Des professeurs dévoués dans les régions reculées

Passionnés pour leur métier comme pour leurs élèves, beaucoup d’enseignants ont surmonté bien des défis pour se consacrer entièrement à l’éducation. Rencontre avec deux d’entre eux.

>> Quand l’école-internat donne des ailes aux enfants des minorités ethniques

>> Célébrations de la Journée des enseignants vietnamiens

Toujours enthousiaste, l’enseignante Nguyên Thi Ba se consacre à fond à ses élèves.
Photo : TP/CVN

Mme Ba et M. Kiêt figurent parmi les 68 personnes à être honorées dans le cadre du programme “Partager avec les enseignants”, co-organisé cette année par le Comité central de l’Union de la jeunesse du Vietnam et le ministère de l’Éducation et de la Formation.

Une femme au grand cœur

Nguyên Thi Ba, 53 ans, enseigne l’anglais depuis 33 ans au collège Lê Quôc Viêt, dans le hameau de Bo Kinh, commune de Tân Dông, district de Gò Công Ðông, province de Tiên Giang (Sud). Toujours passionnée par le tableau noir et la craie blanche, elle a transmis ses connaissances à de nombreuses générations d’élèves, qui vivent souvent dans des conditions difficiles.

Ses yeux étaient remplis de joie lorsque Mme Ba nous confie : “Depuis le début de ma carrière, je ne me suis jamais sentie découragée, je n’ai jamais voulu abandonner malgré de nombreuses difficultés. Lorsque je peux enseigner, interagir avec les élèves et leur apprendre des choses, je me sens utile et passionnée par ce métier. Je suis très fière d’être enseignante”.

Pour devenir enseignante, Mme Ba a eu un parcours difficile. Elle est le deuxième des cinq enfants d’une pauvre famille d’agriculteurs de la commune de Cai Lây, province de Tiên Giang. Comme la santé de son frère aîné n’était pas bonne, ses parents ont souvent dû le conduire à l’hôpital. De ce fait, Ba a rapidement eu des responsabilités dans sa famille et dans les tâches domestiques. Faute d’argent, ses parents ont voulu qu’elle mette fin à ses études pour les aider et s’occuper de ses jeunes frères. Cependant, avec son désir d’apprendre, elle les a suppliés de la laisser continuer l’école.

Après avoir obtenu son bac, elle a réussi le concours d’entrée à l’Université de pédagogie de Hô Chi Minh-Ville. Mais comme sa famille n’en avait pas les moyens, elle n’a pas pu y suivre ses études universitaires. Ba a alors persuadé à ses parents de la laisser aller à l’École supérieure de Tiên Giang, car cet établissement est près de chez elle.

Son diplôme en poche, l’École supérieure de Tiên Giang lui a demandé d’y enseigner. Mais elle a décidé de postuler dans sa localité. Sa motivation était simple : aider les enfants des zones rurales à apprendre l’anglais.

Dévouée, Mme Ba est l’une des enseignants doyens du collège Lê Quôc Viêt. Bien qu’elle soit quinquagénaire, elle est chargée d’enseigner l’anglais, notamment pour les enfants des zones rurales. Elle n’arrête pas d’étudier et d’explorer de nouvelles méthodes d’enseignement pour que ses élèves soient enthousiastes et apprennent plus facilement.

“Elle ne nous enseigne pas uniquement les connaissances des manuels scolaires, mais intègre des jeux et des activités de groupe. De plus, elle crée une atmosphère très agréable dans la classe. Elle prend le temps et explique patiemment aux élèves qui ont encore des difficultés à comprendre”, raconte Nguyên Thi Thuy Vy, élève de la classe 8/1.

En plus des cours, Mme Ba occupe également le poste de présidente du syndicat du collège Lê Quôc Viêt. “C’est une enseignante compétente, toujours enthousiaste et qui se consacre à fond à ses élèves comme au travail du syndicat”, partage Vo Ngoc Đan Hà, rectrice du collège.

Avec amour et passion, Nguyên Thi Ba se consacre toujours à son travail et à ses élèves. Elle a eu l’honneur de recevoir l’Ordre du Travail de 3e classe et un satisfecit du Premier ministre.

“Ma plus grande joie vient des sourires innocents, des beaux yeux ronds de mes chers élèves. Les voir grandir jour après jour et parvenir à leur maturité me rend heureuse. Seuls les enseignants peuvent comprendre la noblesse de cette profession”, confie-t-elle.

Professeur d’ethnie khmère

Ly Thuong Kiêt enseigne l’éducation civique depuis 12 ans.
Photo : TP/CVN

Animé du profond désir d’aider les élèves démunis, Ly Thuong Kiêt, 36 ans, un enseignant d’éducation civique au lycée Hoà Tú basé dans la commune de Hoà Tú 1, district de My Xuyên, province de Sóc Trang (Sud), a consacré 12 années de sa vie à ses élèves.

Sa peau foncée, il est grand et marche d’un pas soutenu. Il sourit toujours quand il parle de son “métier salvateur”. “Devenir professeur est mon rêve depuis que je suis au collège”, dit-il.

Issu d’une famille pauvre, ses parents étant tous deux agriculteurs, M. Kiêt a considéré très tôt que seules les études pouvaient l’aider à se rapprocher de son rêve. Surmontant de nombreuses difficultés, en 2010, il est diplômé de l’Université de Cân Tho en pédagogie de l’éducation civique puis est affecté au lycée Hoà Tú jusqu’à présent.

Chaque jour, le professeur khmer parcourt 60 km aller-retour pour se rendre au travail. Malgré la longue distance, il est toujours présent à l’école très tôt le matin. “J’aime être enseignant. J’ai choisi l’éducation civique parce que je veux éduquer les sens, aider les +jeunes bougeons+ du pays à être moralement forts, avoir une compréhension des devoirs et des responsabilités de chacun, pour leur famille et pour la société”, souligne M. Kiêt.

Il est également secrétaire de l’organisation de la jeunesse du lycée Hoà Tú. Pour ses contributions dans l’éducation, il a reçu de nombreux satisfecit remis par le président du Comité populaire provincial de Soc Trang et le Comité exécutif de l’Organisation provinciale de la jeunesse.

À Hoà Tú 1, l’une des communes les plus pauvres de la province de Soc Trang, la plupart des gens travaillent dans l’agriculture. Beaucoup d’élèves ont des situations familiales très difficiles.

En discutant régulièrement avec les élèves, M. Kiêt les comprend davantage. C’est pour cela qu’ils l’apprécient autant. “À l’école, il y a des filles et des garçons qui enfreignent souvent les règles, sèchent des cours ou des élèves en situation difficile. Leurs parents doivent travailler loin, donc ils manquent souvent l’école... En tant que secrétaire de l’organisation de la jeunesse et enseignant en éducation civique, je dois être celui qui conseille, visite régulièrement et se coordonne avec le professeur responsable pour éduquer et aider les élèves”, indique M. Kiêt.

Tiên Phong - Phuong Nga/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top