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M. Ân examine un cadre de ruche dans son jardin. |
Photo : DT/CVN |
Après sa démobilisation de l’armée en 1975, Truong Quang Ân, né en 1947, est revenu sur sa terre natale, dans la commune de Hoat Giang, district de Hà Trung, province de Thanh Hoa (Centre), pour retrouver sa famille. En raison d’une santé fragile causée par la contamination à l’agent orange/dioxine pendant la guerre (il a perdu 61% de ses capacités de travail), la plupart du temps, il restait à la maison pour aider sa femme.
Il y a sept ans, M. Ân a reçu deux colonies d’abeilles offertes par l’Association des victimes de l’agent orange/dioxine du district pour un élevage à titre d’essai dans son verger. En plus des connaissances transmises par cette association, le vétéran a également acquis des expériences et techniques d’élevage auprès d’autres apiculteurs. Un an plus tard, il a réussi à multiplier le nombre de ses ruches par huit.
Chaque fois qu’une récolte se termine, M. Ân prend minutieusement des notes à propos des techniques utilisées et de leur rendement. Au fur et à mesure, il a maîtrisé tous les procédés nécessaires. Le nombre de colonies d’abeilles a continué d’augmenter au fil du temps, atteignant aujourd’hui plusieurs centaines. Outre la récolte du miel, le vétéran de guerre se concentre aussi dans la multiplication d’abeilles pour en revendre à des familles qui souhaitent se lancer dans l’apiculture.
Plus de 100 millions de dôngs par an
“La saison de récolte tombe entre mars et juin. C’est la période où les abeilles donnent le plus de miel de l’année, précise-t-il. Après le mois de juin, je mets fin à la récolte et me concentre sur le développement des colonies”. Chaque année, ses abeilles donnent entre 5 et 7 quintaux de miel. Avec un prix de vente moyen de 250.000-300.000 dôngs le litre, M. Ân empoche annuellement plus de 100 millions de dôngs de bénéfice. L’apiculture permet à sa famille d’avoir un revenu stable.
M. Ân (2e à gauche) organise souvent des cours gratuits pour guider les vétérans de guerre désireux de se lancer dans l’apiculture. |
Photo : DT/CVN |
“Pour cette activité, le coût initial est faible. Il faut seulement que l’éleveur maîtrise bien les méthodes de soin, notamment celles de séparation de colonies pour éviter la densité. Le rendement varie selon chaque année et chaque saison de floraison”, détaille-t-il.
Cours gratuits pour les personnes en difficulté
En plus de prendre soin de ses affaires, M. Ân est prêt à enseigner les techniques apicoles et guider les familles désireuses de se lancer dans cette activité. Il propose des formations gratuites en faveur des habitants locaux, majoritairement des vétérans de guerre, des personnes handicapées et victimes de l’agent orange/dioxine. La plupart d’entre eux, après avoir suivi ses conseils, ont réussi dans cette activité en exploitant au moins 5-6 colonies, voire des dizaines. Pour les familles ayant des difficultés financières, M. Ân leur a fourni gratuitement des abeilles.
“Grâce à la présentation de l’Association de patronage des infirmes et des enfants orphelins du district de Hà Trung, de nombreuses personnes handicapées sont venues me trouver pour me demander des conseils. Maintenant, elles savent élever les abeilles pour exploiter du miel et peuvent gagner de l’argent pour leur famille”, confie-t-il.
Trân Xuân Triêu, 34 ans, domicilié dans la commune de Hoat Giang, a suivi un cours de M. Ân. Il partage : “Je suis paralysé depuis 18 ans et je n’ai appris à marcher que depuis quelques années. Après être venu chez M. Ân pour apprendre l’apiculture, j’ai développé une dizaine de ruches. Du fait que j’ai bien maîtrisé les techniques, je continue de multiplier mes abeilles pour que l’apiculture devienne la source de revenu principale de ma famille”.
Chaque année, ses abeilles donnent entre 5 et 7 quintaux de miel. |
Photo : DT/CVN |
Selon Lê Dinh Thông, président de l’Association des victimes de l’agent orange/dioxine du district de Hà Trung, Truong Quang Ân est un exemple de victimes de l’agent orange/dioxine ayant surmonté les difficultés pour faire fortune.
“Après sept ans dans ce métier, M. Ân est devenu le membre ayant le plus réussi de notre association. De plus, il ne cache pas ses secrets et est toujours prêt à les partager et à guider les autres”, estime Lê Dinh Thông.
D’après les données du Service de l’agriculture et du développement rural de Thanh Hoa, la province recense près de 13.000 ménages apicoles avec plus de 102.000 ruches, concentrés dans les districts de Hà Trung, Thach Thanh, Thuong Xuân, Nhu Thanh, Câm Thuy... Chaque année, la production de miel atteint environ 175.000 litres, rapportant environ 52 milliards de dôngs.
L’esprit de labeur et le cœur bienveillant de M. Ân a enthousiasmé et donné la motivation à de nombreuses familles d’anciens combattants, de victimes de l’agent orange/dioxine pour s’engager dans cette activité.
BINH MINH - LINH THAO/CVN