Histoire de Pierre Sebban, premier recteur de l’USTH

Docteur en sciences naturelles, le Professeur Pierre Sebban, premier recteur de l’Université des sciences et de technologie de Hanoï, a mené une carrière scientifique dense comme directeur de recherche et responsable de laboratoire au CNRS (France), puis comme Professeur des universités à l'Université Paris-Saclay.

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Le Professeur Pierre Sebban. Photo : USTH/CVN

Le Professeur Pierre Sebban a été conseiller scientifique auprès du Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres), vice-président chargé des relations internationales de l'Université Paris-Sud. Il est maintenant expert pour l'AFD, la Banque mondiale, et d’autres agences internationales.

Pierre Sebban a toujours travaillé "à" l’international, de par ses origines, sa curiosité et ses passions. Il a effectué son stage post-doctoral aux USA et a développé des collaborations scientifiques avec l’Europe, l’Australie et les USA. … mais rien ne laissait au départ supposer sa candidature au poste de recteur de l’USTH. Même pas pour lui !

Une nécessité impérieuse doublée

d’un peu d’audace

En mars 2010, Pierre Sebban, vice-Président chargé des relations internationales de l’Université Paris-Sud, participait à la mise en place du projet USTH au travers du comité de pilotage interministériel créé pour l’occasion. L’Université Paris-Sud et l’Université de Toulouse étaient les deux porteurs de ce projet, côté français.

Au matin du jour de clôture de l’appel à candidatures pour le poste de recteur, Pierre Sebban ne se voit pas candidat mais une force inexplicable le pousse à candidater et, in fine il est sélectionné côté français. Il doit alors annoncer à son Président Guy Couarraze qu’il devra abandonner son poste de vice-Président chargé des relations internationales de l'Université Paris-Sud (nommé trois mois plus tôt) pour celui de recteur de l’USTH.

Pierre Sebban se souvient encore aujourd’hui de la réponse si élégante de Guy Couarraze : "On ne peut pas souhaiter l'autonomie des universités, sans vouloir celle des hommes et des femmes qui y travaillent ! Vas-y Pierre. Bonne chance". Le début de l’aventure au Vietnam et de ce projet de création d'université seront tout autant difficiles que gratifiants.

D’un Big Bang à une étoile rayonnante

Passionné par l'astronomie et l'astrophysique Pierre Sebban compare cette époque au Big Bang : "À l’été 2010, nous partions de la poussière des travaux d'un étage d’un bâtiment de l’Académie des sciences du Vietnam qui nous était accordé, pour bâtir quelques locaux de démarrage, sans personnel, sans étudiant et sans que l’USTH ne soit reconnue ou même connue de la société vietnamienne".

Les premières urgences étaient

les mises en place de structures

La structuration et la construction d’un Bachelor, si essentiel pour le Vietnam, était aussi une étape déterminante pour cette université. Pierre Sebban souhaitait créer une première année générale et multidisciplinaire où tous les étudiants de l’USTH auraient un "savoir commun", avant de se spécialiser en seconde puis troisième année. La partie française étant plus impliquée dans la mise en place des masters, le Bachelor dut être monté en local, grâce à la mise en oeuvre des réseaux, des connaissances et l’appel à des bons scientifiques dans le monde entier.

Ces 4 années de mandat ont été intenses, difficiles et passionnantes : "Nous nous sommes +battus+ tous azimuts pour transformer ce Big Bang en un début d'étoile rayonnante... la reconnaissance venant, le nombre d’étudiants augmentant significativement, la validation de notre démarche et de nos efforts notamment par le rapport de mission très positif de l’Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (AERES) en 2012, nous rendait plus forts et plus confiants chaque jour".

Dans l’esprit de Pierre Sebban, ce projet devait être réussi en "co-construction" au profit des vietnamiens. Chaque jour une petite pierre venait s’ajouter à l’édifice dont la base était les relations humaines et une autre culture, si différente et qui le ravissaient à tous les moments ; comprendre l'autre, avoir des interactions avec le personnel, les étudiants étaient l’une de ses tâches favorites. En leur parlant, Pierre Sebban savait "pourquoi il était recteur".

Il évoque également la puissance de travail et l'intelligence des femmes à l’USTH, reflet de la société vietnamienne. Il invoque leur efficacité, leur dévouement, leur pertinence remarquables dans les services académiques et administratifs et dans la reconnaissance de l'USTH dans le paysage de l'enseignement supérieur vietnamien.

Il revient sur les succès de son mandat, dont la validation d’un Bachelor en 3 ans, et de l’adoption difficile du LMD, qui faisait de l’USTH la première université en Asie à adopter le système européen des ECTS. L’enjeu ici était de proposer un cursus à la fois capable d'alimenter le pays en techniciens supérieurs de qualité après un Bachelor, mais aussi d’orienter les étudiants vers des masters et des carrières plus longues s'ils le souhaitaient.

Parmi les éléments de "fierté" on notera une croissante étudiante significative – de 17 premiers étudiants à 900, 4 années plus tard – après tant d’opérations marketing et de voyages à travers le Vietnam et aussi le choix de l’anglais comme langue d’enseignement avec l’obligation de suivre des cours et de passer les examens en français. …

Aujourd’hui, Pierre Sebban termine un ouvrage sur l'USTH et "sa période vietnamienne" sur laquelle il a beaucoup de choses à raconter tant sur un plan personnel que professionnel. Et comme tout Vietnamien, il aime aller dans les cafés pour regarder les gens, la vie.

USTH/CVN

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