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| Photo : VNA/CVN |
À l’approche de ce rendez-vous historique, le président de la République, Lương Cường, a adressé un message aux chefs d’État et aux amis des cinq continents, exprimant l’esprit du pays : " Anticybercriminalité - Partage des responsabilités - Cap vers l’avenir ". Il a affirmé la détermination du Vietnam à œuvrer pour l’unité, la coopération et le respect du droit afin de protéger l’espace numérique, bien commun de l’humanité.
Le 24 décembre 2024, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté la Convention sur la cybercriminalité et désigné Hanoï comme lieu de la cérémonie de signature, reconnaissant ainsi le rôle et la crédibilité du Vietnam dans la lutte contre la cybercriminalité - un défi de sécurité non traditionnelle aux implications profondes pour la paix, la stabilité et le développement dans le monde.
Cet accord intervient alors que la révolution numérique engendre à la fois une explosion d’innovation mais aussi une montée en puissance des risques : la cybercriminalité, mouvante et transfrontalière, touche de multiples domaines : escroquerie et spoliation de biens, intrusion et vol de données, sabotage d’infrastructures critiques ou encore attaque de systèmes de gestion.
Selon l'ONU, les pertes économiques mondiales dues à la cybercriminalité dépassent les 8.000 milliards de dollars par an, avec des millions d'attaques enregistrées quotidiennement.
Aux États-Unis, qui possèdent l'une des infrastructures numériques les plus avancées, le Bureau des plaintes pour la criminalité sur Internet du FBI (Internet Crime Complaint Center - IC3) a reçu près de 860.000 signalements individuels en 2024. Les pertes estimées s'élèvent à plus de 16 milliards de dollars, marquant une hausse stupéfiante de plus de 33% par rapport à 2023.
En Europe, le rapport Threat Landscape 2024 de l'Agence de l'Union européenne pour la cybersécurité (ENISA) a recensé 11.000 incidents majeurs. Les rançongiciels (ransomwares) et les attaques par déni de service distribué (DDoS) figurent parmi les menaces les plus graves, touchant particulièrement les secteurs critiques comme la santé, l'éducation et les services publics.
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| Le général de brigade Lê Xuân Minh, directeur du Département de la cybersécurité et de la lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information (A05) du ministère de la Sécurité publique. Photo : VNA/CVN |
Au Vietnam, la situation évolue rapidement. Le général de brigade Lê Xuân Minh, directeur du Département de la cybersécurité et de la lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information (A05) du ministère de la Police, a indiqué que plus de 100.000 affaires de cybercriminalité et d'incidents numériques avaient été enregistrées récemment. Il a souligné que les groupes criminels sont de plus en plus organisés, internationalisés et capables de cibler des infrastructures nationales critiques ou de grandes entreprises économiques.
Dans ce contexte, la réponse ne peut être que collective. Il s’agit de renforcer la coopération multilatérale, l’entraide judiciaire, le partage des preuves électroniques et les capacités globales. C’est pourquoi la Convention de Hanoï apparaît comme un pas indispensable pour transformer les engagements de bonne volonté en obligations légales concrètes.
Les étapes majeures de la Convention de Hanoï
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| Le représentant de la délégation du Vietnam prend la parole lors de l’adoption de la Convention de Hanoï, dans l’après-midi du 24 décembre 2024 (heure de New York). |
| Photo : VNA/CVN |
En 2019, l'Assemblée générale de l'ONU a adopté une résolution lançant l'élaboration d'un instrument international complet de lutte contre la cybercriminalité. Il s'agit du premier traité pénal international global de l'ONU sur ce sujet et du premier instrument multilatéral sur la criminalité en près de vingt ans, depuis la Convention de Palerme (2000). Après huit cycles de négociation officiels et cinq sessions intermédiaires échelonnés sur environ 30 mois (de février 2022 à août 2024), l'Assemblée générale a finalement adopté la Convention le 24 décembre 2024.
Le texte est structuré en neuf chapitres et 71 articles. Il définit notamment : les comportements criminels (accès non autorisé, altération de systèmes, exploitation des enfants, blanchiment de capitaux issus de la cybercriminalité) ; les pouvoirs d'enquête et de répression; les principes de coopération internationale, de prévention, de renforcement des capacités et de sensibilisation.
Selon Ghada Waly, directrice exécutive de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), cette convention représente une "étape historique, le premier traité multilatéral en plus de vingt ans dans ce domaine". Elle a souligné que dans un contexte où la technologie facilitait une criminalité plus vaste, rapide et étendue - allant du terrorisme au trafic de drogue et d'êtres humains, en passant par le blanchiment en ligne - cet instrument arrive à point nommé pour permettre aux États d'agir de concert.
D’après le vice‑ministre des Affaires étrangères, Dang Hoàng Giang, ancien ambassadeur et chef de délégation vietnamienne aux Nations unies (2022‑2025), le Vietnam a soutenu dès le début cette initiative majeure de l’ONU. De 2022 à 2024, une mission inter‑institutionnelle vietnamienne, sous l’autorité du Président de la République et pilotée par le ministère de la Police et le ministère des Affaires étrangères, a largement contribué aux huit cycles de négociation. " Avec la stratégie de diplomatie multilatérale, le Vietnam a toujours choisi de s’engager de façon proactive dans l’élaboration des cadres juridiques internationaux en veillant aux intérêts nationaux. Nous avons aussi participé à l’insertion, dans la convention, de principes fondamentaux garantissant l’intérêt commun de tous les pays : respect de la souveraineté, indépendance nationale, non‑intervention et respect du droit international", a‑t‑il déclaré.
