>> Règlement du concours "Jeunes Reporters Francophones 2025"
>> "Jeunes reporters francophones 2025" : “Je m’éduque, donc j’agis”
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La délibération du jury, organisée le 1er octobre à Hanoï, a marqué une étape décisive de la 10e édition du concours. |
Photo : Trân Truong/CVN |
Le concours, lancé le 1er août dernier avec le soutien de la Représentation régionale Asie-Pacifique de l’Organisation internationale de la Francophonie (REPAP/OIF), a suscité un engouement remarquable. Cette année, le secrétariat du concours a reçu 155 articles - un record, contre 107 lors de la 9e édition et 118 lors de la 8e.
Une participation en hausse constante
Au total, 236 candidats francophones, âgés de 18 à 35 ans, se sont inscrits, dont 42 garçons et 194 filles. Parmi eux figurent également des participants venus d’Afrique, notamment trois Congolais et deux Béninois, preuve de l’attractivité croissante de l’événement au-delà des frontières vietnamiennes.
Les établissements universitaires francophones du pays ont répondu présents, particulièrement l’Université de Cân Tho (56 candidats) et l’Université de langues et d’études internationales (ULIS) relevant de l’Université nationale de Hanoï (51 candidats), qui se distinguent comme les plus représentés.
Pour Virginie Taverne, responsable communication francophone à l'Université des sciences et technologies de Hanoï (USTH), la francophonie ne se limite pas à la langue : “À l’USTH, la langue pédagogique est l’anglais, car c’est une université scientifique. Pourtant, la francophonie y existe bel et bien : elle n’est pas seulement une question de mots, mais d’esprit et de valeurs. Les jeunes que nous lisons dans ce concours montrent que la francophonie, c’est avant tout un partage d’humanité, d’ouverture et de solidarité”, explique-t-elle.
Elle ajoute que le thème de cette année, centré sur la transmission et l’action, a particulièrement résonné : “Dans presque tous les articles, on retrouve la référence au thème +Je m'éduque, donc j'agis+ et à des messages inspirants. Les jeunes expriment aussi leurs doutes sur l’avenir, mais en définitive, ils affirment que la francophonie est un choix pertinent, au moins pour l’esprit qu’elle porte".
Des profils variés, du Nord au Sud
Du Nord au Sud du Vietnam, la diversité des participants illustre la vitalité de la francophonie. À Hanoï, les étudiants de l’Université de commerce extérieur (36 candidats), de l’Université de Hanoï (27) ou encore de l’université Phenikaa (27) ont pris part avec enthousiasme. Au Centre, on note la présence de trois étudiantes de l’Université de Huê et d’un candidat de l’Université de Dà Nang. Dans le Sud, l’Université de Cân Tho domine avec plus d’une cinquantaine de jeunes reporters en herbe.
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Les plus jeunes participants, nés en 2007, incarnent une nouvelle génération francophone prometteuse : Nguyên Trân Thùy Chi (Université nationale de l’économie-NEU), Nguyên Anh Kiêt (ULIS) et Nguyên Quynh Diêp (NEU). Le doyen de l’édition est Kandolo Herman, né en 1991, étudiant congolais de l’Université internationale de Hanoï.
Priscille de Cambourg, chargée de mission à l’ambassade de France, a été frappée par la richesse des témoignages : “Beaucoup d’articles racontent une relation personnelle avec l’apprentissage du français et montrent comment l’éducation permet de faire des choix stratégiques dans la vie. Ce qui m’a marquée, ce sont les thèmes d’actualité abordés : l’écologie, le numérique, l’engagement associatif, mais aussi la défense des minorités ethniques et sociales”, souligne-t-elle.
Elle insiste sur la diversité géographique et la vitalité francophone partout au Vietnam : “Que ce soit dans les montagnes du Nord, à Hanoï ou dans le Sud à Cân Tho, on voit des jeunes dynamiques qui se rassemblent autour de projets associatifs et éducatifs. Cela montre que la francophonie est vivante, connectée à la société et profondément engagée”.
La délibération du jury de cet après-midi a constitué un moment décisif. Les membres ont examiné les articles et photoreportages reçus afin de sélectionner les meilleures productions pour la suite du concours. La qualité et la diversité des textes, centrés sur le rôle de l’éducation comme moteur de citoyenneté et d’engagement, ont nourri les débats.
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Le groupe d'auteurs reçoit le 1er Prix en 2024, remis par le représentant régional pour l'Asie et le Pacifique de l'OIF, Edgar Doerig, et la directrice générale adjointe de la VNA, Đoàn Thi Tuyêt Nhung. |
Photo : Tuân Anh/VNA/CVN |
Selon Lê Tuyêt Nhung, chargée de projets culturels à Wallonie-Bruxelles, l’évolution est flagrante : “Beaucoup écrivent comme des natifs, avec un français soutenu et fluide. Et surtout, on découvre dans leurs articles des personnages engagés, porteurs de valeurs, qui inspirent. On est à la fois dans la théorie et dans la pratique : les jeunes montrent qu’ils s’instruisent pour mieux agir”, explique-t-elle.
Elle insiste aussi sur l’intérêt pédagogique du concours : “Rédiger un article suppose de chercher, de vérifier, d’enquêter. C’est une excellente manière pour eux de perfectionner leur français tout en s’initiant au métier de journaliste”, ajoute-t-elle.
Conformément au règlement, les œuvres doivent être entièrement originales et exemptes de tout recours à l’intelligence artificielle. Chaque participant pouvait soumettre jusqu’à cinq travaux, qu’il s’agisse d’articles ou de photoreportages.
Pour Doàn Thi Y Vi, rédactrice en chef adjointe du Courrier du Vietnam, cette édition marque un tournant. “Cette année, nous observons un nombre record de participants, ainsi qu’un nombre exceptionnel d’articles soumis, surpassant ainsi les éditions précédentes. Le thème retenu pour cette 10e édition, +Je m’éduque, donc j’agis+, semble particulièrement familier aux étudiants”, a-t-elle déclaré.
Elle dit avoir été “impressionnée par la qualité globale des articles, qui excellent tant sur le plan du thème que des informations, des photographies et de la rédaction” et ajoute : “La qualité de certains articles rédigés par des débutants, notamment des étudiants nés en 2006 et 2007, est vraiment remarquable”.
Une francophonie dynamique et engagée
Au-delà des chiffres, le concours “Jeunes Reporters Francophones” incarne un véritable tremplin pour les jeunes passionnés de journalisme. Il offre un espace d’expression où la langue française devient un outil de réflexion, de partage et de mobilisation autour des grands enjeux sociétaux.
Les résultats de cette demi-finale ouvriront la voie vers les étapes finales de la compétition, qui promettent de révéler des plumes originales, créatives et profondément engagées.
Mai Quynh/CVN