La demande de cacao grimpe en flèche

Selon le rapport du Département de la culture, la superficie du cacaotier en 2010 a atteint 16.725 hectares, soit une hausse de 3.580 hectares. Le pays compte dix provinces au sein desquelles la superficie du cacaotier dépasse les 100 hectares. Ce sont les provinces de Bên Tre, Dak Lak, Tiên Giang, Binh Phuoc, Lâm Dông et Dông Nai qui arrivent en tête.

"Le développement de la culture du cacaotier sur l'ensemble du pays est rapide mais ne répond pas encore à l'objectif fixé par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural qui prévoit 60.000 hectares en 2015. L'an dernier, la superficie du cacaotier du pays n'était que de 16.725 hectares, soit 27,9% de l'objectif. Cela signifie que dans les cinq ans à venir, il faudra chaque année planter plus de 7.000 hectares pour parvenir à nos fins", a informé Nguyên Van Hoà, chef adjoint du Département de la culture, lors d'une réunion du Comité de pilotage de développement du cacaotier du Vietnam (VCC), organisée récemment à Hô Chi Minh-Ville.

S'y étaient réunis quelque 200 participants, qu'ils soient scientifiques ou spécialistes des universités, des Services des sciences et technologies, des Services de l'agriculture et du développement rural, ou encore gestionnaires et entrepreneurs des provinces du Sud et des hauts plateaux du Centre. Ils ont discuté de la production au cours de ces cinq dernières années, du développement de cette culture à l'horizon 2015, ainsi que des orientations à l'horizon 2020. Ils ont aussi présenté des recherches scientifiques et des mesures techniques pour améliorer la qualité du cacao.

Selon le Département de la culture, la superficie du cacaotier en 2010 a atteint 16.725 hectares, soit une hausse de 3.580 hectares en glissement annuel mais inférieure de 1.775 hectares au plan annuel. Raisons : caprices du climat et piètre qualité des variétés.
Le Vietnam compte à l'heure actuelle 2.100 hectares de culture unique de cacaotier, le reste étant mélangé avec d'autres arbres industriels comme cocotier, cajou, caféier et arbres fruitiers. Les cacaotiers parvenant à donner des fruits occupent 7.300 hectares, représentant 43,6% de la superficie totale de plantation. Les 56,4% restants, qui ont pour but à terme la commercialisation, n'ont qu'un ou deux ans d'âge alors qu'il en faut 20 pour qu'une plantation soit pleinement exploitable. Ce qui nuit, par conséquent, au rendement actuel. Au cours de ces dernières cinq années, seuls 12.455 hectares supplémentaires de cacaotiers ont été plantés, ce qui correspond approximativement à une croissance moyenne de 2.500 hectares par an.

D'après les spécialistes, le cacaotier se développe bien aux côtés du cocotier. Aujourd'hui, le pays compte dix provinces au sein desquelles la superficie du cacaotier dépasse les 100 hectares. Ce sont les provinces de Bên Tre, Dak Lak, Tiên Giang, Binh Phuoc, Lâm Dông et Dông Nai qui arrivent en tête. Et sur le plan régional, le delta du Mékong figure au premier rang avec 8.845 hectares (52,88%), suivi du Nam Bô occidental : 4.013 hectares (23,99%), des hauts plateaux du Centre : 3.810 hectares (22,78%) et des provinces littorales du Centre : 57 hectares (0,34%).

"Nous menons actuellement des recherches sur la combinaison de la culture du cacaotier et de l'élevage des chèvres. Selon les calculs, sur un hectare de plantation, on peut élever 30 chèvres. Les branches et les feuilles du cacaotier peuvent servir de nourriture pour les caprins sans avoir besoin d'avoir recours à d'autres aliments", a informé le Docteur Pham Hông Duc Phuoc, enseignant de l'Université de sylviculture et d'agriculture de Hô Chi Minh-Ville.

Les étapes de fermentation et de séchage des noyaux de cacao, les études de stockage et la sélection des variétés font l'objet de toutes les attentions de la part des spécialistes. Dernièrement, l'Université de Cân Tho a mis en œuvre avec succès le projet de fermentation, séchage et évaluation de la qualité de cacao au Vietnam (CARD 013 VIE 05), un projet de coopération pour le développement agricole et rural entre le ministère de l'Agriculture et du Développement rural et le programme australien AuSAID.

"Disposés sous une température de fermentation de 40°C à un taux d'humidité de 82% pendant une durée de sept jours, les noyaux de cacao donnent une qualité bien supérieure à ceux fermentés à l'air libre ou non fermentés", a souligné le Docteur Trân Van Hâu, enseignant de l'Université de Cân Tho.

Les spécialistes ont proposé au ministère de l'Agriculture et du Développement rural de renforcer la formation de la main-d'oeuvre et le transfert des équipements techniques, de se concentrer sur l'élaboration des modèles de culture les plus efficaces ainsi que sur les études de sélection des variétés pour améliorer la qualité des noyaux de cacao.
Concernant le marché du cacao à proprement parler, l'offre de matières premières n'a pas répondu l'an passé à la demande. "En raison du manque de matières premières, plusieurs compagnies ont été contraintes d'acheter des noyaux sans tenir compte de leur qualité", a déploré Nguyên Tân Vuong, représentant de la compagnie Cargill.

Selon les statistiques de cette compagnie, le Vietnam a produit 171.170 tonnes de cacao durant la récolte 2006-2007 ; 366.989 tonnes pour la récolte 2007-2008 ; 918.841 tonnes en 2008-2009 ; et 1,34 million de tonnes en 2009-2010. L'augmentation de la demande a entraîné la flambée des cours du cacao : de 45.000 dôngs le kilo en moyenne en 2007, les prix sont passés à 55.000 dôngs l'an dernier.

Pour l'heure, Cargill coopère avec l'Association du café et du cacao du Vietnam pour mettre en œuvre le programme de culture du cacaotier selon les normes UTZ. Il s'agit d'un certificat globalement accrédité, conformément à trois grands critères économique, social et environnemental. Ils prennent en considération, entre autres, l'origine du cacao, la transparence, la sécurité alimentaire, la prise de notes et l'enregistrement des informations (traçabilité), le savoir-faire, la surveillance, la protection des ressources en eau, des forêts et des animaux rares, les mesures contre la dégradation du sol, l'emploi des substances chimiques sous contrôle, les droits des travailleurs, la sécurité du travail, les soins médicaux offerts aux agriculteurs…

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