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| Inforgraphie : VNA/CVN |
Lors des négociations, le Vietnam a joué un rôle de coordination pour plusieurs dispositions essentielles. Les contributions vietnamiennes ont été saluées par la communauté internationale, et l’ONU a pu aboutir à un traité achevé, compatible avec les intérêts nationaux et les systèmes juridiques des États membres. Dang Hoàng Giang a également souligné que c’était la première fois qu’une convention mondiale dans un domaine si prioritaire était associée à un lieu vietnamien - une reconnaissance du rôle du Vietnam dans son élaboration.
Les efforts du Vietnam dans la lutte contre la cybercriminalité
Ces dernières années, le Vietnam a déployé de nombreux efforts et réalisé des progrès significatifs dans la prévention et la lutte contre la cybercriminalité. En 2018, la Loi sur la cybersécurité du Vietnam est entrée en vigueur pour protéger la sécurité nationale et assurer l'ordre et la sécurité dans le cyberespace, protéger les droits et intérêts légitimes de l'État, des organisations et des individus, exigeant des plateformes et des entreprises technologiques qu'elles respectent la législation et la souveraineté numérique du pays où elles fournissent leurs services.
Le travail de garantie de la cybersécurité a été défini comme une tâche clé et régulière, étroitement liée à la défense de la Patrie dans la nouvelle situation, comme stipulé dans la Résolution du XIIIe Congrès national du Parti et les résolutions thématiques récentes du Parti.
Auparavant, la question de la "sécurité non traditionnelle", y compris la cybersécurité, avait été abordée dans les documents du Parti, tels que la Résolution N°08/NQ-TW du 17 décembre 1998 du Bureau politique du VIIIe mandat, qui mettait en garde contre les défis non traditionnels pour la sécurité nationale. Sur cette base, le cadre juridique a été progressivement amélioré : la Loi sur la sécurité nationale de 2004, la Loi sur la cybersécurité de 2018 ; le programme national de transformation numérique selon la Décision N°749/QD-TTg du 3 juin 2020 du Premier ministre considère que "garantir la sécurité et la cybersécurité est essentiel pour une transformation numérique réussie et durable, et fait partie intégrante de la transformation numérique" ; les réglementations sur la protection des données personnelles créent un cadre clair pour le traitement, le stockage et la transmission des données ; les normes techniques et les procédures de coordination pour la réponse aux incidents.
Les agences fonctionnelles ont renforcé leur capacité de surveillance, d'alerte et de réponse aux incidents à l'échelle nationale, organisant régulièrement des exercices, démantelant des campagnes d'escroquerie et des réseaux de cybercriminalité. Le Vietnam promeut également fortement la communication et l'éducation aux compétences numériques pour le public, tout en perfectionnant les mécanismes de coordination entre l'État, les entreprises et les utilisateurs, et en renforçant la responsabilité des plateformes transfrontalières lors de la fourniture de services au Vietnam.
Le Vietnam est un membre actif de nombreux mécanismes régionaux et interrégionaux sur la cybersécurité, coordonnant toujours étroitement avec les organisations internationales chargées de l'application de la loi dans l'enquête et le traçage des cybercrimes ; partageant son expérience et renforçant les capacités avec les pays de l'ASEAN ; et préconisant les mécanismes d'assistance juridique mutuelle et d'extradition conformément aux traités internationaux.
L'adoption par l'ONU de la Convention contre la cybercriminalité et son ouverture à la signature à Hanoï confirment l'engagement du Vietnam en faveur de l'intérêt commun dans la lutte contre ce fléau mondial.
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| Le 23 octobre, au Centre national des conférences, le président Luong Cuong a assisté à la répétition générale en vue de la cérémonie de signature et de la conférence de haut niveau de la Convention de Hanoï. |
| Photo: VNA/CVN |
Le 15 octobre, en conclusion d'une réunion de coordination sur la préparation de la cérémonie d'ouverture à la signature de la Convention, le président Luong Cuong a affirmé que l'accueil de cet événement majeur démontrait que le Vietnam était un pays hôte très responsable ; un ami, un partenaire fiable, un membre actif et responsable de la communauté internationale ; prêt à contribuer à la paix, à la stabilité et au développement du monde ; et respectueux de la Charte des Nations unies et du droit international.
Selon le rapport du Comité directeur de la cérémonie, au 14 octobre, 93 délégations - dirigées par des chefs d'État, de gouvernement ou des ministres - avaient confirmé leur participation à l'événement. Au total, plus de 1.000 délégués et journalistes sont attendus.
La présence du secrétaire général des Nations unies, António Guterres, souligne l'importance de cet événement. En marge de la cérémonie de signature officielle, un programme riche est prévu, incluant des tables rondes de haut niveau animées par les dirigeants des ministères vietnamiens concernés et l'ONUDC ; 38 ateliers et discussions spécialisées, et plus de 20 stands d'exposition.
La Convention de Hanoï marque une étape cruciale dans le renforcement de la coopération mondiale pour faire face à la cybercriminalité. Cette initiative contribuera non seulement à protéger la sécurité, l'économie et l'ordre social des nations, mais visera également à construire un cyberespace sûr et transparent et à promouvoir le développement durable.
VNA/CVN







