À Gaza, un casque de réalité virtuelle pour soulager des enfants traumatisés

"Je vois des oiseaux", s’émerveille un petit garçon, remuant sur son fauteuil roulant. Sous son casque de réalité virtuelle, il s’évade pour quelques instants loin des ruines de Gaza, ravagée par plus de deux ans de conflit entre Israël et le Hamas.

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Des enfants participent à un atelier de réalité virtuelle à Al-Zawayda, à Gaza, le 30 novembre. 
Photo : AFP/VNA/CVN

En réalité, l’enfant se trouve sous une tente de polyester blanc, au milieu d’un alignement interminable d’abris identiques dressés sur le sable d’al-Zawayda, dans le centre du territoire palestinien. À ses côtés, quatre autres enfants explorent eux aussi un univers virtuel, suivis par un encadrant du programme thérapeutique "Techmed Gaza". Les responsables affirment que cette approche immersive offre des effets plus rapides que les thérapies traditionnelles pour apaiser le traumatisme des enfants.

Autour de lui, un garçon tend la main comme pour attraper un insecte, un autre avance les bras pour se frayer un chemin imaginaire dans une forêt, tandis qu’un troisième appelle un chien qu’il croit apercevoir derrière les lunettes. Les échanges s’animent : "Tu es dans le même endroit que moi !", s’exclame l’un d’eux.

Des enfants participent à un atelier de réalité virtuelle à Al-Zawayda, à Gaza le 30 novembre. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Plus tôt, un encadrant avait posé délicatement un casque sur Salah Abou Roukab, 15 ans, le crâne déformé par une blessure et encore marqué de cicatrices. "Grâce à ça, on entre dans un jardin, avec des animaux", confie-t-il timidement. Que voit-il ? "Des arbres, de l’herbe, des fleurs. Rien d’autre".

Pour Abdalla Abou Chamale, superviseur du projet, la réalité virtuelle ne sert pas seulement à offrir une échappatoire. "Grâce aux programmeurs, nous créons des jeux ayant des objectifs thérapeutiques et développementaux, pour aider l’enfant à s’adapter et gérer son quotidien", explique-t-il. Selon lui, l’efficacité a été prouvée sur une année de travail, y compris auprès d’enfants amputés ou gravement traumatisés. Là où une thérapie classique nécessite 10 à 12 séances, la réalité virtuelle permettrait des progrès en 5 à 7 séances.

Mais une fois les casques retirés, les enfants retrouvent un quotidien dramatique. Dans le camp de déplacés, les conditions restent catastrophiques malgré un fragile cessez-le-feu. L’OMS alertait déjà en 2024 sur un impact "énorme" du conflit sur la santé mentale des enfants. Plus d’un million d’entre eux nécessitent aujourd’hui un soutien psychosocial, rappelle l’UNICEF, dans une bande de Gaza où les ressources restent très limitées.

AFP/VNA/CVN

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