Deux sœurs en or aux SEA Games 32

My Hanh (26 ans) et My Trang (22 ans) ont ajouté un nouveau chapitre à leur belle histoire familiale lors des 32es Jeux d’Asie du Sud-Est, tenus en mai dernier au Cambodge, en défendant avec succès leurs titres de championnes de lutte.

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My Hanh (droite) et My Trang lors des SEA Games 32, tenus en mai dernier au Cambodge.

Avec un total de 136 médailles d’or, 105 d’argent et 118 de bronze, le Vietnam a terminé en tête du classement final des nations lors des 32es Jeux d’Asie du Sud-Est (SEA Games 32). C’est également la première fois que le Vietnam domine le classement des médailles lors de deux éditions consécutives de ces jeux.

La lutte a été la discipline la plus fructueuse du pays avec 13 médailles d’or. Derrière ce succès, il y a de belles histoires, notamment celle de deux sœurs qui ont défendu leurs titres dans la même discipline.

Dans l’après-midi du 15 mai 2023, tout comme il y a un an lors des SEA Games 31 disputés au Vietnam, la sœur cadette, Nguyên Thi My Trang, est arrivée en finale des moins de 57 kg. De manière admirable, elle a remporté la victoire et décroché une médaille d’or en moins de 30 secondes.

Après sa victoire, My Trang s’est précipitée vers le ring pour regarder et encourager sa sœur aînée, Nguyên Thi My Hanh (-62 kg). Malgré l’épuisement, My Trang a continué à l’encourager.

Un cri du cœur “Allez ma sœur !” de la part de My Trang a retenti dans tout le gymnase, ravivant son énergie pour exécuter de puissantes attaques sur son adversaire. Et comme My Trang, la grande sœur a également remporté une victoire facile après quelques minutes.

My Hanh lors de la finale des -62 kg des SEA Games 32.

Après la victoire, My Hanh ne pouvait cacher sa joie : “Quand j’ai vu My Trang debout au loin sur le ring, en train d’applaudir, j’ai ressenti une grande joie. C’était la deuxième fois aux SEA Games que nous partagions la même gloire”.

Apparemment, l’expérience de My Hanh a inspiré My Trang, alors que c’était la troisième fois que sa sœur aînée remportait la médaille d’or.

Un parcours glorieux

Dans l’ivresse de la victoire au Cambodge, la lutteuse My Hanh s’est remémorée les moments où les deux sœurs s’entraînaient dur ensemble. Leur parcours a été semé d’embûches, mais rien n’a pu ébranler leur volonté de fer.

My Hanh et My Trang sont respectivement la deuxième et la troisième d’une fratrie de sept enfants. Elles ont décidé de faire tout leur possible pour aider leurs parents qui étaient dans une situation financière difficile. Elles ont choisi de pratiquer la lutte à haut niveau afin de soulager le fardeau familial.

My Hanh et My Trang s’entraînent ensemble.
Photo : VNA/CVN

En 2010, un cousin, qui faisait partie de l’équipe de lutte de la province de Thua Thiên Huê (Centre), a invité My Hanh à tester ses compétences dans un centre sportif local. La jeune fille de 13 ans, qui ne connaissait rien à la lutte à l’époque, a été sélectionnée.

“L’agriculture est difficile, mais la pratique du sport est encore plus exigeante. Les premiers jours d’entraînement, j’étais épuisée. Il m’arrivait de pleurer et de vouloir abandonner”, a raconté My Hanh, qui a intégré l’équipe nationale trois ans plus tard.

“Mais s’entraîner signifiait avoir un salaire pour subvenir aux besoins de ma famille. Mes parents et mes entraîneurs m’ont beaucoup encouragée. Je suis bénie que mes efforts aient porté leurs fruits”, a-t-elle partagé.

My Hanh a remporté de nombreux titres nationaux dans la catégorie des moins de 62 kg, ainsi qu’une médaille de bronze aux Jeux asiatiques (ASIAD) en 2018, des médailles de bronze aux Championnats asiatiques de la jeunesse en 2017 et 2018, et deux d’or aux SEA Games 30 et 31.

