Selon les études sur l'évaluation de la biodiversité des espèces aquatiques dans certains Parcs nationaux et réserves typiques dans le fleuve du Mékong, il y aurait au total 125 espèces de poissons, représentant à peu près 50% de l'ensemble des poissons vivant en eau douce dans le delta du Mékong. Ces études ont été réalisées pendant deux ans (2009-2010) par l'équipe de Vu Vi An, Nguyên Nguyên Du et Lâm Phuoc Khiêm, chercheurs du département des Ressources et de l'exploitation des produits aquatiques domestiques de l'Institut de recherche en aquaculture N°2 (RIA2).
À savoir que le Parc national de Tràm Chim (province de Dông Thap) figure, en termes d'abondance, au premier rang, avec 130 espèces, suivi de la réserve de Tra Su, 63 espèces, et du Parc national d'U Minh Ha (province de Cà Mau), 14 espèces. La raison pour laquelle la biodiversité du Parc national d'U Minh Ha est plus faible serait en rapport avec l'absence d'échanges des cours d'eau avec l'environnement extérieur, résultant en une prédominance de poissons de couleur noire (79%).
Néanmoins, un bon signe provient d'une augmentation sensible de l'abondance et de la diversité relatives des espèces par rapport aux recherches précédentes. Cela confirme la nécessité d'établir des réserves naturelles pour la protection et le maintien des espèces de poissons, notamment pour celles précieuses ou rares et en voie de disparition. Toujours selon Vu Vi An, les réserves naturelles permettront également de mieux contrôler les exploitations illégales des résidents aux alentours.
Concernant la sélection des espèces de poisson qui pourraient être les mieux adaptées pour la culture dans les localités. Ainsi, Oreochromis sp., Macrobrachium rosenbergii, Mastacembelus favus, Leptobarbus hoeveni, Osteochilus melanopleurus, Morulius chrysoplekadion, Cirrhinus microlepis, Pangasius krempfi, Clarias gracilentus, Penaeus monodon, Pangasius… sont des espèces qui sont proposées par les scientifiques.
Dans le but d'obtenir des produits aquatiques de qualité, capables de résister aux épizooties et au changement climatique, le Centre national de génétique aquatique en eau douce du Nam Bô occidental, relevant de l'institut précité et d'autres services compétents des provinces du Sud ont appliqué des mesures de multiplication in vitro des poissons à haute valeur commerciale pour les élever à titre expérimental avant généralisation. "Les résultats de sélection des gènes +d'Oreochromis sp+ sont positifs, surtout dans les deux provinces de Tiên Giang et Vinh Long, ce poisson pèse en moyenne 300 grammes après neuf mois d'élevage, satisfaisant aux exigences du marché", affirme Trân Huu Phuc, cadre dudit centre.
Les recherches génétiques sur la résistance aux épizooties des espèces sont renforcées, les maladies souvent causées par des bactéries et des insectes parasites des poissons sont maintenant facilement détectées et rapidement contrôlées grâce aux techniques classiques et modernes des chercheurs, la prise de conscience des pratiques de bon élevage, conforme aux normes nationale et internationale, par les paysans s'est améliorée.
Selon les chercheurs, les modèles d'élevage mixte des crevettes, de concert avec la riziculture, dans le district de My Xuyên (province de Soc Trang) ont enregistré de bons résultats. En fondant des clubs, des coopératives d'éleveurs, comme proposés par le projet "Renforcement de la gestion des eaux dans la province de Soc Trang" lancé en 2006, les éleveurs ont pu profiter de formations sur les techniques d'élevage, le savoir-faire d'organisation, le contrôle de l'environnement aquatique, ce a permis d'améliorer leurs connaissances ainsi que leurs revenus.
Les scientifiques soulignent également qu'il faudra accélérer davantage la multiplication in vitro de toutes les espèces de produits aquatiques pour développer activement et durablement les ressources génétiques. "Le poisson Pseudapocryptes elongatus, nouvellement élevé dans les provinces de Bac Liêu et Soc Trang, a une haute valeur économique et est très prometteur pour l'aquaculture", estime Truong Hoàng Minh, enseignant au Département d'aquaculture de l'Université de Cân Tho.
TRUONG GIANG/CVN