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Pour maintenir un rythme positif et atteindre les objectifs annuels fixés, les services compétents et les entreprises doivent intensifier leur coopération, tirer parti des accords de libre-échange, élargir les marchés et renforcer leur résilience face aux défis mondiaux, a remarqué le ministre de l’Industrie et du Commerce, Nguyên Hông Diên. Il a averti que ces performances masquent encore de nombreux risques liés aux tensions géopolitiques, à la concurrence stratégique entre grandes puissances, au durcissement de la politique commerciale américaine et aux menaces de perturbations des chaînes d’approvisionnement.
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Les entreprises redoublent d’efforts pour mettre en œuvre des mesures adaptées et maintenir la dynamique d’exportation au 4e trimestre. |
Photo : VNA/CVN |
Diversifier les débouchés
Les résultats enregistrés sur les neuf premiers mois de l’année constituent une base solide. Le commerce extérieur du pays s’est élevé à près de 681 milliards de dollars, en hausse de 17,3% sur un an. Les exportations ont atteint environ 348,7 milliards de dollars, soit une augmentation de 16% en glissement annuel. La dynamique est particulièrement marquée dans les secteurs agricoles, halieutiques et dans l’industrie manufacturière.
Néanmoins, les entreprises doivent faire face à un environnement mondial semé d’embûches : ralentissement de la croissance, tensions géopolitiques accrues et perturbations liées au changement climatique rendent le commerce international plus incertain que jamais. Selon Lê Phung Hao, président du conseil d’administration de Global AAA Consulting, “les mois restants seront décisifs. Les entreprises doivent accélérer pour atteindre leurs objectifs. Cela suppose une restructuration profonde, la transformation numérique, l’élévation de la productivité et du niveau de compétitivité”.
De nombreux experts recommandent de définir des objectifs clairs pour chaque marché, de se concentrer sur les produits clés et de renforcer la coopération avec les bureaux de représentation et les associations professionnelles. Si le marché américain offre des opportunités, il impose aussi des barrières tarifaires et des normes strictes. Les exportations vers la Chine se heurtent à des préférences de consommation locales et à des contrôles sanitaires stricts, ce qui rend indispensable l’amélioration de la qualité, de la traçabilité et des technologies de conservation.
Le marché européen, grâce à l’Accord de libre-échange Vietnam - Union européenne (EVFTA), offre une possibilité de diversification, mais reste exposé aux mesures de sauvegarde et aux exigences environnementales. Les nouvelles barrières non tarifaires, en particulier le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières et le règlement européen contre la déforestation importée, imposent aux entreprises de verdir leurs processus, de se numériser et de participer au marché du crédit carbone. Cela constitue à la fois un défi et une opportunité pour diversifier les exportations et atteindre l’objectif de “zéro émission nette” d’ici 2050.
Saisir les opportunités
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Le ministère de l’Industrie et du Commerce continuera d’élargir de nouveaux débouchés, en particulier vers l’Inde, la Russie, le Moyen-Orient et l’Amérique latine. |
Photo : VNA/CVN |
Face à la montée des tensions commerciales, au protectionnisme et aux exigences croissantes en matière de transition écologique et de numérisation, la diversification des marchés d’exportation s’impose aujourd’hui comme une nécessité vitale pour une économie ouverte comme celle du Vietnam.
Selon Ta Hoàng Linh, directeur du Département de développement des marchés extérieurs, malgré les turbulences mondiales, le Vietnam a su mettre en œuvre une stratégie efficace de diversification des marchés, des produits et des canaux de distribution. Avec 17 accords de libre-échange couvrant plus de 60 pays et régions, le pays a maintenu un rythme d’exportation soutenu.
Mais les défis demeurent. La capacité d’approvisionnement des entreprises vietnamiennes reste limitée, notamment dans les secteurs de hautes technologies. Beaucoup dépendent encore des matières premières importées et manquent d’investissements en modernisation, ce qui fragilise la compétitivité en termes de qualité, de volume et de délais. À cela s’ajoutent les barrières commerciales : enquêtes antidumping, mesures de défense commerciale et exigences strictes sur l’origine et la propriété intellectuelle. La concurrence, nationale comme internationale, s’intensifie, les entreprises à capitaux étrangers bénéficiant d’un avantage en capital, technologie et réseaux.
Pour transformer ces opportunités en succès, les entreprises vietnamiennes doivent investir davantage dans les technologies de production, la transformation à forte valeur ajoutée et la construction de marques adaptées aux tendances mondiales. L’application d’outils comme la traçabilité grâce à la blockchain et le développement de produits respectueux de l’environnement constitue un levier majeur pour accroître la compétitivité. Elles doivent en outre exploiter pleinement les avantages des accords de libre-échange, notamment en maîtrisant les règles d’origine, et renforcer leurs liens avec les distributeurs internationaux à travers les programmes de mise en relation organisés par le ministère.
De son côté, le ministère de l’Industrie et du Commerce continuera d’ouvrir de nouveaux débouchés, en particulier vers l’Inde, la Russie, le Moyen-Orient et l’Amérique latine, tout en renforçant les industries de soutien pour réduire la dépendance aux importations. L’objectif : augmenter la valeur ajoutée et consolider la place du Vietnam dans la chaîne d’approvisionnement mondiale.
Thê Linh/CVN