Patrimoines culturels de Huê : 30 ans d’intégration mondiale

Il y a 30 ans, l’ensemble de monuments de Huê a été inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Depuis, des mesures de protection et de gestion ont été mises en œuvre, permettant de faire rayonner sa valeur universelle exceptionnelle.

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Touristes visitant la Cité impériale de Huê (Centre).
Photo : Hoàng Hùng/VNA/CVN

L’ensemble de monuments de Huê est situé dans la ville et aux alentours (districts de Huong Trà, Huong Thuy, Phú Vang et Phú Lôc), province de Thua Thiên Huê, au Centre du pays, avec un accès facile à la mer.

Établie capitale du Vietnam en 1802, Huê ne fut pas seulement le centre politique mais aussi le centre culturel et religieux sous la dynastie des 13 rois Nguyên, la dernière dynastie féodale de l’histoire vietnamienne qui régna de 1802 à 1945. Au cours de cette période, de très nombreux ouvrages architecturaux de grande valeur furent construits.

L’ensemble de monuments de Huê a subi les conséquences des guerres ainsi que celles du développement moderne et de l’expansion d’établissements humains. Dans l’ensemble, le patrimoine dans son cadre paysager est cependant suffisamment bien préservé, ou inventorié, pour démontrer que son intégrité générale est maintenue. En effet, les caractéristiques essentielles des architectures et paysages sont demeurées intactes depuis la construction d’origine du site au début du XIXe siècle.

Le 11 décembre 1993, l’ensemble de monuments de Huê était officiellement inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, devenant alors le premier site honoré du Vietnam.

Architectures originales

Situé au cœur de la ville de Huê et sur la rive nord de la rivière des Parfums, le système architectural représentant le pouvoir du régime centralisé des Nguyên a relativement bien résisté aux vicissitudes du temps.

La maison-jardin An Hiên a su conserver son architecture originelle. 
Photo : Dô Truong/VNA/CVN

L’ensemble de monuments comprend principalement trois enceintes qui s’imbriquaient : Kinh Thành (Citadelle de Huê), la plus extérieure, destinée à héberger les bâtiments administratifs ; Hoàng Thành (Cité impériale) consacrée aux palais royaux et lieux de pèlerinage ; Tu Câm Thành (Cité pourpre interdite) pour les résidences royales. Ces trois monuments imbriqués sont disposés de manière opposée sur un axe vertical orienté nord-sud. Ce réseau de fortifications, combinaison harmonieuse entre la quintessence de l’architecture orientale et occidentale, se trouve dans un cadre naturel harmonieux.

La Citadelle était le centre administratif du Vietnam aux XVIIe et XVIIIe siècles. Elle a été dessinée en s’inspirant de la philosophie orientale ancienne et de la tradition vietnamienne. Elle respecte également les conditions physiques du site, notamment la rivière des Parfums et la montagne Ngu Binh (appelée l’Écran royal).

La Cité impériale est limitée par une enceinte carrée de 600 m de côté environ, percée de quatre portes dont la principale est Ngo Môn (Porte du Midi), qui était exclusivement réservée à l’empereur. Elle se compose d’une centaine d’édifices qui étaient les sièges des organes suprêmes de la monarchie et des sanctuaires dédiés aux rois.

À l’intérieur de ce périmètre se trouve la Cité pourpre interdite, qui était le lieu de résidence de l’empereur et de sa famille, accessible aux seuls proches et aux serviteurs.

Situés à l’ouest de la Cité impériale, les tombeaux majestueux des rois Nguyên sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial au titre de l’ensemble de monuments de Huê. Au milieu des collines, au bord de la rivière des Parfums, ils sont typiquement d’architecture vietnamienne. Disposés en pleine nature, chacun reflète la personnalité et le goût de l’empereur.

Hormis les majestueux palais et tombeaux, Huê conserve de nombreux édifices architecturaux uniques liés aux institutions du pouvoir royal où l’harmonie dans la disposition des espaces a atteint son apogée.

Il s’agit aussi d’une ville des jardins avec ses anciennes maisons cachées au milieu des quartiers paisibles. Chaque “maison-jardin” reflète la Cité impériale en miniature. La combinaison entre l’architecture et les paysages a fait de Huê une ville d’harmonie entre la nature et l’homme.

Pendant près d’un siècle et demi, Huê fut la capitale d’une dynastie féodale orientale avec les institutions politiques basées sur les fondements du confucianisme et constituant autrefois le centre du bouddhisme. Hormis les majestueux palais et architectures dorées de la cour impériale, elle abrite également des centaines d’anciennes pagodes situées au milieu des montagnes et forêts.

La musique et les fêtes traditionnelles de cette région portent aussi son identité culturelle. À la cour royale, il y avait les fêtes Nam Giao (cérémonie en l’honneur du Ciel et de la Terre, offerte par le roi), Xa Tac, Nouvel An, Doan Duong (fête du 5e jour du 5e mois lunaire), Ban Sóc (cérémonie de distribution du nouveau calendrier à l’occasion de la Nouvelle Année)... Chacune comportait des étapes rituelles dont l’essence était la musique cérémonielle. Dans le folklore, les divers types de fêtes comme Hòn Chén, Câu Ngu (prière pour la bonne pêche), la cérémonie des offrandes aux pagodes, temples, maisons communes... sont associés à une variété de genres musicaux.

Les divers styles de musique traditionnelle sont encore préservés presque intacts au cœur de Huê. Le nha nhac (littéralement “musique élégante”), musique de cour vietnamienne, a été inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité (originellement proclamé en 2003), le premier du genre reconnu du Vietnam.

Conservation efficace

L’ensemble de monuments de Huê est un exemple éminent de planification et de construction d’une ville capitale défensive complète, construite en un temps relativement court au début du XIXe siècle de notre ère. L’intégrité du plan urbain et la conception des bâtiments en font un modèle exceptionnel de planification urbaine féodale tardive en Extrême-Orient.

Le tombeau de Khai Dinh. 
Photo : Hô Câu/VNA/CVN

Trente ans après avoir été reconnu comme patrimoine mondial de l’UNESCO, grâce à l’attention du gouvernement, des ministères concernés et des services compétents, ainsi qu’à l’aide active de l’UNESCO et de la communauté internationale, l’authenticité des monuments est bien préservée. Les travaux de restauration partielle ont été menés conformément aux normes internationales.

De nombreux mécanismes et politiques de protection et de gestion ont été promulgués, servant de base juridique à la stratégie de préservation et de valorisation des patrimoines culturels matériels et immatériels de Huê”, a affirmé Nguyên Van Phuong, président du Comité populaire de la province de Thua Thiên Huê.

Actuellement, nous sommes heureux de témoigner de la transformation de l’ensemble de monuments de Huê, grâce à de nombreux projets d’investissement dans la conservation”, a estimé Miki Nozawa, représentante en chef par intérim de l’UNESCO au Vietnam.

Et d’ajouter : “L’ensemble du site figure parmi les zones de vestiges les mieux préservées. La Cité impériale de Huê est un exemple de réussite au Vietnam et dans la région de l’Asie du Sud-Est”.

Le patrimoine de Huê est également un canal de diplomatie culturelle distinguée, jouant un rôle crucial dans la promotion des relations diplomatiques, de la coopération amicale et de la compréhension mutuelle entre le Vietnam et le monde. C’est un lieu fréquent d’accueil de dirigeants, de chefs d’État et de partenaires nationaux et internationaux lors de leurs visites à Huê et au Vietnam, qui leur laisse des souvenirs impérissables.

Mai Huong/CVN

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