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Fabrication et décoration des lanternes étoilées de toutes tailles. |
Photo : VNA/CVN |
Fort de plus de cinq siècles d’histoire, le village de Bao Dap a su préserver l’art de la fabrication des lanternes, qui s’est transmis de génération en génération. D’après les anciens, au départ, ces lanternes n’étaient confectionnées que pour les besoins quotidiens et les fêtes locales. Mais avec l’évolution de la société, les lanternes de Bao Dap ont progressivement dépassé le cadre du village, pour se faire une place sur le marché.
Dinh Van Tùng, qui est l’héritier d’une lignée de quatre générations de fabricants de lanternes, a fait savoir: "La lanterne étoilée symbolise les étoiles scintillantes du ciel. Bien plus qu’un simple jouet d’enfance, elle porte en elle une profonde valeur spirituelle. Chaque lanterne devient le support de précieux symboles culturels, transmis comme un appel aux enfants à toujours chérir les traditions et préserver l’identité nationale. Mais surtout, la lanterne étoilée incarne les rêves et les aspirations de toute une enfance".
Ces jours-ci, les ruelles et chemins du village s’embrasent des couleurs chatoyantes du papier translucide. On y entend le claquement du bambou fendu, le martèlement des outils et les éclats de rire qui rythment des journées bien remplies, le tout pour donner naissance à de splendides lanternes étoilées destinées à illuminer la Fête de la mi-automne.
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À 65 ans, Bùi Van Huân continue de fabriquer des lanternes étoilées traditionnelles. |
Photo : VNA/CVN |
À Bao Dap, les lanternes étoilées sont entièrement confectionnées à la main. Les matériaux restent simples: du bambou, du papier translucide coloré, de la colle, du fil de fer et des tiges de jute pour les poignées. Dès la fin du Nouvel an lunaire, les villageois commencent à préparer les matières premières. En janvier, ils achètent du bambou dans la province de Thanh Hoa, qu’ils découpent en sections puis plongent dans des étangs pour les rendre souples et légers, de sorte que l’armature des lanternes puisse être gonflée sans se briser. Les tiges de jute destinées aux poignées sont également teintes et séchées au soleil à plusieurs reprises, afin d’être à la fois solides et légères.
"La fabrication d’une lanterne étoilée requiert de multiples étapes: assembler l’armature, coller le papier translucide, poser les franges, décorer, fixer l’anneau, puis achever le montage final. Tout est réalisé à la main. Pour fixer le papier translucide sur l’armature en bambou, les artisans utilisent une colle préparée à partir de riz gluant pilé. Naturelle et sans danger, cette colle possède un fort pouvoir adhésif qui garantit la solidité de la lanterne", explique Dinh Van Tùng.
La fabrication d’une lanterne étoilée est un travail de précision, qui exige patience, dextérité et sens esthétique. L’artisan commence par définir les dimensions, avant d’assembler l’armature en bambou, de teindre le papier translucide, de découper les branches de l’étoile puis de les orner. Le papier est ensuite appliqué avec soin pour épouser parfaitement la structure. Des franges colorées viennent rehausser l’ensemble, tandis qu’une fine baguette de bambou maintient la surface tendue jusqu’au séchage. Selon Ninh Thi Luot, il faut plus de soixante gestes minutieux pour réaliser une seule lanterne.
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Un savoir-faire hérité de génération en génération, renforcé par de fins fils d’acier. |
Photo : VTC/CVN |
"Toutes nos lanternes sont réalisées à la main, moyennant un travail minutieux. Dès le mois de juin, nous commençons à les expédier. Chez moi, on produit près de 50.000 lanternes, cette année. Et quand on voit les enfants s’amuser avec, c’est vraiment une grande joie", confie-t-elle.
À Bao Dap, la fabrication de lanternes étoilées bat son plein pendant quatre mois, entre le 5e et le 8e mois lunaire. À son apogée, le village comptait près de 300 familles d’artisans sur un millier de foyers répartis dans sept hameaux. Chaque année, des millions de lanternes y sont confectionnées avant d’être distribuées dans tout le pays.
Bien plus qu’un atelier de fabrication, le village de Bao Dap fait partie intégrante de l’identité culturelle vietnamienne. À chaque Fête de la mi-automne, les lanternes étoilées qui illuminent les rues ne se contentent pas d’émerveiller les enfants, elles attestent de la vitalité et de la longévité d’un artisanat ancestral, toujours bien vivant.
VOV/VNA/CVN