Faire de l'agroalimentaire un secteur de pointe dans le delta du Mékong

Le delta du Mékong est le plus important centre de production alimentaire, aquatique et fruitière du pays. Pourtant, l'industrie de transformation de la région ne se développe pas et le revenu des agriculteurs demeure faible. Que doit faire la région pour développer l'agroalimentaire ?

Actuellement, le delta du Mékong produit annuellement 20,7 millions de tonnes de riz, soit 53,4% de la production nationale et 90% des exportations nationales. Il compte 290.000 ha de culture fruitière, d'une productivité de 2,5 millions de tonnes/an avec des fruits connus par sa qualité comme oranges, pamplemousses, mandarins, mangues, pommes de lait, mangoustans, durians, etc. Il produit et pêche chaque année 3 millions de tonnes de produits aquatiques, soit 58% de la production nationale. Il exporte annuellement pour 2,5 milliards de dollars, soit 60% des exportations de produits aquatiques du pays.

Pourtant, le développement de l'industrie de transformation ne correspond pas aux potentialités. La région exporte la plupart de ses produits bruts, sa compétitivité laisse à désirer. Les technologies utilisées dans la transformation sont arriérées.

Les usines de décorticage sont réparties dans toutes les provinces de la région et ont atteint une production l'an dernier de 7,88 millions de tonnes. La région compte 133 usines de transformation aquatique, de 690.000 tonnes/an. Bien que ce secteur de pointe connaisse une croissance élevée, ses produits ne sont pas variés.

D'après le Dr Nguyên Viêt Thang, chef de l'Institut de recherches aquatiques de Binh An, seuls le poisson tra peut donner différents produits avec ses os, son tégument, sa vessie natatoire, des grasses, etc. Actuellement, l'institut fait des études pour produire du nuoc mam, de l'huile et le collagène à base de sous-produits de ce poisson.

Selon des experts, l'industrie de transformation ne se développe et n'attire pas les investisseurs, faute d'une planification, des stratégies, de la coopération entre les localités, des ressources humaines qualifiées. Lors d'une récente conférence de promotion d'investissement au delta du Mékong, la directrice de la Banque mondiale au Vietnam, Victoria Kwakwa, a examiné que pendant ces deux dernières décennies, le secteur aquatique atteignait une croissance élevée, ce qui peut attirer les investisseurs.

L'urbanisation régionale est rapide, le nombre de zones industrielles augmente. Le taux d'investissement étranger par personne de la région n'atteint que 400 dollars contre 2.000 dollars du pays. C'est pourquoi il est important de s'informer les investisseurs des projets en appel de fonds.

Moteur pour le développement

Les potentialités et les atouts du delta du Mékong est l'agriculture et une main-d'œuvre abondante. Selon son plan de développement économique, cette région continuera à valoriser ses potentialités dans la production agricole, l'exploitation et l'élevage aquatique. Elle s'efforce d'atteindre une production de 21 millions de tonnes de riz (soit une hausse de 500.000 tonnes en comparaison avec 2010), de 412.000 tonnes de maïs (+ 45%), de 81.600 tonnes de soja (+ 71%), de 6,2 millions de tonnes de cannes à sucre (+ 11%), de 403.000 tonnes d'ananas, de quatre millions de tonnes de légumes, de 3,7 millions de tonnes des fruits, de 5,3 millions de porcs et de 52,9 millions de volailles.

Le secteur aquatique sera toujours un secteur de pointe de la région avec une valeur d'exportations élevée. Jusqu'en 2015, sa production annuelle atteindrait 3,86 millions de tonnes et sa valeur des exportations, quatre millions de dollars.

La région investira dans le développement d'infrastructures de communication. L'industrie de transformation, surtout l'agroalimentaire, seront équipée de nouvelles technologies pour augmenter la qualité des produits. Pour répondre au besoin de restructuration économique et d'exploitation des atouts, il faut se concentrer sur la formation professionnelle.

Selon le vice-ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Luong Lê Phuong, pour développer l'agriculture et l'aquaculture, il faut motoriser les chaînes de production pour augmenter la productivité. Dans l'aquaculture, il est nécessaire de développer les produits de haute valeur comme le poisson tra et les crevettes. Il doit aussi investir davantage dans les usines de transformations, sans oublier d'assurer la fourniture des matières premières.

Le président du Comité populaire de la province de Kiên Giang, Bùi Ngoc Suong, informe que l'industrie de transformation du delta du Mékong nécessite un gros investissement dans la modernisation des technologies et le développement des zones de matières premières. La région doit construire une planification générale et des stratégies de développement pour assurer les intérêts de toutes les localités et valoriser les atouts régionaux. Outre les grandes usines de transformation implantées au sein des zones de matières premières, il faut aussi ouvrir de petits et moyens établissements. L'industrie de transformation doit se concentrer sur le riz, les produits aquatiques, la viande, les fruits et les boissons.

Selon les experts, les provinces doivent avoir des politiques d'encouragement pour attirer les investisseurs dans la transformation du riz. Sans oublier d'appeler les investisseurs à verser des capitaux dans la transformation des produits aquatiques au sein des zones de production de matières premières potentielles comme An Giang, Kiên Giang, Cà Mau. Etant un grand verger du pays, le delta du Mékong souhaite aussi la construction de nouvelles usines de production des boissons à base de fruits.

Hà Minh/CVN

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