Plus tard, My Hanh a suggéré à My Trang et à leurs deux sœurs cadettes, Nguyên Thi My Linh (20 ans) et Nguyên Thi My Tiên (18 ans), de suivre leurs traces.

Photos : VNA/CVN

“J’ai accepté parce que j’aimais aussi la lutte. De plus, cela allégerait la charge de travail de mes parents, car ils n’auraient plus à me nourrir. Même si je souhaitais toujours retourner à l’école un jour et avoir un emploi autre que lutteuse”, a confié My Trang. Elle a remporté dix médailles d’or aux SEA Games et des médailles de bronze aux Championnats d’Asie de la jeunesse en 2018 et 2019, toujours dans les moins de 57 kg.

“Grâce à ma grande sœur My Hanh, j’ai appris beaucoup de choses et je me suis passionnée pour la lutte. Je m’y tiendrai jusqu’au bout”, a affirmé My Trang avec enthousiasme.

Les quatre sœurs, My Hanh, My Trang, My Linh et My Tiên, sont actuellement de jeunes lutteuses prometteuses. My Linh a montré son potentiel en remportant deux médailles d’or au Championnat de la jeunesse d’Asie du Sud-Est en 2018 et 2019 dans les moins de 55 kg.

De gauche à droite : My Tiên, My Trang, My Hanh et My Linh.
Photo : webthethao/CVN

“My Hanh est impressionnante avec son style offensif. My Trang est forte en défense, tandis que son style écrasant peut désorienter ses adversaires dès les premières secondes. Elle sera l’espoir de médaille du pays dans les compétitions internationales d’ici un à deux ans”, a estimé l’entraîneur Dinh Van Kiên. Il est également le père adoptif de My Hanh et a joué un rôle crucial dans la découverte, la formation et le développement de son talent ainsi que celui de ses jeunes sœurs.

Selon lui, My Linh combine les styles de ses sœurs. Elle lutte avec technique et est à la fois performante en attaque et en défense. “Ces trois-là ont un fort esprit de compétition. Chaque fois qu’elles se retrouvent sur le tapis, elles se battent de toutes leurs forces. Elles domineront les tournois nationaux et laisseront leur empreinte plus loin”, a souligné Dinh Van Kiên.

“Je suis tellement heureuse. Nous avons remporté une autre médaille d’or ensemble aux SEA Games. C’est une grande récompense et nous continuerons à donner le meilleur de nous-mêmes pour notre pays”, s’est réjouie My Hanh.

My Hanh (droite) et My Trang posent avec leurs médailles remportées aux SEA Games 32.
Photo : CTV/CVN

Actuellement, les deux sœurs vivent dans la même chambre au Centre national d’entraînement sportif de Hanoï. Elles participeront au tournoi de lutte asiatique U23 organisé au Kirghizistan. De plus, elles se préparent pour les ASIAD qui se dérouleront en septembre 2023 en Chine. Elles nourrissent également l’ambition de se qualifier pour les Jeux olympiques de 2024 en France.

Des lutteuses prometteuses

Après son succès au Cambodge, My Hanh s’est vu décerner l’Ordre du Travail de 3e classe pour ses médailles d’or remportées lors des trois dernières éditions des SEA Games. De son côté, My Trang a reçu une reconnaissance spéciale de la province de Thua Thiên Huê pour sa contribution au sport et a été nommée fonctionnaire du ministère de la Culture et des Sports.

Avec joie, My Trang a partagé : “Ma sœur est devenue salariée en 2020. Maintenant, j’ai également la possibilité de devenir une sportive officielle de la province de Thua Thiên Huê. Cela me procure une certaine tranquillité d’esprit et me garantit une sécurité après ma carrière sportive. C’est aussi une source de motivation pour les jeunes générations de la province, les encourageant à se surpasser et à aspirer à devenir comme moi, voire mieux”.

Les SEA Games 32 resteront un souvenir mémorable pour My Hanh et My Trang, car elles ont défendu avec succès leurs titres ensemble. Cependant, ces résultats ne représentent pas encore leur meilleur niveau. Elles auront encore à affronter des compétitions plus relevées et plus difficiles à l’avenir.

Phuong Nga/CVN

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