô Nga en particulier et les procès intentés précédemment par les victimes vietnamiennes de l’agent orange à différentes firmes chimiques américaines s’inscrivent dans la droite ligne des luttes pour la protection des droits humains. Le fait est que les victimes de l’agent orange sont privées de ces droits fondamentaux.

Elles souffrent en effet de lésions nerveuses, de handicaps divers ou de cécité… Beaucoup de leurs enfants, voire leurs petits-enfants naissent handicapés, alors que ceux qui ont semé les graines de ce désastre se font les apôtres de la protection et le respect des droits de l’homme.

… et pour la dignité des personnes concernées

Le Vietnam, lui, a adopté des mesures spécifiques visant à atténuer les souffrances des victimes de l’agent orange. Chaque année, l’État réserve plus de 10.000 milliards de dôngs (plus de 420 millions d'USD) aux allocations mensuelles et aux soins médicaux qui leur sont destinés. Au total, 320.000 personnes bénéficient ainsi d’allocations, au titre de leurs contributions à la révolution.

Les familles dont l’un des membres est victime de la dioxine peuvent quant à elles prétendre à une assurance maladie gratuite. On notera enfin que des milliers de personnes gravement atteintes, des enfants malformés pour la plupart d’entre elles, sont soignées dans 12 villages baptisés villages de Paix ou d’Amitié.

Le 10 janvier 2004, l’Association des victimes vietnamiennes de l’agent orange/dioxine a été créée dans le but de protéger les victimes et de les représenter à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

C’est un combat long et douloureux, mais qui doit être mené et qui sera mené jusqu’au bout…

VOV/VNA/CVN

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